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https://doi.org/10.11588/diglit.10366#0141
A M E R I Q^U A I N S. icS
mer quelques contradictions. Le premier coup
d'œil ne leur eft pas favorable. Ceux qui en ont
• ' p r r • V- „• n
juge par-la , nous en ont fait un portrait tres-
defavantageux-. A voir en effet ces hommes dé-
pourvus de tout , fans Lettres, fans Sciences,
fans Loix apparentes , fans Temple pour la plu-
part, fans Culte réglé, ôc manquant des chofes
les plus néceflaires à la vie , on devroit, ce fem-
ble, juger qu'ils font tels , que fi le monde ne
faifoit que de naître pour eux, & que s'ils ne fai-
foient que fortir du limon de la Terre, ou du
creux des chênes de Dodone , félon l'extrava-
gante imagination des Payens. On ne croiroit pas
devoir fe tromper en les peignant, comme gens,
groffiers, ftupides, ignorans, féroces, fans fen-
timent de Religion &: d'humanité, adonnez à tous
les vices , que doit naturellement produire une li-
berté entière , qui n'efl: gcnée ni par le fentiment
de la Divinité , ni par les loix humaines, ni p)ar
les principes de la raifon ■& de l'éducation.
Ce portrait ne feroit cependant pas fidèle. Ils
ont refprit bon -, l'imagination vive ,: la con-
ception aifée, la mémoire admirable, Tous ont
au moins des traces d'une Religion ancienne &:
héréditaire, &c une forme de gouvernement- .: ils
penfent jufte fur leurs affaires, & mieux que le
Peuple parmi nous : ils vont à leurs fins;,par des
voyes fures : ils agiffent de feus froid, Se avec un
phlegme qui lafferoit notre patience : par raifen
d'honneur & par grandeur d'à me ils ne fe fâ~
Tome L O
mer quelques contradictions. Le premier coup
d'œil ne leur eft pas favorable. Ceux qui en ont
• ' p r r • V- „• n
juge par-la , nous en ont fait un portrait tres-
defavantageux-. A voir en effet ces hommes dé-
pourvus de tout , fans Lettres, fans Sciences,
fans Loix apparentes , fans Temple pour la plu-
part, fans Culte réglé, ôc manquant des chofes
les plus néceflaires à la vie , on devroit, ce fem-
ble, juger qu'ils font tels , que fi le monde ne
faifoit que de naître pour eux, & que s'ils ne fai-
foient que fortir du limon de la Terre, ou du
creux des chênes de Dodone , félon l'extrava-
gante imagination des Payens. On ne croiroit pas
devoir fe tromper en les peignant, comme gens,
groffiers, ftupides, ignorans, féroces, fans fen-
timent de Religion &: d'humanité, adonnez à tous
les vices , que doit naturellement produire une li-
berté entière , qui n'efl: gcnée ni par le fentiment
de la Divinité , ni par les loix humaines, ni p)ar
les principes de la raifon ■& de l'éducation.
Ce portrait ne feroit cependant pas fidèle. Ils
ont refprit bon -, l'imagination vive ,: la con-
ception aifée, la mémoire admirable, Tous ont
au moins des traces d'une Religion ancienne &:
héréditaire, &c une forme de gouvernement- .: ils
penfent jufte fur leurs affaires, & mieux que le
Peuple parmi nous : ils vont à leurs fins;,par des
voyes fures : ils agiffent de feus froid, Se avec un
phlegme qui lafferoit notre patience : par raifen
d'honneur & par grandeur d'à me ils ne fe fâ~
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