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Lafitau, Joseph François
Moeurs Des Sauvages Amériquains, Comparées Aux Moeurs Des Premiers Temps: Ouvrage enrichi de Figures en taille-douce (Band 1) — Paris, 1724

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https://doi.org/10.11588/diglit.10366#0350
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i94 MOEURS DES SAUVAGES

» pondent. Mais après qu'ils ont chanté , danfé ,
* |q tournoyé ce rond par trois fois, ils fe pren-
M nent à courir par le milieu des épaifles forêts,
„ tout ainfi que des chevaux débridez. Et lors les
^ femmes continuent tout le refte du jour en
>s pleurs fi triftes ôc lamentables, que rien plus ;
5j ôc en telle furie elles faifiifent les bras des jeu-
3> nés filles , lefquels elles incifent fort cruelle-
» ment avec des écailles de moules bien aiguës,
" de forte que le fang en découle , lequel elles af-
" perdent en l'air avec une branche ou rameau
^ d'arbre, s'écriant Hé Toya ! Toya ! Toya ! par trois
» fois. Ces trois qui commencent la Fête , font
» nommez Jaonas, ôc font comme les Prêtres ou
" Sacrificateurs, aufquels ils ajoutent foy Ôc créan-
3> ce, partie, pour autant que de race ils font or-
donnez aux facrifices, ôc en partie auffi, d'au-
» tant qu'ils font fi fubtils Magiciens> que toute
3Î chofe égarée , eft incontinent recouverte par
" leur moyen. Au bout de deux jours, ceux qui
a) s'en font ainfi fuis parmi les Bois, retournent
» en la place : puis étant arrivez , ils commen-
?) cent à danfer d'une gayeté de cœur, ôc à ré-
2Î joiiir leurs pères, lefquels pour leur antiquité
„ trop grande, ou bien pour leur naturelle indif.
» pont ion, ne font appeliez à cette Fête. Les dan-
» fes finies, ils fe mettent à manger d'une avidité
55 fi grande , qu'ils femblent plutôt dévorer la
M viande que la manger , d'autant que le jour de
„ la Fête , ni les deux jours en fuivant qu'ils font
 
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