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Langlès, Louis Mathieu
Monuments anciens et modernes de l'Hindoustan décrits sous le double rapport archeologique et pittoresque: et précédés d'une notice géographique, d'une notice historique, et d'un discours sur la religion, la législation et les moeurs des Hindous (Band 1) — Paris, 1821

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https://doi.org/10.11588/diglit.12708#0075

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46 NOTICE GEOGRAPHIQUE

par Aureng-Zeyb, et partagé entre lui et Sévâdjy, fondateur de la puissance
mahratte. La pointe de la Presqu'île formoit la limite méridionale du royaume
de Madhouréh, dans lequel se trouvoit en partie enclavé le petit royaume de
Tanjaour, par dix degrés de latitude; enfin Gengi, par onze degrés de lati-
tude, est le dernier et le plus septentrional de ces petits états, dont les nàik
ou princes avoient secoué l'autorité de l'usurpateur du royaume de Bis-
nagar ou Narsingha', auquel ils étoient annexés depuis 1401. Quant à ce
royaume de Bisnagar, si vaste, si florissant encore à l'époque de l'arrivée des
Portugais dans l'Inde, il avoit été prodigieusement démembré et affoibli par
la révolution que fomentèrent les quatre souverains musulmans de Daulét-
Abâd ou Déoguyr, de Beydjâpour ou Viziapour, de Golconde et de Beyder,
de i54^ â i564 2 '> j'en parlerai un peu plus amplement dans ma Notice histo-
rique. Le Bisnagar avoit possédé les côtes de la Pêcherie et de Coromandel, une
partie de celles de Rânara3 et de Konken4, et tout le territoire intermédiaire
entre ces deux côtes, même la presqu'île tout entière5, suivant quelques
auteurs. En effet, presque tous les radjahs reconnoissoient pour souverain
celui de Narsingha, qui se trouva réduit ensuite au petit espace tracé sur
notre carte entre le douzième et le seizième degré de latitude. Enfin, par
suite de cette mémorable révolution, le roi de Viziapour, qui n'avoit pas
négligé d'en profiter pour s'agrandir, se trouvoit possesseur de la ville de
Bisnagar, ancienne capitale du royaume de ce nom (située vers le quinzième
degré quatorze minutes); de manière que, vers i5g5, à la fin du seizième siècle
ou au commencement du dix-septième, qui coïncide avec la fin du long et
brillant règne d'Akbar, le roi de Bisnagar avoit été contraint de transporter le
siège de son empire à Chanderghéry, ou plus correctement Tchandraguiri
(montagne de la Lune), vers le treizième degré trente-trois minutes de latitude,

(1) Ainsi nommé, à cause de Narsingha-Râd-
jah, qui fonda cet empire en i4go, ou du moins
il tétendit beaucoup dans le Dravidha ou ex-
trémité méridionale de la Presqu'île. Nous avons
tout lieu de croire que ce royaume existait dès
1387, sous le nom de la capitale, Vidyâ-Nâgar
(ville de la science), lequel fut ensuite changé
en celui de Vidjaya-Nâgar(ville delà victoire),
dont les Européens ont fait Bisnagar.

(2) Mark Wilks, Historié, sketches of the south

of India, tom. I, p. 18 et 35.

(3) Quarante-cinq lieues seulement, selon le
P. Dujarrie, Hist des Indes, 1.1, p. 3o ; et cent
vingt lieues depuis Calicut jusquà Goa. Voyez
aussi le Sommario dans Ramusio, t. I. p. 33o.

(4) dsiatic annualRegister, tom. II, p. 7 des
Characters.

(5) Suivant le P. Cinami, jésuite, cité dans
les Lettres édifiantes, tom. III, p. i38 et i3g,
édition de 1781.
 
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