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https://doi.org/10.11588/diglit.12708#0308
NOTICE HISTORIQUE
DE LA PRESQU'ILE DE L'INDE.
Les Hindous de la Presqu'île n'ont pas moins de prétentions que ceux du
Haut Hindoustân à une antiquité incalculable ; mais ni les uns ni les autres ne
sont encore parvenus à poser les bases d'une chronologie positive, et les plus
savants indianistes de la Société de Calcutta n'ont pu jusqu'à présent décou-
vrir dans les ouvrages samskrits quelque ancien document historique d'une
authenticité satisfaisante.
Chez toutes les nations, les poètes ont précédé les historiens; les Hindous
depuis long-temps possèdent de nombreuses poésies de toute espèce, parmi
lesquelles se trouvent d'immenses poèmes épiques ou historiques; mais les
faits consignés dans le Mahâbhârata, dans le Râmâyana, et dans d'autres poè-
mes, sont tellement dénaturés, entremêlés de fictions et de fables, qu'il est
absolument impossible à l'œil le plus exercé d'y découvrir quelque trace de
vérité; en outre, ces faits ne se rapportent à aucun système de chronologie.
Convenons même que leurs écrivains ne paroissent pas avoir une juste idée de
cette science si indispensable pour toutes les autres connoissances humaines
et même pour les relations sociales. Cette ignorance, il faut en convenir,
n'est pas une présomption en faveur de l'antiquité de leur civilisation, à moins
qu'on ne suppose que chez les Hindous, comme chez les Egyptiens, il s'est
glissé une lacune considérable, une complète solution de continuité entre
leur ancienne civilisation et leur civilisation actuelle. Les nombreux monu-
ments d'architecture situés dans la Presqu'île et décrits dans le second volume
de cet ouvrage, ceux qu'on découvre journellement dans le Haut-Hindous-
tân sembleroient peu favorables à ma conjecture ; mais j'aurai plus d'une
fois occasion d'insinuer et même de motiver mes doutes touchant l'antiquité
DE LA PRESQU'ILE DE L'INDE.
Les Hindous de la Presqu'île n'ont pas moins de prétentions que ceux du
Haut Hindoustân à une antiquité incalculable ; mais ni les uns ni les autres ne
sont encore parvenus à poser les bases d'une chronologie positive, et les plus
savants indianistes de la Société de Calcutta n'ont pu jusqu'à présent décou-
vrir dans les ouvrages samskrits quelque ancien document historique d'une
authenticité satisfaisante.
Chez toutes les nations, les poètes ont précédé les historiens; les Hindous
depuis long-temps possèdent de nombreuses poésies de toute espèce, parmi
lesquelles se trouvent d'immenses poèmes épiques ou historiques; mais les
faits consignés dans le Mahâbhârata, dans le Râmâyana, et dans d'autres poè-
mes, sont tellement dénaturés, entremêlés de fictions et de fables, qu'il est
absolument impossible à l'œil le plus exercé d'y découvrir quelque trace de
vérité; en outre, ces faits ne se rapportent à aucun système de chronologie.
Convenons même que leurs écrivains ne paroissent pas avoir une juste idée de
cette science si indispensable pour toutes les autres connoissances humaines
et même pour les relations sociales. Cette ignorance, il faut en convenir,
n'est pas une présomption en faveur de l'antiquité de leur civilisation, à moins
qu'on ne suppose que chez les Hindous, comme chez les Egyptiens, il s'est
glissé une lacune considérable, une complète solution de continuité entre
leur ancienne civilisation et leur civilisation actuelle. Les nombreux monu-
ments d'architecture situés dans la Presqu'île et décrits dans le second volume
de cet ouvrage, ceux qu'on découvre journellement dans le Haut-Hindous-
tân sembleroient peu favorables à ma conjecture ; mais j'aurai plus d'une
fois occasion d'insinuer et même de motiver mes doutes touchant l'antiquité