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Lantier, Étienne François de [Transl.]
Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) — Paris, 1797

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https://doi.org/10.11588/diglit.1080#0097
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92 Voyages d'An ténor

l'homme, ils s'abandonnent au sommeil et k
l'oisiveté. Ils ont banni de leur ville tous le»
arts qui pourroient troubler leur repos. Le
gouvernement donne des prix à ceux qui in-
ventent des voluptés nouvelles. On abuse de
l'extrême fertilité du terroir pour s'exempter
du travail, et se livrer à la mollesse. Le»
hommes mettent tant d'art à se friser, et com-
poser leur teint ; ils sont si efféminés, qu'il
semble qu'il n'y ait qu'un sexe dans la ville.
Au moins, si les femmes empruntaient le voile
de la modestie, cette belle image de la vertu ;
mais elles n'ont rien de chaste, ni les yeux.,
ni les oreilles. Cependant la joie des sardiens
est purement extérieure ; ils quittent un plaisir
qui leur déplaît, pour un autre qui leur dé-
plaira bientôt ; leurs âmes flétries semblent
n'avoir de sensibilité que pour les peines. Une
femme ne put dormir de toute la nuit, parce
qu'elle avoit vu une souris dans sa chambre.
Un homme fut incommodé pour avoir été
éveillé en sursaut par le chant du coq. Leur
mollesse les a tellement énervés, qu'ils ne
sauroient remuer le moindre fardeau : ils pas-
sent leur vie sur des sièges, et se reposent
tout le jour sans avoir fait aucun exercice.
— Ce tableau des mœurs des sardiens rappelle
celui des sybarytes. — Oui, ces deux peuples
 
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