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Musée Royal; Laurent, Henri [Hrsg.]
Le musée royal ou recueil de gravures: d'après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts : dédié au Roi (tome 2nd) — Paris: de l'imprimerie de F. Didot, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.53413#0097
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JUDITH,

PAR PHILIPPE VAN DYK.

Né à Amsterdam en 1680, Philippe Van-Dyk doit être considéré comme
un peintre du XVIIIe siècle, de cette époque où les arts, devenus pour
ainsi dire populaires dans les classes aisées, commençoient à porter le
caractère de ces mœurs mondaines et de ces sociétés frivoles dont ils
étoient alors l’amusement. Une recherche puérile d’intentions fines, une
grâce étudiée, une fatigante surcharge de petits moyens, ont imprimé,
surtout en France, à la plupart des productions de cette époque, le sceau
de ce mauvais goût inhérent à tout état de mœurs où le jugement des
choses sérieuses, comme le vrai et le beau, tombe entre les mains d’une
multitude façonnée aux petites conventions d’une nature factice. Si la
simplicité hollandoise ne paroît pas avoir cédé à cette contagion, rien
cependant ne témoigne de ses efforts pour y résister; la gloire de l’école
tombe vers cette époque, et Philippe Van-Dyk est regardé comme le
dernier de ceux qui l’ont honorée par leurs talens.
Le surnom de petit Kan-Dyk, par lequel on crut devoir distinguer
Philippe du maître célèbre dont il portoit le nom, sans avoir, à ce qu’il
paroît, appartenu à sa famille, n’est pas moins un titre d’honneur qu’une
marque d’infériorité ; car on peut se contenter d’une place après Van-
Dyk, et c’est beaucoup que d’en être assez près pour avoir fait songer à
la nécessité d’une distinction.
Cependant les tableaux de Philippe ne sortirent qu’en petit nombre
de son pays ; son talent, recommandable surto ut par une grande sim plicité
dans les voies de la bonne école, n’avoit pas de quoi satisfaire ce besoin de
nouveauté qui travaille les esprits lorsqu’ils ont épuisé, non pas le beau,
qui est inépuisable, mais les forces nécessaires pour le trouver et le goû-
ter. Philippe jouit surtout de sa réputation dans sa patrie, hère de pro-
duire encore un artiste ; mais d’ailleurs très-habituellement employé à
faire des portraits, et souvent chargé par de grands seigneurs ou des
amateurs riches, de leur composer des collections de tableaux, ce qui
l’obligeoit à de fréquens voyages, Philippe, quoique laborieux et assidu,
n’a pu multiplier beaucoup ses tableaux de cabinet.
 
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