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Musée Royal; Laurent, Henri [Hrsg.]
Le musée royal ou recueil de gravures: d'après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts : dédié au Roi (tome 2nd) — Paris: de l'imprimerie de F. Didot, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.53413#0259
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MINERVE,
STATUE (*).

Parmi toutes les divinités de l’Olympe, il en est peu auxquelles les
mortels ont adressé autant d’hommages qu a Minerve; aussi est-ce une
de celles dont il nous est resté le plus de statues. Déesse de la guerre et
des beaux-arts, elle dirigeoit le courage du guerrier, inspiroit le poète,
l’architecte, le peintre, le sculpteur. C’étoit d’elle que le philosophe re-
cevoit la science et la sagesse; de tous côtés la reconnoissance de ses
bienfaits, ou le désir de mériter ses heureuses inspirations, lui consacroit
des temples, des autels et des statues. Protectrice d’Athènes, quelle avoit
honorée de son Dom[i], en lui faisant présent de l’olivier, elle y fit pros-
pérer le commerce; les arts fleurirent à sa voix, et elle y vit naître ce
peuple d’artistes dont les chefs-d’œuvre multipliés, digne hommage de
la déesse des arts, préparoient à la cité de son choix une gloire qui de-
voit traverser les siècles, et soumettre à l’empire de son génie les conqué-
ransdont la force parviendroit un jour à l’asservir. Les Grecs n’existent
plus, les conquérans ont passé, et la gloire de Minerve et de son peuple
vit encore dans la Grèce ; et s’élançant du Parthénon, elle répand dans
le monde le plus brillant éclat.
A voir la quantité et la beauté des monumens qui s’élevèrent en Grèce
au milieu des guerres et des dissensions, ne diroit-on pas que la déesse
n’inspiroit le désir des combats et l’amour de la gloire que pour offrir
aux beaux-arts de hauts faits à célébrer ? et l’ambition des Grecs les ani-
mant du noble orgueil de voir leurs statues devenir rornementet l’admi-
ration de leur patrie, enflammoit leur courage et créoit des héros. Ter-
rible et propice à la fois, l’égide de Minerve excitoitàla victoire, dans
les arts de la guerre et de la paix, le guerrier et l’artiste, qui sembloient
être d’accord pour concourir à la gloire l’un de l’autre. Ce fut aussi à Mi-
nerve, à ses poètes, à ses statuaires, que l’on dut la pompe de ces jeux

(*) Cette statue, haute de 4 pieds 10 pouces ( i mètre
671 millim.), est de marbre grec, et faisoit partie de la
collection Borghese. (Stanza 2 , n° 3.) La tête antique,
mais rapportée , est de marbre de Paros ; elle manque
de caractère, et fait tort à la statue. Les cheveux sont
noués par derrière et retombent sur le col, comme à la
plupart des têtes de cette déesse; ce qui se voit mieux

sur les médailles que dans les statues. Le col et les bras
sont modernes. Dans le bouclier, il n’y a d’antique que
]a tête de Méduse, encore est-elle rapportée; car le
marbre est différent de celui de la statue, et le travail
n’est pas le même.
(1) Le nom de Minerve, en grec, est Athéné.
 
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