Lenoir, Alexandre: Musée des monumens français: ou Description historique et chronologique des statues en marbre et en bronze, bas-reliefs et tombeaux des hommes et des femmes célèbres, pour servir à l'histoire de France et à celle de l'art (Band 6) (Paris, 1803) [Cicognara, 3404-6; 3421-6]

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PEINTURE

Ce dieu qui s'est souuent veu en ce poinct
En eut pitié, et commande à Mercure
Que tous les dieux à l'instant et à poinct
Souz grosse peine assembler il procure.

Tost fut remplj soit par crainte ou deuoir
Des immortelz le céleste pourpris,
Se prend le roy à leur faire sçavoir,
Qu'il a d'enfance Amour en amour pris,
Combien qu'il fut d'inconstance repris :
Et qu'or voulant à Psiché l'arrester,
Il a des deulx l'aliance entrepris,
Pourtant la fait par Mercure aporter.

Grand fut l'efFait de la douce ambroisie,

Qui la purgea d'impure humanité :

Grand fut l'honneur, l'acueil, la courtoysie

Qu'elle receut de cette affinité,

Là de plaisirs y eut infinité

Chacun faisant ce que plus le délecte,

Deux nymphes ont par-tout mis et jeté

Mainte fleur belle et fraische viollette.

Quelle parolle, escrituie ou pensée
Sçauroit au vray les plaisirs exprimer
D'unne amitié enfin recompensée
Dont le long mal fait le bien estimer ?
Or est en doux conuerty leur amer,
Or ne sont qu'un de corps et volonté
Et de cest un double par bien aymer
3Ne peult sortir qu'honneste volupté.