l8a OBSERVATIONS
lestalens étoient à un haut degré de splendeur
il y auroit de quoi nous frapper d'étonnement,
si nous pouvions être étonnés, nous qui voyons,
des foiies plus incroyables encore ; nous qui de-
vons savoir qu'en fait de croyance, de quelque
nature qu'elle soitj. il n'y a point de genre d'ab-
surdité qui n'ait été épuisé. On n'a peut - être
pas assez observé combien cet esprit mythologi-
que, qui asi long-tempssubjugué les Asiatiques
et les Grecs , a mis d'obstacles aux progrès
de la raison chez ces peuples.
Maintenant, si nous réfléchissons un peu
sur les plaisirs de l'Elysée, nous verrons qu'ils
sont aussi chimériques que le reste. Et d'abord
il se présente une idée faite pourcontrister l ame
et inspirer de la mélancolie ; c'est que si on
analyse lessupplicesdu Tartareet les plaisirs de
l'Elysée , il résulte qu'il n'y a ni équilibre ni
proportion , et que sans doute il aura été plus
aisé de multiplier les images du malheur que
celles du bonheur; car il paroit que TimagU
nation a été beaucoup plus féconde dans Vin-'
vent ion et la distribution des supplices , qu'elle
n'a été libérale dans la dispensation des plaisirs,
puisque ceux - ci ne sont jamais complets. En
effet,, le bonheur prétendu des a mes vertueuses
$ieles empêchoitpas desoupirer après la lumières
lestalens étoient à un haut degré de splendeur
il y auroit de quoi nous frapper d'étonnement,
si nous pouvions être étonnés, nous qui voyons,
des foiies plus incroyables encore ; nous qui de-
vons savoir qu'en fait de croyance, de quelque
nature qu'elle soitj. il n'y a point de genre d'ab-
surdité qui n'ait été épuisé. On n'a peut - être
pas assez observé combien cet esprit mythologi-
que, qui asi long-tempssubjugué les Asiatiques
et les Grecs , a mis d'obstacles aux progrès
de la raison chez ces peuples.
Maintenant, si nous réfléchissons un peu
sur les plaisirs de l'Elysée, nous verrons qu'ils
sont aussi chimériques que le reste. Et d'abord
il se présente une idée faite pourcontrister l ame
et inspirer de la mélancolie ; c'est que si on
analyse lessupplicesdu Tartareet les plaisirs de
l'Elysée , il résulte qu'il n'y a ni équilibre ni
proportion , et que sans doute il aura été plus
aisé de multiplier les images du malheur que
celles du bonheur; car il paroit que TimagU
nation a été beaucoup plus féconde dans Vin-'
vent ion et la distribution des supplices , qu'elle
n'a été libérale dans la dispensation des plaisirs,
puisque ceux - ci ne sont jamais complets. En
effet,, le bonheur prétendu des a mes vertueuses
$ieles empêchoitpas desoupirer après la lumières