cuivre doré qui garde l'entrée de Paçupati, la face tournée
vers la porte du sanctuaire '. Je dois mentionner toutefois
une singularité locale : les panneaux de bois sculpté qui
se développent comme une frise autour des pagodes illus-
trent, avec une science où la fantaisie ne dédaigne pas de
sourire, les enseignements érudits du Kâma-çâstra. Les
combinaisons sexuelles les plus inattendues sont exposées
à l'œil indifférent des fidèles ; l'intervention d'animaux
savants, comme le singe et l'éléphant, complique encore
parfois le jeu des figures. On voit aussi des maisons parti-
culières ornées de frises cle ce style. L'explication que j'en
ai recueillie est uniforme : Ces scènes passent pour avoir la
vertu d'écarter la foudre.
D'autres ornements non moins bizarres viennent encore
garnir la façade des temples. Certains d'entre eux reçoivent,
en vertu d'un usage immémorial, les ustensiles de cuisine
et de ménage laissés en déshérence ; les parois dispa-
raissent alors sous le bric-à-brac et la ferraille suspendus
au hasard (tel le temple de Çâkyasimha dans le Chaubahal,
à Chobbar). Souvent aussi les cornes des buffles sacrifiés
restent acquises au temple, et ces trophées de boucherie
finissent par recouvrir les murs. Des chromolithographies
européennes et des estampes chinoises, venues par quels
détours? complètent cet aspect de bazar hétéroclite.
Les monuments religieux, à quelque église qu'ils appar-
tiennent, ont presque toujours pour annexe une dharma-
çcdâ destinée à loger les visiteurs, les pèlerins et les voya-
geurs. La dharma-çâlâ la plus rudimentaire consiste en
un kiosque de bois sur un socle de maçonnerie ; quatre
piliers soutiennent la toiture de tuiles ; plus confortable,
elle est fermée sur trois côtés par des murs de briques ;
les plus grandes ont les dimensions d'une véritable maison
1, V. la photographie, 1, 35'J.
vers la porte du sanctuaire '. Je dois mentionner toutefois
une singularité locale : les panneaux de bois sculpté qui
se développent comme une frise autour des pagodes illus-
trent, avec une science où la fantaisie ne dédaigne pas de
sourire, les enseignements érudits du Kâma-çâstra. Les
combinaisons sexuelles les plus inattendues sont exposées
à l'œil indifférent des fidèles ; l'intervention d'animaux
savants, comme le singe et l'éléphant, complique encore
parfois le jeu des figures. On voit aussi des maisons parti-
culières ornées de frises cle ce style. L'explication que j'en
ai recueillie est uniforme : Ces scènes passent pour avoir la
vertu d'écarter la foudre.
D'autres ornements non moins bizarres viennent encore
garnir la façade des temples. Certains d'entre eux reçoivent,
en vertu d'un usage immémorial, les ustensiles de cuisine
et de ménage laissés en déshérence ; les parois dispa-
raissent alors sous le bric-à-brac et la ferraille suspendus
au hasard (tel le temple de Çâkyasimha dans le Chaubahal,
à Chobbar). Souvent aussi les cornes des buffles sacrifiés
restent acquises au temple, et ces trophées de boucherie
finissent par recouvrir les murs. Des chromolithographies
européennes et des estampes chinoises, venues par quels
détours? complètent cet aspect de bazar hétéroclite.
Les monuments religieux, à quelque église qu'ils appar-
tiennent, ont presque toujours pour annexe une dharma-
çcdâ destinée à loger les visiteurs, les pèlerins et les voya-
geurs. La dharma-çâlâ la plus rudimentaire consiste en
un kiosque de bois sur un socle de maçonnerie ; quatre
piliers soutiennent la toiture de tuiles ; plus confortable,
elle est fermée sur trois côtés par des murs de briques ;
les plus grandes ont les dimensions d'une véritable maison
1, V. la photographie, 1, 35'J.