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La licorne: recueil de littérature et d'art — 1.1911

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Nr. 1
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De Bosschère, Jean: Les métiers divins
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https://doi.org/10.11588/diglit.29337#0056
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qui va poser ses gluaux, ces oiseaux malins qui te parlent ?
D'abord, c'est la vérité, le pinson se lève avant toi, et il
te salue à l'orée des sentiers; —quand le soleil est au-dessus
des chaumières, la fauvette te hèle, furtivement, en casta-
gnette; — à ce moment le rossignol s'éveille, tressaille et
chante; — quand l'astre est boule rose à côté du peuplier-
tremble, la caille à tous les fauteurs : <t paye tes dettes, paye
tes dettes n ; — puis la fauvette-à-ventre-rouge sort du som-
meil, sa mélodie se déroule vers l'instant que la journée
a franchi le premier sixième de sa course; — maintenant, le
merle-noir qui imite le jeune paysan; — alors le soleil a
dépassé la chevelure des arbres de la longueur du bras, et
la mésange t'agace avec son bruit de grain que l'on blute ; —
enhn, nimbant le coq de la tour, le soleil comme un grand-
père écoute ses moineaux, réveillés avant les syllabes des
cloches, toutes tissées de voyelles...
Constate horloger, c'est ton ofRce. — Paix imagier,
dessine des oiseaux minuscules, sans trop de phrases qui
lésinent, tâche à ton humble métier. — Las, mécanicien,
allons outre, vis avec passion dans ta nef babiliarde des
heures.

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