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La licorne: recueil de littérature et d'art — 1.1911

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Nr. 1
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De Bosschère, Jean: Les métiers divins
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https://doi.org/10.11588/diglit.29337#0064
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os, jusqu'aux sévères muscles de la peau, tous s'agitent
comme les aiguilles d'une tricoteuse mécanique. Innerva-
tion sublime en ses détails infimes! Au palet ou au disque
il peut moins être dextre. — Ici, harmonie plus nuancée;
car, coléoptère devant sa boule, des jambes, des reins et
des bras, il s'aide. Son masque, — d'un enfant appliqué à
mouler la lettre, — tiqueux et oblique, grimace : expression
mobile dans ses yeux et ses joues creuses, s'égalant à la
forme poursuivie par lui, qui moleste l'indocile glaise.
Métier primordial, et nul comme le potier, ne prête sain-
tement ses mains à l'homme : ses mains sur notre boue
avec un geste de sublime ignorance.
Aussi, tu mérites cette paix d'obscur que tu as en
partage. Et pas de crimes sur toi, antique comme le bou-
langer. Pourtant, qui entre les potiers vendit son champ
K aux princes des prêtres pour la sépulture des étrangers o ?
Connaissait-il l'odeur de l'argent de Judas ? — Rémission !
-X -X X-
Rustre sensible, tu flattes la terre qui ronronne sous
tes mains, comme si déjà elle savait le Destin. — Fleurs
coriaces et géométriques, naissent les vases de ta passion
devant toi, frémissant comme une cigale épinglée.
 
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