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Ligorio, Pirro; Rochette, Désiré Raoul; Bouchet, Jules [Editor]
La Villa Pia des jardins du Vatican, architecture de Pirro Ligorio: publiée dans tous ses détails par Jules Bouchet, avec une notice historique sur l'auteur de ce moment, et avec un texte descriptif par Raoul-Rochette — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18722#0012
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6 NOTICE HISTORIQUE

antique, qui s'opérait au sein de ce renouvellement de Rome moderne;
et Ton s'explique de cette manière comment fut produit l'immense recueil
des antiquités de Pirro Ligorio, des travaux de toute une vie, commencés
dans la jeunesse, sur un terrein où l'antiquité renaissait incessamment en
détail; et l'on comprend aussi comment, entraîné par la facilité, et, si je
puis parler ainsi, par la fougue de ce travail de tous les jours, l'artiste, plus
enthousiaste qu'éclairé, et plus ardent que scrupuleux, fut conduit, en co-
piant tout ce qu'il voyait, à inventer quelquefois ce qu'il ne voyait pas.

Les nombreuses études de Pirro Ligorio, en le rendant habile, l'avaient
sans doute rendu déjà assez célèbre pour qu'il fût recommandé au choix
du pontife, comme un de ces architectes dignes d'être employés à la fabri-
que de Saint-Pierre. On sait en effet qu'à partir de l'époque où furent jetés
les fondements de ce prodigieux édifice, jusqu'à son entier achèvement,
il n'y eut pas d'architecte célèbre qui ne fût appelé à y travailler; et la
Basilique du Vatican n'est pas seulement le plus grand temple du monde par
ses proportions, par sa masse et par ses détails, mais parce qu'elle est l'oeuvre
de tout ce qu'il y eut de grandes renommées dans le cours des trois siècles
qui l'élevèrent. A ce titre, Pirro Ligorio avait sans doute mérité de devenir
à son tour un des architectes de Saint-Pierre. Peut-être aussi, la faveur de
Paul IV, Napolitain comme lui, fut-elle pour quelque chose dans ce choix,
que nous sommes réduits à ne pouvoir nous expliquer que par conjecture;
car il y a toujours, dans la destinée même des hommes supérieurs, de ces
circonstances heureuses où le hasard a autant de part que le mérite; et
l'on se tromperait à l'égard des artistes du seizième siècle, comme pour
ceux du notre, si l'on voulait toujours rendre compte des succès du talent,
par le talent seul.

Ce dut être en 1555 ? dans les premiers mois du pontificat de Paul IV,
que Pirro Ligorio fut attaché à la fabrique de Saint-Pierre. Michel-Ange,
alors âgé de quatre-vingt-un ans, dirigeait en chef suprême cette immense
construction, qui se trouvait déjà trop avancée pour avoir à craindre, de
la témérité d'un nouvel architecte ou de la faiblesse d'un nouveau pape,
des changements importants. Michel-Ange était sans doute le seul homme
qui pût être architecte de Saint-Pierre à quatre-vingt-un ans, sans ployer
sous le double fardeau d'un si grand âge et d'une si grande entreprise.
Mais ce n'était pas là l'opinion de ceux qui aspiraient à le remplacer, et qui le
 
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