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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0333
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296

FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

Il nous semble impossible d'admettre que les anciens pouvaient choisir, comme l'oiseau
d'Horus, exclusivement Falco peregrinus, avec le sens restreint attaché do nos jours à ce
nom. La plupart des subdivisions spécifiques du genre Falco, basées sur de légères diffé-
rences de coloration ou sur les proportions relatives des tarses et des doigts, devaient leur
échapper, comme d'ailleurs elles échappent encore aujourd'hui à d'excellents observateurs et
môme à des spécialistes.

Ce qui prouve bien que les distinctions morphologiques modernes devaient être inaperçues
en partie des Egyptiens, ou mises sur le compte d'insignifiantes variations individuelles, c'est
la figure môme publiée par M. Loret. Elle présente, en effet, réunis sur le môme individu,
plusieurs dos caractères qui ont servi aux ornithologistes à distinguer les différentes espèces ou
variétés pérégrinoïdes du faucon.

On sait que Falco Feldeggii et F. babyloniens sont différenciés de F. peregrinus pro-
prement dit, par la coloration do la tête, de la poitrine et de l'abdomen, ainsi que par les
proportions relatives du tarse et des doigts. Comparons ces Faucons à l'Oiseau d'Horus du
tombeau de Ramsôs IX.

Le dessus de la tête est roux ou brun chez F. Feldeggii et babylonicus; il est noir ou gris
cendré bleuâtre chez F.peregrinus comme chez le Faucon de Hor du tombeau de Ramsès IX.

Les rayures ou taches brunes de la poitrine sont, disent les zoologistes, allongées verti-
calement chez F. Feldeggii et F. babyloniens, tandis qu'elles sont allongées horizon-
talement chez F. pjeregrinus. Dans le Faucon de Hor, reproduit par M. Loret, ces rayures
sont verticales :

Falco peregrinus a toujours le doigt médian plus long que le tarse ; il n'en est pas de
même chez F. Feldeggii, F. babyloniens et surtout dans l'oiseau de Hor.

Enfin dans F. babyloniens et Feldeggii on trouve toujours, entre les taches noires qui
entourent l'oeil et la couleur brune ou rousse du dessus de la tète, une longue tache blanc
roussàtre en forme de croissant ouvert du côté du bec. Cette tache, parfaitement dessinée
dans le Faucon de Hor, ne se voit jamais chez F. peregrinus.

Le Faucon d'Horus de Bibàn-el-Molouk présente donc sur la poitrine et autour des yeux
les particularités de F. bab g Ioniens ou Feldeggii, sur la tôte celles de F. peregriyius,
communes également au Hobereau cl à F. peregrinator.

Cette constatation autorise à penser que l'oiseau de Hor a peut-être été représenté par
les artistes égyptiens, d'après le souvenir des diverses variétés de Faucons pèlerins qui se
rencontrent dans la vallée du Nil.

Si les textes anciens s'opposent à cette hypothèse, si les égyptologues ont des raisons de
croire que l'oiseau d'Horus a été peint d'après nature, on doit admettre que ce sont, non pas
les Falco Feldeggii ou F. peregrinus qui ont fourni le modèle, mais plutôt des individus de la
variété F. babylonicus. Chez F. Feldeggii le dessus de la tôte est généralement roux ainsi
que chez Falco babylonicus, mais dans ce dernier les individus adultes ont souvent, comme on
le voit sur la figure donnée par Gurney1, la tôte d'une couleur gris cendré plus ou moins fonce
qui a pu leur valoir d'être représentés avec la tôte bleue. En outre, F. babylonicus a le dos et
les couvertures des ailes bien plus nettement bleus que F. peregrinus.

1 Gurney, Ibis, pl. VII, 1861.
 
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