2
LA LUISE
PROPOS EN L'AIR
Napoléon mangeait du poulet tous les jours, — même sur
le champ de bataille, témoin le poulet Marengo. — Et, tous
les jours, le poulet devait être apprêté de lagon différente.
Le marquis de Cussy avait trouvé trois cent sqixan|g-gjna
manières de l'accommoder, et les menus du la Liberté n'exis-
taient pas!
Louis-Philippe était plus facile à contenter, il ne sorlait
pas de la poule au riz.
*
* *
Voici une épigramme décochée à M. pquajg.|p lt>-§^
lors de sa nomination dans l'ordre de la Légj'o^ d'hpn-
efiur :
La cour d'un beau brevet vient te glorifier ;
De ta robe, un ruban rougit la noiro étoile.
Platon, je suis surpris de te voir chevalier ;
Je le croyais plus philosophe.
Un fanfaron, qui avait reçu des soufflets et ne les avait
pas rendus, menaçait quelqu'un :
— Prenez garde, criait-il, si je me fâche, je vous donne
une paire de gifles.
— Volis pouvez la donner, riposta le quelqu'un, voqs l'a-
vez gardée assez longtemps.
*
Le père de Calino était à l'article de la mort — le plus
mauvais de tous les articles, y compris ceux de L... — Ca-
lino court chez un médecin ; le docteur est absent et ne ren-
trera que le lendemain.
• C'est contrariant — dit Calino à la bonne; — ah bien !
tant pis !... je vais faire attendre papa.
*
* *
— Vous n'avez jamais ouvert la bouche dans nos assem-
blées... disait un député a un autre.
— Pardon, toutes les Ibis que vous m'avez fait bailler.
* *
Léonline Fuy, toute petite lille, jouait au Gymnase le Ma-
riage enfantin ; son père de s'écrier, au milieu des bravos:
« Dire que ma femme ne voulait pas faire cette enfant-
là!... »
*
* *
Une amazone du Lac lisait, dans un roman de...... (met-
tez le nom du romancier qui vous ennuie lo plus — il y a
du choix), une trop longue conversation entre amant et maî-
tresse.
— Que de temps perdu !... — soupira-t-elle.
* *
Certain mari commandait l'épilaphe de sa femme.
— Kilo laisse (les regrets éternels!... — proposa lo mar-
brie
veu
r.
Nous ne pouvons pas mettre ça... — fit observer
inconsolable — la pqupf sj>ion n'est que de cinq ans.
*
* *
G... n'appelle pas le petit Moniteur aulremenl 4"n Moniteur
*
pn dit que le joyeux Oscar, du Royaume de la Bêtise, a vq^-
lu se faire prêtre. Il n'y a eu qu'un cri au théâtre Déjazet :
Oscar obbé !
*
* *
Plusieurs de nos voisins d'outre-Manche ont fait le pari
de venir en France, au mois de mai prochain, en traversant
le détroit à la nage.
Ljfi Ips exhibera probablement, au Bajajs du Champ dp-
Mars, avec celte mentjqn : Anglais a^apt exposé... le^r
*
* *
Au moment do nû.tje prendre, griuiçje exposition, un
1827, la quatrain mWWl PlrPultH flfHtë Fftcis ;
Au milieu des produits qui, grâce à l'industrie,
Au Louvre, vont bientôt prouver notre grandeur,
Si Villolo exposait le budget, je parie
Qu'il obtiendrait sur loua la médaille d'honneur.
* *
On causait métempsycose, dans un bqudoir de la haute
bicherie.
— Je crois me souvenir, dit une petite dame, d'avoir été le
veau d'or.
Une bonne camarade répliqua :
— Il paraît que la dorure n'a pas tenu.
*
* *
Eu attendant le Voltaire-Havin, vous n'êtes pas sans ajoir
admiré le chef-d'œuvre du sculpteur Iloujpri, la magnifique
statue assise sous le péristyle du Théâtre-Français, dans im
f'auleuil auquel Voltaire a légué son nom.
Un soir de ISZQ, Hou don, alors âgé de quatre-vingt-cinq
ans, voulant entrer a. la Comédie, est arrêté par un contrô-
leur.
— Votre billet?
— J'ai mes entrées.
—lYP.lrenom?
— Je suis le père de Voltaire.
— C'est çïïfiérent...
Et il, passa.
*%
Tous les journaux ont publié la distribution du çlrap^u e.n
vers de M. François Galilée (de l'Académie française), en
répétition au Théâtre-Français.
Quelques détails sur lo sujet même de la pièce intéresse-
ront nos lecteurs :
Le héros du nouveau dv^Uie usl un certain Ponsard (Pon-
sardus), né en 1501. — Nourri de la lecture des anciens, il
essaya de ressusciter la tragédie elassique ; la très-sainte in-
quisition eut la sagesse de le faire renoncer à ses absurdes
tentatives, et Ponsard fut contraint, même par corps, d'a-
vouer publiquement que la tragédie était morte et bien
morte !
C'est alors que, malgré lui, et dans un élan spontané, qu'il
faut hqnorer, même chez un homme qui se met le doigt dans
j'opi). Je poète s'écria :
Il pourtant, ç« remue
*
* *
M. François Gajjj^e (de l'Académie) ne saurait avoir tiré
t|u ce palpitant é.pjgpde autre chose qu'un chef-d'œuvre ft
ajouter aux chej's-fj'flpuvre qui suivent, et dont nous sommes
heureux et fiers dp rappeler les litres exacts, mal donnés jus*
qu'ici :
PfJCKE EST-CE ?
i.a NIECE DE mélan1e.
i,'||qnneur d'un agent.
HOttAt K ENLAIDI.
lu kion amoureux.
* *
Une demoiselle d'un boui-boui très-connu, ayant manqué
iu représentation, a écrit à son directeur la lettre ci-après:
acte
aînée
teneur
avesli
nous
ave
prise
voir
prenant
faites
sol
mise
ailles
quatre murs,
vue
lacerons
coupés
chats
Signé :aguks
Partie au premier
j'ai été
par m,ou
qui m'emmenait
je suis fâchée
de cette
a votre
car on m'a fait
que vous étiez
Sur ces
je vous écris de mon
sans la moindre
ne soyez pas sans
ne me faites pas mettre
A la prochaine
nous nous
avec des soupirs
et nous pincerons des
Louise d'
acte
aînée
teneur
avesti ;
nous
ave
prise,
voir
prenant,
faites
sol
mise ;
ailles,
quatre murs.
vuo,
lacerons
coupé?,
chats.
aguks.
la
La traduction de cette épitre a été confiée à un interprète
juré, qui l'a transcrite ainsi :
« Partie au premier entr'acte, j'ai été entraînée par mon entre-
teneur, qui m'emmenait en travesti ; je suis fâchée entre nou*
de cette entrave à votre entreprise, car on m'a l'ait entrevoir que
vous étiez entreprenant.
« Sur ces entrefaites, je vous écris de mon entre-sol, sans
moindre entremise ; ne soyez pas sans entrailles, ne me
faites
pas mettre entre quatre murs.
« A la prochaine entrevue, nous nous entrelacerons avec des
soupirs entrecoupés, et nous pincerons des entrechats.
« Signé : Louise d'Entraguks, »
Le directeur a répondu à sa pensionnaire :
gent Vous avez de 1' genl,
ouverte la porte du pardon vous est ouverte ;
pot grand déjeuner à 1' pot,
aimera on s' aimera.
Alexandre Flan.
LE COUCHEE PU CAPl'FA^NE LETR.AKE, par EÉLIX Y.
Le jeune Baptiste, Savoisien naïf et Imberbe,
offre ses services au capitaine Le'rake. 11 est
agréé.
Lctrake a fait toutes les campagnes de l'Empire, il
en est revenu pas mal endommagé.
— Tu vas m'auler à me déshabiller. Et il commence
par se débarrasser de sa perruque.
Ebahi^ment !
De ses dents.
Stupéfaction!
De son œil.
Terreur 11 1
LA LUISE
PROPOS EN L'AIR
Napoléon mangeait du poulet tous les jours, — même sur
le champ de bataille, témoin le poulet Marengo. — Et, tous
les jours, le poulet devait être apprêté de lagon différente.
Le marquis de Cussy avait trouvé trois cent sqixan|g-gjna
manières de l'accommoder, et les menus du la Liberté n'exis-
taient pas!
Louis-Philippe était plus facile à contenter, il ne sorlait
pas de la poule au riz.
*
* *
Voici une épigramme décochée à M. pquajg.|p lt>-§^
lors de sa nomination dans l'ordre de la Légj'o^ d'hpn-
efiur :
La cour d'un beau brevet vient te glorifier ;
De ta robe, un ruban rougit la noiro étoile.
Platon, je suis surpris de te voir chevalier ;
Je le croyais plus philosophe.
Un fanfaron, qui avait reçu des soufflets et ne les avait
pas rendus, menaçait quelqu'un :
— Prenez garde, criait-il, si je me fâche, je vous donne
une paire de gifles.
— Volis pouvez la donner, riposta le quelqu'un, voqs l'a-
vez gardée assez longtemps.
*
Le père de Calino était à l'article de la mort — le plus
mauvais de tous les articles, y compris ceux de L... — Ca-
lino court chez un médecin ; le docteur est absent et ne ren-
trera que le lendemain.
• C'est contrariant — dit Calino à la bonne; — ah bien !
tant pis !... je vais faire attendre papa.
*
* *
— Vous n'avez jamais ouvert la bouche dans nos assem-
blées... disait un député a un autre.
— Pardon, toutes les Ibis que vous m'avez fait bailler.
* *
Léonline Fuy, toute petite lille, jouait au Gymnase le Ma-
riage enfantin ; son père de s'écrier, au milieu des bravos:
« Dire que ma femme ne voulait pas faire cette enfant-
là!... »
*
* *
Une amazone du Lac lisait, dans un roman de...... (met-
tez le nom du romancier qui vous ennuie lo plus — il y a
du choix), une trop longue conversation entre amant et maî-
tresse.
— Que de temps perdu !... — soupira-t-elle.
* *
Certain mari commandait l'épilaphe de sa femme.
— Kilo laisse (les regrets éternels!... — proposa lo mar-
brie
veu
r.
Nous ne pouvons pas mettre ça... — fit observer
inconsolable — la pqupf sj>ion n'est que de cinq ans.
*
* *
G... n'appelle pas le petit Moniteur aulremenl 4"n Moniteur
*
pn dit que le joyeux Oscar, du Royaume de la Bêtise, a vq^-
lu se faire prêtre. Il n'y a eu qu'un cri au théâtre Déjazet :
Oscar obbé !
*
* *
Plusieurs de nos voisins d'outre-Manche ont fait le pari
de venir en France, au mois de mai prochain, en traversant
le détroit à la nage.
Ljfi Ips exhibera probablement, au Bajajs du Champ dp-
Mars, avec celte mentjqn : Anglais a^apt exposé... le^r
*
* *
Au moment do nû.tje prendre, griuiçje exposition, un
1827, la quatrain mWWl PlrPultH flfHtë Fftcis ;
Au milieu des produits qui, grâce à l'industrie,
Au Louvre, vont bientôt prouver notre grandeur,
Si Villolo exposait le budget, je parie
Qu'il obtiendrait sur loua la médaille d'honneur.
* *
On causait métempsycose, dans un bqudoir de la haute
bicherie.
— Je crois me souvenir, dit une petite dame, d'avoir été le
veau d'or.
Une bonne camarade répliqua :
— Il paraît que la dorure n'a pas tenu.
*
* *
Eu attendant le Voltaire-Havin, vous n'êtes pas sans ajoir
admiré le chef-d'œuvre du sculpteur Iloujpri, la magnifique
statue assise sous le péristyle du Théâtre-Français, dans im
f'auleuil auquel Voltaire a légué son nom.
Un soir de ISZQ, Hou don, alors âgé de quatre-vingt-cinq
ans, voulant entrer a. la Comédie, est arrêté par un contrô-
leur.
— Votre billet?
— J'ai mes entrées.
—lYP.lrenom?
— Je suis le père de Voltaire.
— C'est çïïfiérent...
Et il, passa.
*%
Tous les journaux ont publié la distribution du çlrap^u e.n
vers de M. François Galilée (de l'Académie française), en
répétition au Théâtre-Français.
Quelques détails sur lo sujet même de la pièce intéresse-
ront nos lecteurs :
Le héros du nouveau dv^Uie usl un certain Ponsard (Pon-
sardus), né en 1501. — Nourri de la lecture des anciens, il
essaya de ressusciter la tragédie elassique ; la très-sainte in-
quisition eut la sagesse de le faire renoncer à ses absurdes
tentatives, et Ponsard fut contraint, même par corps, d'a-
vouer publiquement que la tragédie était morte et bien
morte !
C'est alors que, malgré lui, et dans un élan spontané, qu'il
faut hqnorer, même chez un homme qui se met le doigt dans
j'opi). Je poète s'écria :
Il pourtant, ç« remue
*
* *
M. François Gajjj^e (de l'Académie) ne saurait avoir tiré
t|u ce palpitant é.pjgpde autre chose qu'un chef-d'œuvre ft
ajouter aux chej's-fj'flpuvre qui suivent, et dont nous sommes
heureux et fiers dp rappeler les litres exacts, mal donnés jus*
qu'ici :
PfJCKE EST-CE ?
i.a NIECE DE mélan1e.
i,'||qnneur d'un agent.
HOttAt K ENLAIDI.
lu kion amoureux.
* *
Une demoiselle d'un boui-boui très-connu, ayant manqué
iu représentation, a écrit à son directeur la lettre ci-après:
acte
aînée
teneur
avesli
nous
ave
prise
voir
prenant
faites
sol
mise
ailles
quatre murs,
vue
lacerons
coupés
chats
Signé :aguks
Partie au premier
j'ai été
par m,ou
qui m'emmenait
je suis fâchée
de cette
a votre
car on m'a fait
que vous étiez
Sur ces
je vous écris de mon
sans la moindre
ne soyez pas sans
ne me faites pas mettre
A la prochaine
nous nous
avec des soupirs
et nous pincerons des
Louise d'
acte
aînée
teneur
avesti ;
nous
ave
prise,
voir
prenant,
faites
sol
mise ;
ailles,
quatre murs.
vuo,
lacerons
coupé?,
chats.
aguks.
la
La traduction de cette épitre a été confiée à un interprète
juré, qui l'a transcrite ainsi :
« Partie au premier entr'acte, j'ai été entraînée par mon entre-
teneur, qui m'emmenait en travesti ; je suis fâchée entre nou*
de cette entrave à votre entreprise, car on m'a l'ait entrevoir que
vous étiez entreprenant.
« Sur ces entrefaites, je vous écris de mon entre-sol, sans
moindre entremise ; ne soyez pas sans entrailles, ne me
faites
pas mettre entre quatre murs.
« A la prochaine entrevue, nous nous entrelacerons avec des
soupirs entrecoupés, et nous pincerons des entrechats.
« Signé : Louise d'Entraguks, »
Le directeur a répondu à sa pensionnaire :
gent Vous avez de 1' genl,
ouverte la porte du pardon vous est ouverte ;
pot grand déjeuner à 1' pot,
aimera on s' aimera.
Alexandre Flan.
LE COUCHEE PU CAPl'FA^NE LETR.AKE, par EÉLIX Y.
Le jeune Baptiste, Savoisien naïf et Imberbe,
offre ses services au capitaine Le'rake. 11 est
agréé.
Lctrake a fait toutes les campagnes de l'Empire, il
en est revenu pas mal endommagé.
— Tu vas m'auler à me déshabiller. Et il commence
par se débarrasser de sa perruque.
Ebahi^ment !
De ses dents.
Stupéfaction!
De son œil.
Terreur 11 1
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le coucher du capitaine Letrake, par Félix Y.
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 51, S. 51_2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg