LA LUNE
CONSEILS A CES PETITES DAMES à propos de l'Exposition
Par CARÊME
Faire sa tête..... avant I
Étudier son plan de campagne sur celui de l'Exposition.
Fourbir et essuyer ses armes.
Se faire talonner d'un larbin qui protège votre vertu, et dont
on partage les bons pourboires.
Se préparer à taper dans l'œil de ces messieurs.
Organiser un meeting pour la conclusion d'un traité de commerce entre
la France et l'étranger.
Un jeune garçon de café m'a dit en parlant de M. Berton :
— Oh ! ce monsieur Berton, quel acteur chic! Quanti on lui sert
un verre d'eau sucrée, il ne boit que la fleur d'orange.
Aux Nouveautés, l'affiche renouvelée annonce trois bluettes
d'un comique anodin et modéré : la Fille des bruyères, opérette de
MM. Jules de Wailly et Georges Rose, dans laquelle a débuté
Mlle Vernet, une jolie fille, qui deviendra une charmante comé-
dienne; Trois gardes champêtres à marier, vaudeville en un acte,
de M. Adrien Bontems; enfin, Biche, nabad et portière, extrava-
gance, de MM. Busnach et Buguet...
Extravagance ?
N'est-ce pas un peu bien ambitieux ?
Tout ce l'rétin a réussi.
Par contre, je n'ose espérer que la reprise de Ah! que l'amour est
agréable! aux Menus... menus... Menus-Plaisirs, constitue une
concurrence sérieuse à l'Exposition.
i,a Grande-Duchesse
Le lendemain du coup d'Etat qui précipita son époux du pou-
voir et l'y hissa elle-même, Catherine II, qui passait en uniforme
de général de cavalerie la revue de ses troupes, s'aperçut que la
poignée de son épée manquait de dragonne...
Aussitôt un jeune enseigne sortit des rangs et lui offrit la
sienne...
L'impératrice le remarqua...
Cet enseigne s'appelait Potemkin !
Faites — sous des noms différents — jouer Catherine II par
Mlle Schneider ei Potemkin parDupuis, et vous aurez la Grande-
Duchesse.
On l'a dit, et je le répète, le premier acte de cette bouffonne-
rie atteint au sommet du cocasse — summa Caucasorum, comme
écrit Tertullinn.
Offenbach est toujours le Daumier de la musique.
Un avocat plaidait contre un dentiste :
— Messieurs, dit-il en commençant, il me sera facile de résu-
mer le débat. On devait nous mettre pour cinq cenis francs de
dents, et on nous a mis dedans pour cinq cents francs; voilà toute
la cause.
On lunchait chez une petite dame....
Celle-ci, qui ne perd jamais l'oecasion de faire montre de ses
porcelaines, offre une tasse de thé à un jeune étranger pâle et
souffrant...
— Monsieur, avec un peu de rhum ?
— Mille grâces.
— Du kirsch?
— Merci.
— Du cognac ?
— Pas davantage
La demoiselle s'adressant à l'amie qui lui a présenté l'étranger.
— Dans quoi ce monsieur prend-t-il donc son thé?
L'amie, désignant la tasse que tient l'autre.
— Dans de la Saxe pareill.
Légende recommandée à Cliam
La scène se passe à l'Exposition.
un bourgeois, à son voisin, dans la foule. — Monsieur, mon-
sieur, vous avez pris... la taille de ma femme !...
le voisin, en souriant. — la, ta, wohl...
le bourgeois. — Sacrebleu! lâchez-là doncl... Vous vous y
refusez!... Comment appelez-vous cette conduite?...
la dame. — Mon ami, laisse-le faire. C'est du pangermanisme.
Emile Blondet.
»e la gnéri«on de» maux, d'wtonnc, de foie, d'intestins, paI>
le Digestif HuTelund. — Notices chez Léchelle, 35, rue Lamartine»
Pour l'Exposition nniverselle , en vente chez tous les libraires, «n
Tarif de» Monnaie» étrangère». — Prix : ÎO centime»*
Le directeur-gérant : Danirl Lévt.
faris. — iwprimkrœ international! ds 8, to**«
9, ruti d'aboujhr.
CONSEILS A CES PETITES DAMES à propos de l'Exposition
Par CARÊME
Faire sa tête..... avant I
Étudier son plan de campagne sur celui de l'Exposition.
Fourbir et essuyer ses armes.
Se faire talonner d'un larbin qui protège votre vertu, et dont
on partage les bons pourboires.
Se préparer à taper dans l'œil de ces messieurs.
Organiser un meeting pour la conclusion d'un traité de commerce entre
la France et l'étranger.
Un jeune garçon de café m'a dit en parlant de M. Berton :
— Oh ! ce monsieur Berton, quel acteur chic! Quanti on lui sert
un verre d'eau sucrée, il ne boit que la fleur d'orange.
Aux Nouveautés, l'affiche renouvelée annonce trois bluettes
d'un comique anodin et modéré : la Fille des bruyères, opérette de
MM. Jules de Wailly et Georges Rose, dans laquelle a débuté
Mlle Vernet, une jolie fille, qui deviendra une charmante comé-
dienne; Trois gardes champêtres à marier, vaudeville en un acte,
de M. Adrien Bontems; enfin, Biche, nabad et portière, extrava-
gance, de MM. Busnach et Buguet...
Extravagance ?
N'est-ce pas un peu bien ambitieux ?
Tout ce l'rétin a réussi.
Par contre, je n'ose espérer que la reprise de Ah! que l'amour est
agréable! aux Menus... menus... Menus-Plaisirs, constitue une
concurrence sérieuse à l'Exposition.
i,a Grande-Duchesse
Le lendemain du coup d'Etat qui précipita son époux du pou-
voir et l'y hissa elle-même, Catherine II, qui passait en uniforme
de général de cavalerie la revue de ses troupes, s'aperçut que la
poignée de son épée manquait de dragonne...
Aussitôt un jeune enseigne sortit des rangs et lui offrit la
sienne...
L'impératrice le remarqua...
Cet enseigne s'appelait Potemkin !
Faites — sous des noms différents — jouer Catherine II par
Mlle Schneider ei Potemkin parDupuis, et vous aurez la Grande-
Duchesse.
On l'a dit, et je le répète, le premier acte de cette bouffonne-
rie atteint au sommet du cocasse — summa Caucasorum, comme
écrit Tertullinn.
Offenbach est toujours le Daumier de la musique.
Un avocat plaidait contre un dentiste :
— Messieurs, dit-il en commençant, il me sera facile de résu-
mer le débat. On devait nous mettre pour cinq cenis francs de
dents, et on nous a mis dedans pour cinq cents francs; voilà toute
la cause.
On lunchait chez une petite dame....
Celle-ci, qui ne perd jamais l'oecasion de faire montre de ses
porcelaines, offre une tasse de thé à un jeune étranger pâle et
souffrant...
— Monsieur, avec un peu de rhum ?
— Mille grâces.
— Du kirsch?
— Merci.
— Du cognac ?
— Pas davantage
La demoiselle s'adressant à l'amie qui lui a présenté l'étranger.
— Dans quoi ce monsieur prend-t-il donc son thé?
L'amie, désignant la tasse que tient l'autre.
— Dans de la Saxe pareill.
Légende recommandée à Cliam
La scène se passe à l'Exposition.
un bourgeois, à son voisin, dans la foule. — Monsieur, mon-
sieur, vous avez pris... la taille de ma femme !...
le voisin, en souriant. — la, ta, wohl...
le bourgeois. — Sacrebleu! lâchez-là doncl... Vous vous y
refusez!... Comment appelez-vous cette conduite?...
la dame. — Mon ami, laisse-le faire. C'est du pangermanisme.
Emile Blondet.
»e la gnéri«on de» maux, d'wtonnc, de foie, d'intestins, paI>
le Digestif HuTelund. — Notices chez Léchelle, 35, rue Lamartine»
Pour l'Exposition nniverselle , en vente chez tous les libraires, «n
Tarif de» Monnaie» étrangère». — Prix : ÎO centime»*
Le directeur-gérant : Danirl Lévt.
faris. — iwprimkrœ international! ds 8, to**«
9, ruti d'aboujhr.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Conseils a ces petites dames à propose de l'Exposition, par Carême
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)