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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0126

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CASQUE-DE-FER A PARIS

Voilà donc ce pauvre Sallot, dit Casque-de-fer, dit Jésus-Christ,
dit Pilate, dit Lajombrie, rendu à la liberté et à ses occupation»
ordinaires depuis huit jours.

Ah ! je comprends qu'il ait bu un gloria avec un certain plaisir
8n sortant de l'audience !

Sans rancune, joyeux d'avoir prouvé qup la vérité peut quel?
quefois sortir de la bouche d'un arracheur $8 djents, l'humble
héros des assises de Foix a repris la Clef de Garengeot an même
temps que la clef des champs.

Gare aux chicots de l'Arriége !

On va revoir le dentiste sur les places des villes du Midi, avec
son burnous doublé de rouge, son âne, son casque, ses élixirg et
son onguent.

Quant à la fameuse tête de morf, compagne fidèle de ses tra-
vaux, j'aime à croire qu'il la laissera de côté. Ce crâne séparé d,«
tronc est un terrible spectable, n'est-ce pas'.'

* *

La lune est heureuse d'être la première q, iiVNf au public les
treits d'un innocent autour duquel, pendant son procès, se sont
groupées tant de sympathies.

Nous espérons que notre ami Magnard, du Figaro, ne doutera
pas, cette fois, de l'authenticité du portrait que Gill a crayonné
aujourd'hui. Du reste, nous pouvons lui montrer la photographie
de Casque-de-Fer, quand il voudra, — et celle de Lopez, en
même temps.

*

* *

Cela dit pour l'édification des masses, revenons à notre brave
praticien, et en lui oflrant nos sincères félicitations, proposons lui
de venir exercer dans la capitale même.

Nul doute qu'il ne fasse plus promplement fortune à Paris qu'à
Orthez, surtout s'il veut bien suivre nos conseils et se dévouer
uniquement à l'extraction des dents que nous allons lui citer.

Le nombre des dents qu'on se garde, entre personnages publics,
augmentant tous les jours, il est nécessaire qu'un opérateur ha-
bile vienne remettre en état la mâchoire de la confraternité, atta-
quée par la carie depuis plusieurs mois.

Dépêchez-vous donc d'emballer vos effets, Casque-de-Fer, et
sans plus tarder, prenez la route de Paris.

Les gens qui ont des dents les unes contre les autres, souffrent
comme des damnés par cet été humide.

Il serait humain de les en débarrasser, sans douleur ! sans dou-
leur !

* *

Nous avons d'abord la belle et forte dent molaire que Vermo-
rel conserve avec soin et même recherche contre la famille tur-
bulente des Casaagnac.

Les Cassagnac, de leur côté, gardent également, contre ledit
Vermorel, un croc bien enraciné.

Quelle belle opération à faire que cette double extraction, J

Nous avons ensuite la quenotte du bonhomme A. Wail\ vw^re
Victor Hugo. Une histoire de serpent alsacien et de \}V?ft- ^n
connaît ça.

Puis, l'ami Vallès et le « vieil » Homère ! L'incisive de Val-
lès l'incommode beaucoup. Vite, M. Sallot, on vous demaryjç \

Puis la dent de Wollf contre Arnaud et les pitres????

Puis la canine sénatoriale de M. Lacaze, et la canine éga^mejçdj
sénatoriale, mais infiniment plus intéressante, de M. Sainte-
Beuve, — Un joli coup de clef à donner là, M. Sallot.

Quelques personnes éprouvent aussi de violentes douljeu^S;
odontalgiques quand on leur parle des jeunes Duruy. De î à, Si
heures, aux bureaux du Journal de Paris, un dentiste de méjçite,
peut aller se faire la main.

Enfin, autour du .Champ-de-Mars. à la porte Ilapp — l'air re-
tentit sans relâche des prjs pousse» par les exposants.
Ils ont chjpi}n, qna, deux, trois, quatre, PÏnÇ[, s}ï dents contre

la commjUjipn Impériale, présidée par M. Lé Play.

AJ) ! G*gque-de-Fer, c'est là qu'il faudra retrousser vpa manches
et faire prendre tour à vos clients. Dieu de Dieu, mon fyrafe, vous
serez obligé de prendre un aide ! Que de dents à arracher ! Les
dents de l'hydre ; elles repoussent !

Vpi-'s voyez que le métier sera bon à Paris. Ainsi hâtp»rypus
de prendre votie billet d'aller sans retour.

Car, je vous le promets, ici les dents fqu'on se garde sont
pjus nombreuses que les étoiles du ciel et que les sables dp }a
mer, et vous en aurez pour toute votre vie.
I Ne guérissez pas, arrachez!

Sans douleur, sans douleur!

Lk Cousin Jacquks.

LES VAUDEVILLISTES (JHEZ EUX

RÉVÉLATIONS D'UN FROTTEUR(l)

Emmanuel

15, rue do (IrenellOrSaint-lIonoré. — Une des colonnes ç|u. Cercle
Piqallc, où il a fait jouer, avec Riva! et Demeuse, d'amusantes
revues... d'autant plus amusantes de MM. Florent, Hallais et
Pacini n'y avaient point fourré leurs ciseaux. — Introducteur de
Timothée Trimm dans le demi-monde dramatique, qui n'a pas
oublié leur Chasse au camaïeu, célèbre par sa fanfare des Péti-
Pétap.

Emmanuel a fait représenter, en outre, aux Folies-Dramati-
ques : Les Cabotins, et à Déjazet's Théâtre : De la Madeleine à la
Bastille.

Tout entier, depuis un semestre, à un agréable vaudeville à
huis-clos et à deux personnages : La Lune de Miel.

Faulquemont (I»aul de)

Ex-homme d'Etat du Tintamarre et l'une dos gloires de la litté-
rature... industrielle, U a inventé le vaudeville-réclame; ci-après
un échantillon du genre :

SCENE VUl
LA COMTESSE. - LISETTE

la comtesse

Le, marquis va venir, je ne saurais demeurer plus longtemps
en négligé.

lisette

Je suis aux ordres de madame, quelle toilette désire-t-elle

la comtesse.

Donne-moi mon corset plastique de chez Mme Bonvalet, 5, bon •
Jev'ard de Strasbourg ; mpn jupo% Empire, de chez Mme Bienvenu,
faussée d'Antin ; et ma robe en foulard sortant des magasina die
la Colonie des Indes, 53, rue de Rivoli, et s} élégamment taillée
par Mme Sepet, l'habile couturière de la rue Neuve-des-PeUts
Champs, 95.

(Et le bon public, tout au gracieux déshabillé de la petite Chose.
qui a de si jolies mandarines sur son étagère, laisser passer, sans
la moindre protestation à ia clé, la pièce-annonce et le coucpjet-
courrier de mode.)

Fermons la parenthèse et arrivons à la

SCÈNE TX
Les Mêmes — LE MARQUIS — pufc LE DUO

le marquis (au ftilld)

Puis-je entrer, chère belle madame \

(1) Voir les numéros des 24 et 3t mais,, tt;2t et 28 avriJ^ tft et 20

tjjai. 9 16 fit 23 iuin, 6, 21 et 28 iu^ltet.

la comtesse

Faites donc comme chez nous.

le marquis, sapprochant.
Souffrez que je dépose un baiser clandestin sur votre adorable
menotte.

la comtesse, achevant de se ganter.
Le temps de mettre mes gants-joséphine de chez Ransons et
Yver, chaussée d'Antin street, 6.

le marquis

Le satin môme de votre épiderme serait quatre-vingt-dix-neuf
fois plus agréaLle au velours de mes lèvres.

la comtesse

Fi I marquis !... uja main exhale encore un parfum de savon
royal de Thriiuce, de la nouvelle maison Violet, rue feu Scribe, en
face du Juckey's ctoft et à une portée de pistolet du salon de la Ga-
«<fs des étrangers.

le duc, faisant voler en éclats la fenêtre de gauche.

Nom d'un londrèsl... je me doutais que j'avais un rival!

la comtesse et liskttk

Ciel! le duc!

le duc , au marquis.

Votre heure?

le marquis

Demain matin, cinq heures à ma bonne montre en bois do chez
Th. Leroy et fils, galerie de Valois, 115.

le duc

Le lieu?

le marquis.

Au bois de Boulogne, derrière le Pavillon d'Armenonville, tenu
par Leblond, qui a résolu le problème de la haute vie : bonne
chère, vins exquis, bosquets ombragés et discrets, société d'élite.

1 e duc

J'ai le choix des armes ! J'apporterai mes épées de combat de chez
Devismes, armurier, boulevard des Italiens, 36, en face l'estami-
net du Helder; et ce sera un duel à mort.

le mvrquis

A mort!... Mon testament est déposé en l'étude de M" Bouclier
et son collègue, notaires à Paris, rue du Havre, 12.
la comtesse, tombant sur une causeuse des ateliers de Rolland, tapis-
sier, 3, ne de Grammont.

Ah ! je me meurs !... j'étouffe! il me semble que mon estomac
se déchire !

lisette

Je cours vous chercher de la poudre de charbon, chez Savoye,
pharmacien, boulevard Poissonnière, 4; la porte à côté d Ikeilmer,
l'éditeur de musique !...

Un soir, c'était au théâtre du Vaudeville, on jouait, dans les
cordes de ce qui précède une revue de Faulquemont et de son
tintamarresque Rédac-chef; la réclame, présentée avec adresses,
mais sans adresse, succédait à la réclame ; l'annonce s'étalait
avec impudence, non-seulement dite et chantée, mais encore
écrite sur des bannières ad hoc...
Tout à coup!...

(Interrompu par le tomber du rideau.)

Justin Langlois.

La suite au prochain Luné o.)

BOURDES DEPARTEMENTALES

— En attendant qu'une bonne réglementation administrative
vienne enfin mettre un terme aux saturnales trop souvent renou-
velées des bœufs, au moment de leur débarquement.....

Ces Marseillais! ils ne peuvent rien dire, rien faire comme les aulrcs4
Leurs bœufs mêmes n'attendent pas qu'ils soient, acclimatés pour
commencer leurs saturnales, ils y vont en débarquant ; c'est positive -
Bien! lrop fort, et je comprends l'indignation du Sémaphore... du reste

LES

TRiNTE-DEUX DENTS

FENDU

i

'était !el3 novembre.de
l'année 1835, à Londres,
par une de ces tarribies
nuits où l'obscurité.,
counpr au couteau, îajt
suppo?er au passjnt goguenard; que
les Anges nécessiteux ont mis les étoiïes
au motif, de piété.

A l'heure où la plu-
part des respectables
t Goltneys » de la Cité
çonite^t, la bouche
ajfreusjement ouverte, à
côté de leurs épouses
bandes et sans taches,
aux dents implacables,

Un vent furieux souillait dp
l'Ouest, aKwçhant tout sur soflt
passage, avec des hurlemenifl;
inouïs, et mêlant aux trombes
d'eau glacée, à la neige, à la
!e, des tuiles, des briques, des
aputtières, des pots de fleurs,
ijfls éclats de vitres et de», chats
mp^llés.

Lola p. l'ipluiies, d'w,e oi^ijure insen-
sé,, sous lesquels 9#. mouvaient six
jpmbes dje èifféreatçs ^aigreurs, cou-
raient dea. bordées désj»s#érée3 au mi-
lieu, d» la tempête, d»na le désole in_
oxtricabie des rues inf etes du quartier
mal famé do Rotberbilhe, sit(uô sur ht
rive droite de la Tamise, n,ca loin du
tunnel, alors en construction,.

Le, ojojl.v^ftte ae c9% trois parapluies
et Isa plus minces de. <#a six jambes,
appartenaient au docteur Bugg, méde-

cin et dentiste renommé dans le Straad.
M. Bugg, tout petit homme très ventru,

porté sur deux allumettes, possédait une
énorme lête en pain de sucre entamé,
complètement chauve, à l'exception de
quatre mèches soigneusement entrete-
nues qui se hérissaient sur le crâna
comme la huppe d'un cacatoès en colère.

Au début de sa carrière,
ce savant gentleman avait,
à l'exemple de ses confrères,
éventré trente chiens, mar-
tyrisé cent lapins, galvanisé
cent quatre grenouilles ou
crapauds, brûlé à petit feu
un certain nombre de coqs,
empoisonné soixante-sept chats, tt dévidé"
santés, do plusieurs montons, vivants, le tout poup le plust grand
biBn. da ^humanité souffrante, et sans respecter ni t'age, ni la
sexe.

entrailles

Il appelait cette série sanglante de tor.tuflas. cruelles «un har-
monieux prélude raédicali. » Ces travaux axGeptioanelH avaient
attiré les regards du public, et le docteujj Bugg avait acquis de
i très-bonne heure le droit patenté d'aidier les enfants à monter
' l'escalier de la vie, et les vieillards à le dégringoler rapidement.
Les registres de sa paroisse peuvent témoigner aaufenwnt de l'u-
sage fréquent que le docteur Bugg fit do ces *aux préîEQgatives si
différentes, surtout de la dernière.

î r s
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les trente-deux dents du pendu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Régamey, Félix
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 74, S. 74_2
 
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