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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0186

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I

LA LVNE

PRIME DE LA LUNE

Toute personne qui enverra directement en
mandat ou timbres-poste à M. F. Polo, directeur
du journal, 5, cité Bergère, à Paris, — le montant
d'un abonnement d'un 4*n à la Lune, *— aura

droit à l'une des deux primes suivantes :

1" PRIME

Tous lus numéros de la Lune parus depuis le 1" juin
jusqu'au 31 octobre.
Cette prime, complètement gratuite, s'adressa

surtout aux personnes qui désirent collectionner Jes charges

d'And. G ill.

——. 2° PRIME ""

Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour la Lune par la maison Susse, place de la
Bourse, et contenRiit dix ravissantes aquarelles par Edouard
de Beaumont.

Pour recevoir cette prime dans les départements, on devra
joindre au prix de l'abonnement îîO centime», montant
des frais d'envoi.

AVI»

!• Avoir soin de bien indiquer celle des deux primes qu'on
choisit ;

2» LeB personnes qui désirent avoir les deux primes de-
vront ajouter une somme de S francs au prix simple de
l'abonnement d'un an.

VIRGINIE DÉJAZET

Pauline Virginie Déjazet, comédienne inimitable, à la popula-
rité inextinguible, et femme d'un cœur excellent, dont l'histoire,
accidentée d'aventures plus ou moins apocryphes, touche par
instant à la légende, est née le 30 août 1797, rue Saint-Lazare, à
Paris.

Nous disons tout crûment son âge véritable, persuadé que pour
une actrice de cette valeur, un demi-siècle de gloire remplace
bien une heure de dernière coquetterie.

A cinq ans, Virginie, dont la su'ur, Thêrèsp, faisait partie du
orps de ballet de l'Opéra, débutait en qualité d'actrice première
danseuse sur le théâtre des Capucines, une salle démolie depuis des
années, et qui n'est plus mùi ie un . •avenir. î-HO

Uurpy, sou directeur, lui prédirait un immehsc 3^oe.à5j|—
comme danseuse !

On voit que les directeurs d'autrefois, comme C9ux d'aujour-
d'hui, avaient l'art de se mettre le doigt dans l'cail aveo inno-
cence et aplomb.

La gentillesse, la tournure élégante, la sveltesse de la petite

débutante, tirent de Fanchon toute seule, la pièce dans laquelle elle

dansait, le spectacle à la mode.

On couvrit de fleurs et surtout de bonbons la scène qu'illumi-
nait déjà la grâce agaçante de l'enfant.

Du théâtre des Capucines, Virginie passa au théâtre des Jcuass*
Élèves. Elle y remplissait les rôles de jeune première.

Puis elle entra au Vaudeville.

Virginie ne cherchait pas sa voie. Ou refusait de la lui ouvrir.
Les bonnes camarades la mettaient auflecondplan avec joie, comme
on pense.

Le bon liouilly lui réserva dau§ la Belle au Bois dormant le rôle
de la Fée Nabotte. L'actrioe adorable qui, vieillie, devait rendre à

ravir les figures jeunes, joua, encore enfant, d'une façon merveil-
leuse le vieux parsonnngo qui était confié à son intelligence pré-
coce, '\ ■>,?>' •
Cette création la tira do l'obscurité pour toujours,
Jusqu'en 1817, Virginie remporta sur cette scène des succès
d'enthousiasme dont le souvenir n'est pas de ceux qu'on oublie
aisément.

Cependant, fatiguée de doubler souvent des actrices qui, certes,
ne la valaient pas, ou de jouer des rôies d'enfant, elle prit la ré-
solution de courir la province, et de faire â coup de talent sa
trouée dans le monde artiste.

Elle partit pour Orléans, suivant la troupe du Vaudeville, libre
comme l'air, ayant, quitté avec des cris joyeux las fatmevp bas
rmn que sa sœur, une madame Barbe-bique, coraaifl elle l'appe-
lait, la forçait de porter.

Mais cette absence l'ut de courte dun e, Virginie ne pouvait
renoncer à Paris ; elle y revint. Après neuf ans de séjour au
Vaudeville, elle quitta ce théâtre pour les Variétés, la bourse
garnie par ses succès croissants, mais souvent vidée par la bien-
faisance.

Elle y débuta dans Quinte ans d'absence.

Le triomphe que lui valut un Travesti, Félix, dans les ï i lits
Braconniers, lui attira la haine de l'Egérie qui gouvernait alors le
directeur des Variétés.

Que vorjliez-vous qu'elle fît contre trois puissances : un direc-
teur, un acteur et l'amour? Qu'elle mourût? Non. Elle partit
une seconde fois et se rendit à Lyon, accompagnée de son fidèle
perroquet, un perroquet indiscret qui la faisait'reconnaître dans
toutes les auberges.

Elle avait alors vingtans. Sa ligure spirituelle, fine, point jolie
si vous voulez, mais pleine d'un charme inattendu, fit d'elle l'i-
dole de Lyon. Cette voix aigrelette, sympathique, attendrissante
au dernier point, dont nous avons encore un écho assez fidèle
aujourd'hui, fai?ait tourner toutes les têtes (sty)e de l'éno pie).

De Lyon el'e fila sur Bordeaux; dans cette ville où son autre
sœur, Hippolyte-Pauline, avait charmé le public comme chan-
teuse, elle prit pour la première fois sur l'affiche le nom de Dé-
jazet (1820).

En sortant de Lyon, elle entra au Gymnase (18211. On sait, par
ses biographes, jour par jour, le nombre de couronnes qu'elle
reçut sur cette scène coquette.

Après un séjour aux Nouveautés, Déiazet monta triomphale-
ment sur les planches du Palais-Royal.

Ses succès de grande comédienne datant de cette époque. Est-il
besoin de rappeler les pièces dont elle fit la fortuns?

Le Phillre, Les Diables roses, Vert-Vert, Frétillon, les Premières
armes de Richeliett, Indiana et Charlemagne, Napolttn à Brienne, le
Vicomte de Létorière, etc., etc.

En Uii, elle quitta le Palais-Royal.

Rehtrée aux Variétés, Déjazet suivie par l'innombrable public
qui lui envoyait bourriches, déclarations, lettres de désespoir,
bo jquets, et poésies, créa Gentil Bernard, Lo.uzun, et tant d'ad»
très rôles charmants que nous renonçons à énumérer.

Après avoir fait pleurer le vieux Bérapger en chantant la Li-
sette de Bérat, agenouillée près du fauteuil du Dieu de l'époque,
elle alla visiter le prince Louis à Ham, Deux cultes !

On était en 1846. — Le prince ne put la Fjçgvoir. Déjuzet lui
fit parvenir une médaille bénie, un poWc-ôonhawr, que, plus tard,
à Lnndres, elle eut la joie de ret'-ouver à la chr.îaé do montre de
l'exilé.

Cependant, de sa voix exquise et singulière, elle continuait à
détailler, avec un esprit à part, les couplets qu'on faisait pour
elle, portant avec uno désinvolture toute particulière, et vraiment
sans pareille, les différents co.tumes masculins que lui trouvaient
ses autatifs.

De nombreux voyages en province ajoutaient de nouvelles
couches d'admiration aux anciennes toujours vi^fcces.

Et les années passaient, légères, sans laisser.leur trace hideuse
sur la personne déiie&ty (Jt line de Déjazet.

La Vieillesse est bien Venue chez elle ; majs la voyant si gail-
larde, si bien décidé* \ vivre pour charmer, plie s'est retirée res-
pectueusement, et du gpuil ele la chambre de l'actrice, elle empê-
che la Tristesse et l'Qp'bli d'entrer.

D'ailleurs, son fils Eugène, sa fille Hermine, et sa petite-fille
Jeanne, sont là pour lui venir en aide dans ce noble dessein.
D'autres vieux amis se joignent à cette famille pour interdire ab-
itàlument à l'Age de venir frapper à sa porte. , ,

Déjazet, d'ailleurs, se défend bien'.toute seule. Directrice de son
théâtre, elle y joue bravement presque tous les soirs depuis
six ans, montrant tour à tour à la jeune génération chacun des
rôles qui l'ont fait adorer do leurs pères.

Infatigable, toujours svelte, toujours élégante, disant les vers
comme un ange,, et les soutenant — car ils sont fréquemment
atroces — de tout ion génie d'artiste expérimentée, qu'elle soit
M. Garât ou iVapotort infant, Déjazet excite encore la curiosité
d'abord, puis l'émotion, puis l'enthousiasme.

Puisse durer longtemps encore ce succès de la Saint-Martin !

C'est le souhait siBeère que nous adressons à la femme coura-
geuse, à la mèn|-4f»ouée, dont le cœur a moins vieilli encore
que le corps, et 'ffiîï èharitable et discrète, a pris pour devise,
«lors que les souvenirs de sa vie d'autrefois, souvenirs durement
commentés, sont è>Bqués autour d'elle, ces deux mots pleins
de douéetir et de fërignation : Bien faire et laisser dire.

Le Cousin Jacques.

kCFTFANTAISIE

, , Voilà qu'on parle de nouveau d'établir un pont sur la

Manche.

Ou je me trompe fort, ou Commerson ne manquera pa3 de dire
à ce propos, dans sa prochaine série des Pensées d'un emballeur

« Les piles que les peuples se flanquent les divisent.
« Celles de pont qa'ils construisent les rapprochent. »

*m Cette façon d'apprécier les grandes choses ne manque cer-
tainement pas d'une certaine profondeur.

Cependant je ne puis me retenir d'envisager le pont anglo-fran-
çais à un point de vue plus élevé.

Depuis déjà longtemps une chose me frappe vivement.
C'est la facilité avec laquelle les hommes changent la disposi-
tion de l'immeuble que Dieu leur donne à loyer.

.J"t L'été dernier, j'ai voulu déplacer une simple cloison chez
moi ; mon propriétaire est accouru me faire une vie de polichi-
nelle en prétendant que j'allais faire crouler ses cinq étages de
carton-pâte.

Et j'ai dû, pour l'apaiser, m'ongager à remettre à la fin de mon
bail loà lieux dans l'état où je les ai pris.

Le grand propriétaire céleste qui nous loue le globe, n'est
pas aussi récalcitrant.

Et je Crois que s'il fallait, lorsque nous lui rendrons les clefs da
son immeuble, remettre tout en place comme c'était du temps du
Paradis iewestre, il y aurait pas mal de coton.

Il est vraiment étrange que nous nous appliquions avec au-
tant d'acharnement à bouleverser l'œuvre du Créateur, qui sem-
blait pourtant avoir [ait les choses pour le mieux.

% Nèas erei;sons des canaux pour faire passer de l'eau où il
n'y ayait que des topinambours.

Nous rapportons de la terre végétale et semons des topinam-
bours où il y avait de Peau.

.■ Nous encaissons les flauves, quand nous ne les supprimons pai,
Nous perforons les montagnes.
Nous comblons le3 précipices.

Nous allons chercher les arbres do l'Inde et les plantons dans
le parc Monceaux.

Ni,us creusons la terre et en extrayons de quoi bâtir des sous-
préfectures, faire dos pièces de vingt francs, alimenter nos poêles
pendant l'hiver, et confectionner dos rivières en diamants pour
nos cocottes.

En un mot, nous perforons la sol,

*, Nons coupons une langue d'argile de onze lieues d'épais-

LES TRENTE-DKII mm DU PEM)l

XVI

I>Woa<léu»l«:ioii ou nuurrlce

— Mes enfants, à quelques verstes do ce cabaret, au villago de
Upasminionsjj habite, depuis cinq ans, une des illustrations litté-
raires do la France, M. Barbontel, un académicien remis en

nourrice par une fa-
mille éplorée au mo-
ment où elle s'aperçut
que son parent, tombé
en enfance, n'écrivait
plus.,,, que sous lui.
M. Barbontel est âgé de
112 ans. Il mesure lm67
de la p.rinte de sa per-
ruque verte à la queue
de son habit à palmes.

— Effroyable his-
toira Wlffllfel]

— M. Barbontel n'est
pas malheureux , mes
enfants; il trouve au
sein de sa nourrice
tous les égards qui sont

Et sur son fauteuil, artistement percé, il est

dûs à son raner.

(1) Voir les numéros parus depuis le 4 aoflt.

libre de réclamer se3 jetons de présence. On a même construit,
dans la cour de la ferme où il demeure, au-
dessus de ia mare aux canards, un petit pont
qu'il peut traverser dsux fois par jour, comme
autrefois, à Paris, le pont des Arts. '
Muses 1

Mon but, le but de monsieur et ami, pour-

suivit le docteur, est de remettre dans la circulation ce vieillard
intéressant, médaille effacée, dont le métal est toujours pré-
cieux. Voïlà pourquoi nous avons abandonné, précipitamment,
monsieur, une épouse en larmes, moi, la moderne Babylone.

— Hum... pourtant, 112 ans? interrogea Snob._

— Bagatelle 1 — On vit très-vieux dans la famille de M. Bar-
bontel.— Son regretté frère, académicien lui-même, menaça
d'être un secrétaire si perpétuel qu'on l'ut obligé, dans l'intérêt
de tous, quand il atteignit la cent-cinquanfaino...

— Oh I par grâce, achevez, murmura Toby, profondément

ému. v\flftîvT^jïï^

— Qu'on fut obligé — lâchons le mot ¥* de l'abattre I

— Hélas t soupira Snob. 4

— Rassurez-vous. — On a fait religieusement empailler son

corps. «èfmtfô. "v hj.

— Je respire,

~r Malheureusement,
dans un déménagement,
on oublia cette chère reli-
que au fond d'une ar->
moira.

— Et?...

—Retrouvée par le nou-
veau locataire, qui n'était
pas sans doute un ama-
teur, elle fut vendue à vil
prix à des saltimbanques
qui passaient par-là, par
un beau soir d'automne.,.

— Sombre récit I

Le secrétaire perpétuel repose maintenant dans une vitrine au
Jardin-des-Plantes. Seulement il a changé de race. Il est aujour-
d'hui un admirable spécimen de la famille des singes, genre
gorille.

— Ah ! mon Dièiill \ WvS//

— Que voulez-vous ! les professeurs du Muséum, âmes noires,
n'en font pas d'autres. Ils n'avaient pas de gorille à montrer, le
dimanche, aux soldats de la garnison ; ils en ont inventé un.
Avec une vieille peau d'ours et une feuille de vigne habilement
adaptées l'une et l'autre, l'ancien académicien joue l'homme des
bois à ravir. Il séduirait une guenon.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les trente-deux dents du pendu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Signatur: "Felix Rey"

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Régamey, Félix
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 88, S. 88_2
 
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