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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0205

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LA LUNE

Nous rappelons à nos abonnés que si le jugement
qui condamne la Lune à disparaître, venait à être
confirmé par la cour d'appel, ils ne devront concevoir
aucune inquiétude.

Des mesures sont prises pour, leur servir sans
interruption un journal où ils trouveront tous les
éléments qui ont fait le succès de la Lune.

RÉSURRECTION DE THÉRÉSA

On l'a crue morte, il n'en est rien !

Ainsi s'exprime Ventéte farouche d'une énorme affiche apposée
ces jours-ci, sur les murs de Paris.

On peut appliquer cette phrase mystérieuse au cas de Mlle Val-
laiion, dite Thérésa.

Non, — qu'on se le hurle ! — non, Mlle Thérésa n'a point en-
core subi le sort de M. Marlborough. Elle n'est point morte et
enterrée.

Samedi dernier, à la représentation de VOEU crevé, donnée à la
rédaction de notre ami le Figaro, elle a fourni les preuves les
meilleures de son existence. Et dans quinze jours, M. Marc-
Pournier, homme de lettres, l'exhibera sur les planches de son
théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Nous ne pouvons manquer une si belle occasion de mettre sous
les yeux — non crevés — du public les traits adorés du cher re-
venant que la capitale avait pleuré, et qui se dispose de nouveau
à faire le bonheur d'un peuple en délire.

On a appelé Thérésa : la Patti de la chope. On a eu tort. Thé-
résa met toute son âme dans ce qu'elle chante. Cela vit, cela en-
lève! Tandis que, gosier à cylindre, parfaitement établi du reste,
Mlle Patti, froide comme un petit glaçon, ne me dit rien du
tout.

Oh ! la grrrrande musique ! la musique savante !
Hourrah pour Thérésa! Thérésa pour la vie!

Pierre Duval.

DE QUELQUES NOMS PROPRES

Par ce temps de dictionnaires de pseudonymes, d'astéronymes
et de noms anagrammatisés, il nous a paru curieux de recher-
cher l'étymologie de quelques patronymiques connus, ou du
moins d'établir leur corrélation avec tel ou tel vieux mot dont ils
tirent probablament leur origine.

Nous posons modestement la première pierre.

Aux Georges d'Heilly de l'avenir à compléter la chose, — si tant
est qu'elle en vaille la peine.

Signalons en passant et pour mémoire les noms empruntés au
règne végétal : Racine, La Bruyère, -Rameau, De la vigne, Rosier,
Pommier, Figuier, L'Epine, Des noyers, Bu Chêne, Des Lys, Désarbres,
Des horties. .—Ceux qui tiennent au règne animal : La biche, Basset,
Renard, Phuvier, Le coq, Rossignol, Merle, Moineaux, Ortolan... —
Eh bien ! Et Corneille ! — Ceux enfin qui dérivent de certaines
professions : Barbier, Le moine, Le Prévost, Fournier, Bsdeau, Mas-
son, Bouvier, Le mercier, Brasseur, Potier, Le fèvre... — Sans ou-
blier Le Brun, Le franc, Le maître et L'Eveillé... — Et entrons en
matière, il est temps! •

About. — Borne, limite. — Et pourtant l'esprit de M. About ne
connaît pas de limites.

Abraham. — Père d'une grande multitude. — Si l'Etymologie n'est
pas menteuse, Emile Abraham rst assuré d'avoir beaucoup d'en-
fants.

Achard. — Chou, graine, bourgeon, etc. — C'est la première fois
que, dans une salade de légumes, on rencontre un littérateur ai-
mable et un ténor aimé.

Anicet. — Invincible. — M. Anicet BourgBois n'a toujours compté
que des succès.

Auber. — Argent, en argot rabelaisien. — Calculer ce que l'il-
lustre compositeur de la Muette a pu toucher de droits d'auteur.

Babou. — Jeu d'enfants qui consistait à se faire la moue — d'où
babouin. — Jamais le lecteur n'a fait la moue à l'écrivain des
Païens innocents.

Barré. — Synonyme de bigarré. — L'artiste dramatique ne doit-
il pas donner une couleur diverse à chacun de ses rôles ?

Bernardin. — Chasseur d'ours. — Est-ce à ce titre, en dehors de
son talent, que Busnach l'a pris comme chef d'orchestre de
Y Athénée ?

Caston, — Chaton d'une bague. — Est-ce qu'Alfred de Gaston
n'est pas homme à faire sortir d'un simple chaton tout un monde
de surprises, de dates et d'anecdotes?

Essarts (des). — Terres en friche, dans le vieux patois du Nord.
— On ne saurait reprocher à l'auteur de Marthe, de Valentin et de
Souffiir c'est vaincre, de n'avoir pas défriché le terrain de la lit-
térature.

Faille. — Faute, tromperie, d'où le verbe faillir. — Le directeur
de l'Ambigu a donné à ce mot un autre sens : honnêteté, ha-
bileté.

Gabet, — du vieux mot gaber : railler, se moquer, — Quelle
meilleure recommandation pour un vaudevilliste?

Gaillardet. — Surnom de réformé.

Galimard, — partie de l'écritoire où l'on met les plumes, du latin
calamus. — La plume et le pinceau sont de môme famille.

Godard. — Adonné aux plaisirs de la table. — Et voué aux pro-
grès de l'aérostation.

Hertz. — En vieux flamand, cœur. — Qui joue du piano avec
plus de cœur que Henri Hertz?

Janin. — Ancien synonyme de Sganarelle. — Il y a un siècle
que ce nom ne porte plus malheur. — Suit une épitaphe du
temps :

CI-gît maître antoine guillin,
f)l;I de trois femmes fut JANIN:
si LA mort re L'eut emporté,
SANS cesse JANIN eut été.

Montjoie. — Amas, grande quantité. — Si le vaudevilliste de ce
nom a une grande quantité de pièces, pourquoi ne les fait-il pas
représenter ?

Musard. — Nom générique de certains troubadours Provençaux
qui jouaient de la musette.

Nadar. — Chez les Assyriens et les Babyloniens, Le soleil, ce
collabo des photographes, avait pour nom : Adar.— L'anagramme
de Narba, le fils du Dieu Indien Brahma, est Nadar.

Naquet. — Marqueur de jeu de paume.

Naudin. — Benêt, en vieux normand. — De nos jours signifie
bon chanteur.

Nestor. — Qui se souvient. — Nestor Roqueplan n'oublie jamais
qu'il est homme d'esprit, — et le prouve.

Offenbach. — Jolie petite ville à 4 kilomètres de Francfort. —
Est-ce là que l'heureux auteur de Robinson a reçu le jour, un ven-
dredi?

Philarète. — Ami de la vertu. — Pélicitons-en M. Chasles.

Randon. — L'amusant dessinateur du Journal amusant et notre
collaborateur.—hâte, diligence, empressement. (Voir Virgile travesti.)

Votre Enéc avec ma Didon
S'enfuiront do smr.de randon.

Suzanne.

nouie?

Fleur brillante. —- Qu'en dit Mme Lagier, l'épa-

Thérèsa. — Farouche. — Depuis quand?

Touzé. — Tondu, rasé. — Obligatoire pour un acteur.

Vogel. — Le compositeur. — En flamand, oiseau. — Un nom à
faire de la musique légère.

Et maintenant, une simple pointe à l'étranger, afin d'y cueillir
en courant l'origine curieuse du nom de Metternich.

Les aïeux du prince s'appelaient Metter; on vient dire à nous ne
savons plus quel empereur d'Autriche que Metter conspire contre
lui. — L'empereur n'en veut rien croire, et s'écrie : Metter?
nich !

Le nom est resté à la famille.

Autre chose pour finir : — Un vieux dilettante, grand admira-
teur de Gluck et de Mme Sontag, disait jadis : « Dimanche, j'ai
« eu le bonheur d'entendre la Dimanche chanter du Bonheur. »

Pour comprendre cette finesse de l'ancien jeu, il faut savoir
qu'en allemand Sontag veut dire dimanche et Gluck bonheur.

Alexandre Flan.

LE COQ GRÉGOIRE

Les animaux qui <t subissent leur peine » à Paris sont des bêtes
bien étranges de moeurs et d'allures. Parmi ces pauvres êtres
dont les facultés primitives sont complètement déraillées, on doit
compter le» coqs parisiens. J'entends par les coqs parisiens ces
infortunés gallinacés qu'élèvent les menuisiers, les layettiers-
emballeurs et surtout les charbonniers.

Célibataires désespérés auxquels les joies de la paternité s'of-
frent seulement sous la forme d'œufs rouges, les coqs parisiens
passent leur vie dans les copeaux, au fond de vieilles caisses ou
sur des monceaux sinistres de houille. J'en connais qui, pour se
distraire, cherchent des clous dans les ruisseaux, entre les pieds

des chevaux. Tous, sans exception, se trompent d'heure.......

Ils crient quatorze heures a minuit, et glorifient l'astre du jour
au moment où on allume les lampes. Plusieurs ne ^chantent
jamais. Ils protestent.

J'ai eu l'honneur de fréquenter particulièrement un coq inti-
tulé Grégoire ! Né dans une loge de concierge, on n'a jamais su
comment, Grégoire, élevé avec des soins éclairés, était l'idole de
son maître, cordonnier diligent et compatriote de M. de Bis-
mark. Un jour, joui fatal, la propriétaire de la maison où gran-
dissait Grégoire, éveillée de mauvaise humeur avant l'aube par
le coricoco innocent de ce locataire à plumes, interdit complète-
ment l'usage de cet animal au brave prussien.

Grégoire reçut l'ordre de taire son bec. Son patient instituteur
lui apprit en outre à fourrer sa tête sous l'édredon conjugal tou-
tes les fois que l'envie de crier le prenait. Grégoire, docile, fit
preuve d'obéissance. Il se consola de son mutisme forcé par les
boissons. La cerise à l'eau-de-vie lui fit faire des folies. Dans
« des étate » que nous ne voulons pas qualifier plus sévèrement,
le bec lui démangeait plus que de ooutume. Mais l'édredon était
toojours là, et sous le duvet d'antrui, Grégoire se soulageait
sans vergogne.

s

* *

Il arrive un beau matin, — nous avons tous de ces dates funè-
bres, dit Victor Hugo, — qu'une dame du troisième fit l'acquisi-
tion d'une poule russe. — Grégoire, qui aimait à errer dans les
escaliers de la maison, s'aperçut bientôt à certains caquets à peine

(1)

LES TRENTE-DEUX DENTS DU PE1U

XXII

Tout s'explique clairement

— Suite —

Le navire en vue jeta l'ancre bientôt dans la baie de l'île dé-
serte, à quelques encâblures du rivage. Un canot, chargé de

monde, se détacha de ses flancs, et fit force de rames vers la terre.
(1) Voir les nnméros paru» depuis le 4 août.

Hoxton, Bagg, Toby et Snob, les yeux braqués sur le bateau,
pâlissaient à vue d'ceil.

L'ancien élève distingné de l'Ecole polytechnique, entouré de
ses sujets, dansait sur le sable, et, tendant Us bras vers le vais-
seau, comme tout bon sauvage doit le faire, s'écriait : Oo, vanira-
coô, àka, ôkal okal Zoobi, où. Taracoal

Ce qui ne voulait rien dire du tout.

A X 111

Qui s'en serait douté '

— Hoxton ! soupira le docteur. Ces voyageurs? Ce sont eux !

— Parfaitement. Du courage, docteur.
Je m'y attendais.

Qui voyaient-ils donc ?

Ce qu'ils voyaient ? Ah ! Ah ! Ah !

Us voyaient, débarquant sur la grève
avec impétuosité, les cinq victimes de la
vengeance du beau pendu, conduites par
Maryan Slop, elle-même, plus élégam-
ment chaussée que jamais, accompagnée
de la belle Turtle ;

L'homme au pantalon de caoutchouc,
qui s'était mis un nez d'émail pour se consoler;

Le colonel Poudrebleu, armé jusqu'aux dents ;

Blanche Rivoli, son mouchoir àla main ;

Enfin l'académicien dans les bras de Perpétue Lagoulu, sa
bonne dévouée.

Il étaient là, tous, les
yeux pleins d'éclairs, et
regardant avec rage Hox-
ton impassible. Tableau !

— Je te reconnais bien
là, Maryan, murmurait
celui-ci. Cœur de fer! quel
démon 1 Elle a eu la cons-
tance de suivre mes traces, recueillant sur son passage tous ceux
qui ne m'aiment que médiocrement. Je n'ai pas de préjugés, mais
je trouve sa conduite plus que légère. Cette femme ne m'a jamais
aimé.

— Eh bien, James, qu'en dites-vous? demanda rapidement
Bagg.

— Je dis que je n'ai retrouvé que trente et une dents, et que
j'en avais trente-deux, monsieur! Or, sur la liste que vous m'aviez
donnée, tous les noms sont effacés depuis ce matin. Ne me direz-
vous point quel être exécrable possède encore la dernière de ces
dents que vous m'avez volées?

— Demain, vous saurez tout,'répondit le docteur. Mais, atten-
tion : le bul va commencer.
Image description

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les trente-deux dents du pendu
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Régamey, Félix
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Revolver
Frankreich
Karikatur
Frau <Motiv>
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 93, S. 93_2

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Erschließung

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
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