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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0210

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de sable serait tombô, les ronds-de-jambe et les jetés-battus de-
vraient cesser net.

„% Pas une seconde de grâce!.., je n'accorderais rien.

La houris, en train de pivoter sur elle-même au moment du
signal, devrait aller terminer sa pirouette dans les coulisses.

Et l'Espinosa qui, au milieu d'un saut furibond, serait surpris
en l'air, par l'épuisement du sablier, les deux pieds à trois mè-
tres du sol, devrait rester dans cette position et ne pas retomber
sur le plancher.

,*t Le procédé ingénieux imaginé par VInternational pour faire
cuire à la coque les sermons du chapelain de Saint-James, me
paraît avoir beaucoup d'avenir.

Le temps n'est pas éloigné, je l'espère, où il sera générale-
ment employé.

On utilisera le sablier contre les somnolentes symphonies de
Beethoven et autres maîtres en l'art de transformer la musique
en infusion de pavots.

On l'appliquera aux chanteuses de romances, aux entr'actes dé-
mesurés, aux gâteux qui vous lisent leurs tragédies.

Et très-probablement — entraînées ps.r l'axiome anglais : Times
is money, — mesdames de Bréda-street l'adopteront et lui feront
une place sur les appuis de leur canapé pour mesurer leurs...
consultations.

Léon Bienvenu.

SPORT DE LA LUNE

STEAPLE-CHASE DES REVUE»

Les courses de décembre ont commencé.

Cinq revues étaient engagées dans le grand Derby de lin
d'année :

1867, à M. Marc-Pournier.

L'Art d'accommoder des restes, à M. Coignard.

La Bonne aventure, ô gué ! à M. Montrouge.

Bien des choses chez vous! à Mme Albine de l'Est.

Boum ! pas de crème ! à M. Moreau-Sainti.

Deux seulement ont couru :

Bien des choses ! montée par Henri de Kock.

Bonne aventure ! montée par le vicomte de Jallais.

Au moment de partir, Boum s'est jetée dans Œil Crevé, qui a
obtenu un si brillant sucoès aux courses d'octobre, ce qui vaudra
à l'infortunée revue un mois de repos obligatoire.

Bonne Aventure, bien que partie seconde, est arrivée belle pre-
mière, battant Bien-des-Choses d'une longueur de succès.

Au dernier banquet du Caveau, cet autre steeple-chasc de cou-
plets, un Allemand a dit une chanson-revue, dont voici le der-
nier quatrain :

Fers le Chàtetèt che lile;
Le pureau toit êdre oufert;
On tit que monsieur C/airfille
Va mondrer son Cultiver.

Alexandrb Pi.\n.

GAZETTE A LA MAIN

M. de Kervéguen a fait un tort considérahle aux nouveautés de
la semaine : à l'ouverture de l'Athénée, à l'Eléphant ascensioniste,
à la revue des Folies-Marigny et a la première représentation de
Gulliver au Ghâtelat.

11 ne nous appartient pas d'insister davantage sur la portée de
l'incident eoulevé au bout du pont de la Concorde — est-co bien
Concorde qu'il faut écrire?— par l'honorable député du Var...

Aussi bien, un jury d'hohneur est saisi de l'affaire...

Un jury d'honneur !...

— Voilà, me disait hier mon rédacteur en chef, une mécanique
que je voudrais voir fonctionner dans le monde dè nos hommes
de plume et_ de crayon où se commettent journellement tant de
petites vilenies dont le Code n'a pas à connaître !

* *

Supposez, en effet, qu'un esprit ingénieux et chercheur ait une
idée nouvelle, originale, aventureuseI...

Si cette idée est celle du clyso-pompe-narguileh ou du vase de
nuit à musique, il n'y aura pas dans tout l'Empire assez de gen-
darmerie pour en protéger le titulaire brêveté contre le servum
pecus des imitateurs...

Mais que l'innovation intéresse seulement une publication, par
exemple...

Alors, oh ! alors,

Elle devient un champ ouvert en un beau lieu
Et le passant voleur librement y moissonne.

La Loi, qui poursuit et punit la contrefaçon industrielle, ne
saurait atteindre la contrefaçon littéraire.

Elle a pourtant de bien grandes jambes, la Loi !

C'est sans doute pour cela que beaucoup de gens lui passent
dessous !...

Les Ballets de Gulliver.

Sur cette berge d'Asnières, qui continue l'été le boulevard des
Italiens, avez-vous remarqué le dimanche, dans la foule, un
promeneur à la démarche grave, au sourire doux et fin, à l'œil
rêveur, au front mélancolique, à la barbe et aux cheveux légère-
ment parfilés d'argent, dont le calme surnage au milieu du tu-
multe des écumeurs de Seine et des écumeusea d'assiettes comme
une rondelle de citron dans la flamme d'un grog?

Oui, n'est-ce pas?

Et vous vous êtes demandé : — Cet homme dort-il comme
La Fontaine, songe-t-il comme Nodier ou pense-t-il comme Mo-
lière?

Non :

La Fontaine règle un pas pour Rothomago; Nodier compose un
divertissement pour les Sept Ùhàteaux du Diable, et Molière arrange
un ballet pour Cendrillon.

Car ce « mystérieux inconnu » n'est autre que M. Charles
Honoré, l'habile chorégraphe auquel la nouvelle féerie du Châ-
telet doit la meilleure partie de son succès...

*
* *

M. Charles Honoré a débuté à l'Opéra. De son passage sur ces
planches académiques il a conservé, comme artiste, une correc-
tion de style ; comme professeur, une science dans l'agencement
des groupes; comme gentleman, enlin, une courtoise, une bien-
veillance, une urbanité de formes que je souhaiterais volontiers
à la plupart de ses confrères.

M. Honoré ne s'est jamais départi qu'une seule fois de sa bon-
homie habituelle. «

Il avait présenté un ballet à M. Billon, et comme il insistait
poliment pour que ce ballet fût monté :

— Donnez-moi donc la paix ! clama le directeur. J'en ai plein
le dos, de votre machine !

— Monsieur, riposta M. Honoré avec un geste significatif, il y
a de la place plus bas.

Notons, en passant, que c'est à M. Honoré qu'est arrivée la fa-
meuse histoire des Neuf Muses qui a égayé tous les journanx
d'autrefois.

Cette histoire-là est plus vieille que mademoiselle Scrivaneck et
plus usée que madame de Chabrillan...
On répétait au Cirque une pièce à spectacle...
M. Honoré dit au père Billion :

— Vous savez qu'à l'apothéose il nous faudra les neaf Muses...

— Les neuf Muses ! les neuf Muses ! les neuf Muses ! Pourquoi neuf
seulement? C'est un nombre impair. Vous m'en mettrez dix :cinq
de chaque côté. Que diable ! mes moyens et mon personnel me le
permettent.

* *

M. Charles Honoré a intercalé dans Gulliver trois divertisse-
ments : — Madrépores et Coraux, le Monde des Fleurs, la Polka des
Oiseaux, dont la grâce, l'harmonie et l'éclat n'ont encore rencon-
tré^leur pendant nulle part, — pas même à l'Opéra.

J attendrai, pour parler de la pièce, qu'elle ait été émondôe des
longueurs qui ont failli la compromettre l'autre soir...

Constatons — sommairement — que M. Hostein n'a, pour la
monter, rien trouvé d'assez ruineux comme costumes, comme
mise en scène et comme décors.

M. tringle, de Chniiipfleui-y, Illustré par Va. Petit.

ii fallait ce crayon à cette plume. Le dessinateur rappelle, en
effet, l'écrivain par la naïveté, la rondeur, la bonhomie apparen-
tes du trait sous lesquelles verluisent l'observation, la finesse
et l'humour. Enluminé, illuminé, M. Tringle escaladera à dos de
bœuf les rayons des bibliothèques où il s'assiéra désormais
à côté de TopYer qu'il évoque en deux personnes : Champfleury
et Léonce Petit.

Nous recommandons spécialement à nos lecteurs le Magasin
illustré, Journal des enfants et de toute la famille, dont ils trouveront
l'annonce plus bas. Remarquer surtout la Prime merveilleuse
qu'il accorde, et qui sera certainement le Succès des étrennes.

Ouverture de l'Alhrnée.

Honneur, d'abord, à la direction.

Qui sut si bien creuser au gfê des belles lilles
Dans cet affreux sous-sol une boite à pastilles...

A pastilles... du sérail, bien entendu !

Maintenant, M. Williams Busnach, — un homme d'esprit qui a
déjà pris sa revanche, — m'en voudra-t-il outre mesure, si je lui
confie — à huis-clos — que, dans l'intimité, j'appelle volontiers
ma femme Joséphine et que je ne me tords pas pour cela?...

Un quidam se présente dans les bureaux de la Lune et demande
un abonnement.

— Votre nom ?

— Edgard.

— Comment? fait le caissier qui a mal i nten lu.
Aussitôt d'Hervilly :

— Monsieur s'appelle Edgard et s'abonne.
On se serait cru aux Variétés !

On sait que c'est notre confrère M... qui a fait par ses réclames
mademoiselle S..., des Nouveautés.

Celle-ci est maintenant montée sur huit ressorts ét reliée en
palissandre.

M... montait chez elle, l'autre jour,

Il rencontre A... G... dans l'escalier.

— Où vas-tu ? demande celui-oi.

— Chez la petite S...

— Quoi faire ?

— Toucher mes droits d'auteur.

Hmixe Bi.ondbt.

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6. A Ninon......... A. de Musset.

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2. Refrain du Berger...... A. Le Beau.

3. Impromptu-valse.....i D. Maqmus.

4. Hymne à Ste-Cécile (transcript.) Ch. beBeriot.

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6. Princesse-valse....... W. Goldner.

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2. Namouna, suite de valses. . . Beaufranciiet.

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