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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0142
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ANDRÉ MAYNARD.

Un jour, elle lui dit :
— Mon pauvre André, il va falloir nous quitter.
Des amis, — il y a encore de braves cœurs dans le
monde — nous enlèvent, Denise et moi, et nous
emmènent à. la campagne. Ce sont des amis du
temps de la prospérité, des gens riches ; il y en a,
même parmi ceux-là, qui ne nous ont pas tourné
le dos. Ils ont vu Denise hier, et la résolution a été
prise tout de suite. Elle ne pourrait en tout cas re-
prendre ses leçons; il n’y a personne dans cette
ville lugubre. La pauvre fille se tourmente de ne
pas gagner d’argent. Toutes ses petites économies
ont été dévorées pendant cet affreux siège. Nous ne
nous plaignons pas, tu comprends : les autres don-
naient leur vie, nous, nous avons donné le peu que
nous pouvions, c’est tout simple. Mais maintenant
il va falloir songer à l’avenir, et la première chose à
faire, c’est de reprendre des forces en vue d’un
travail prochain. C’est pour cela que nous avons
accepté sans hésitation. Nous voilà à la fin de fé-
vrier, le printemps n’est pas loin, Paris me semble
malsain de bien des façons en ce moment-ci, et je
suis heureuse de partir. Je le serais tout à fait si je
pouvais t’emmener comme un second enfant.
Mme Hémon cherchait à adoucir le choc, car An-
dré était navré, atterré. Le pauvre garçon mur-
mura :
— J’avais été si heureux entre vous deux, heu-
reux et égoïste, comme il convient à mon sexe ! Je
 
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