482 l’Histoi RE
teurs étant revenu long-temps après, se fît ren-
dre compte. Celui qui avoit reçu cinq talens,
ossrit les cinq talens qu’il avoit gagnés, & sort
Maître le louant de cette fideliré , lui promit
de l’établir en autorité , & de le faire jouir de
tous ses biens. Celui de meme qui en avoit
reçu deux en offrit deux autres à son Maître,
qui le loua aussi, &récompensa sa fidelité, com-
me il avoit fait celle du premier. Mais celui
qui n’en avoit reçu qu’un, s’approchant de son
Maître, lui dit : Seigneur, je sçai que vous êtes
un homme sévére, & que vous recueillez r où
vous n’avez point semé. C’est pourquoi la
crainte que j’ai eue de vous , m’a fait cacher vo-
tre argent en terre. Tenez, voilà ce que vous
m’avez donné. Son Maître lui répondit:Mé-
chant & lâche serviteur , puisque vous sçaviez
que je recueille où je n’ai point sémé. que n’a-
vez-vous donc mis à la banque l’argent que je
vous donnai en partant, afin que j’en recueil-
lisie l’usure ? Et étant irrité contre ce serviteur,
qui vouloit même justifier sa paresie & la faire
palier pour une prudence, & il lui fit ôter l’ar-
gent qu’il avoit, pour le donner à celui qui a-
voit mieux usé du fîen , & il commanda en-
suite qu’on le jettât dans les ténèbres extéri-
eures, c’est-à-dire, dans une entière privation de
la lumière de Dieu. Ees saints Peres ont trem-
blé en considérant cette parabole. Ils ont vû
le danger où l’on tomboit également, si on tra-
vailloit au-dela de ce que Dieu veut, où si l’on
ne travailloit pas autant qu’il le veut. Il étoit
aussi dangereux à ces serviteurs, ou de vouloir
servir leur Maître sélon le talent qu’il avoit
donné aux autres, où de ne les pas servir sélon
le talent qu’ils en avoient reçu eux-mêmes. Il
n’y a point d'humilité plus grande que de ne
s’avan»
teurs étant revenu long-temps après, se fît ren-
dre compte. Celui qui avoit reçu cinq talens,
ossrit les cinq talens qu’il avoit gagnés, & sort
Maître le louant de cette fideliré , lui promit
de l’établir en autorité , & de le faire jouir de
tous ses biens. Celui de meme qui en avoit
reçu deux en offrit deux autres à son Maître,
qui le loua aussi, &récompensa sa fidelité, com-
me il avoit fait celle du premier. Mais celui
qui n’en avoit reçu qu’un, s’approchant de son
Maître, lui dit : Seigneur, je sçai que vous êtes
un homme sévére, & que vous recueillez r où
vous n’avez point semé. C’est pourquoi la
crainte que j’ai eue de vous , m’a fait cacher vo-
tre argent en terre. Tenez, voilà ce que vous
m’avez donné. Son Maître lui répondit:Mé-
chant & lâche serviteur , puisque vous sçaviez
que je recueille où je n’ai point sémé. que n’a-
vez-vous donc mis à la banque l’argent que je
vous donnai en partant, afin que j’en recueil-
lisie l’usure ? Et étant irrité contre ce serviteur,
qui vouloit même justifier sa paresie & la faire
palier pour une prudence, & il lui fit ôter l’ar-
gent qu’il avoit, pour le donner à celui qui a-
voit mieux usé du fîen , & il commanda en-
suite qu’on le jettât dans les ténèbres extéri-
eures, c’est-à-dire, dans une entière privation de
la lumière de Dieu. Ees saints Peres ont trem-
blé en considérant cette parabole. Ils ont vû
le danger où l’on tomboit également, si on tra-
vailloit au-dela de ce que Dieu veut, où si l’on
ne travailloit pas autant qu’il le veut. Il étoit
aussi dangereux à ces serviteurs, ou de vouloir
servir leur Maître sélon le talent qu’il avoit
donné aux autres, où de ne les pas servir sélon
le talent qu’ils en avoient reçu eux-mêmes. Il
n’y a point d'humilité plus grande que de ne
s’avan»