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Malzen, ...
Monumens d'antiquité romaine dans les Etats de Sardaigne en terre-ferme — Turin, 1826

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https://doi.org/10.11588/diglit.6104#0050
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3o

On a encore découvert à Susc des termes qui, d'après les inscriptions qu'on y a trouvées,
paraissent avoir servi à l'Empereur Gratien. En général ces inscriptions, dont beaucoup se rap-
portent à la cité de Scgusia même, sont fort nombreuses, et deux très-beaux, torses de marbre de
Luni, transportés au Musée de Turin, prouvent encore que les arts y étoîenl connus et favorisés.

En retournant du pied des Alpes Cotlicnnes dans la plaine du Piémont, occupée ancienne-
ment par les belliqueux Tauriniens, la première cité qu'on y trouve est précisément celle qui
étoit la plus célèbre dans toute cette région. Elle fut appelée premièrement Taurasia, civitas
Taurinorum, ensuite colonia Julia d'après César, et enfin Augusta Taurinorum. C'éloit la capitale
de cette tribu qui dominoit sur la plupart des autres populations de la Gaule Subalpine. Citée par
tous les auteurs anciens avec éloge, sa réputation môme et surtout l'importance de sa situation,
en firent de tout temps le centre des grandes entreprises et le premier but de toutes les opérations
de guerre qui se dirigeoient contre l'Italie. C'est ainsi que cette cité, depuis sa prise par Anni-
bal, fut toujours la première proie des hordes barbares, qui inondèrent ce pays à la décadence
de l'Empire Romain. Les dévastations qui se prolongèrent long-temps au moyen âge par les
guerres civiles, la firent changer de face plusieurs fois, et effacèrent entièrement ce que la lon-
gue domination des Romains y avoit accumulé de monumens. 11 n'y a que peu de siècles qu'une
foule d'inscriptions et de bas-reliefs, conservés jusque là, ont été employés à la construction de
la citadelle et des remparts de la ville.

Au milieu de cette destruction, un édifice seul s'est conservé dans cette capitale, datant d'uno
époque très-reculée. L'histoire ne dit rien sur son origine et sa destination, mais sa situation,
son architecture et les matériaux dont il est composé, annoncent 1ère Romaine, et les traditions
ajoutent qu'il a servi d'habitation à l'Empereur Gallicn et aux Césars qui lui succédèrent. Il est
certain que, quelques siècles plus tard, cet édifice servoit encore de résidence aux Princes Lon-
gobards, et qu'une des quatre anciennes portes de la ville en a pris le nom de porte Palatine.
Ce bâtiment, qui aujourd'hui sert de prison, est situé au nord de la ville, près de la porte d'Italie
sur une petite éminenec; il se trouve sur la ligne d'enceinte de la ville la plus ancienne qu'on
connoisse. Il ne se présente pas dans ses justes et belles proportions, enterré en bonne partie et
réduit de beaucoup dans son étendue primitive. Tel qu'il est aujourd'hui, il forme un corps de
bâtiment de 19 mètres et 75 centimètres de longueur et de i3 mètres de hauteur, flanqué de
deux tours octogones, ajoutées postérieurement, peut-être au sixième siècle, mais construites à
peu près dans le même style.

Le corps du milieu présente, en deux étages divisés par une élégante corniche, deux rangs
de pilastres d'ordre dorique, entre lesquels s'élèvent des arcs dont l'ouverture, surtout au second
étage, a éprouvé des changemens à différentes époques; de petites fenêtres y sont pratiquées au-
jourd'hui pour donner du jour à l'intérieur. L'ordre supérieur de pilastres soutient une architrave
surmontée d'une seconde corniche semblable à la première; l'atlique difforme, qui s'élève encore
sur celle-ci, a été ajouté plus tard. L'ensemble de cet édifice, construit solidement et bien con-
servé, est d'un style simple et sévère qui produit un excellent effet. Les matériaux employés
sont les briques antiques de grande dimensiou, régulières et jointes exactement ensemble. Quoique
 
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