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collaborateur, comme lui originaire du Nord et italianisé ; Vincenzio Danti,
auteur du groupe de La Décollation de saint Jean au Baptistère de Florence;
Caccini, l’un des auteurs des portes de bronze du Dôme de Pise, et enfin Pietro
Tacca (1577-1650), qui poursuivit jusqu’au milieu du xvne siècle les traditions
d’élégance de la Renaissance florentine.
Nous avons omis volontairement, au cours de ce chapitre, le nom de Leone
Leoni (1509-1590). Cet artiste doit être classé en dehors du mouvement romain
et florentin. Élevé à Venise et à Milan, il se mit, à partir de 1550 et jusqu’à sa
mort, au service de Charles-Quint, puis de Philippe II. Par là il eut l’occasion
de se familiariser avec l’art flamand, et c’est sans doute à cette influence qu’il
doit le caractère réaliste qui le distingue de ses contemporains italiens et fait
de lui un admirable portraitiste. Au moment même où Michel-Ange poussait
le mépris de la ressemblance jusqu’à représenter avec des traits imaginaires
Julien et Laurent de Médicis sur leurs tombeaux, Leone Leoni, dans les bustes
et statues de Charles-Quint, de Marie d’Autriche, de Philippe II, sculpte les
plus beaux portraits du xvie siècle et les plus vrais. Dans ces œuvres il a su
joindre à une savante et brillante interprétation des armures d’apparat et des
costumes de cour la noblesse des attitudes, la concision et la vigueur dans le
modelé des figures ; il a évoqué de magnifique manière la forte personnalité
de ses modèles et la grandeur de la majesté royale. Tous ces portraits sont au
Musée du Prado à Madrid. La plupart des œuvres de Leoni sont d’ailleurs en
Espagne et l’Italie ne possède de lui que la statue du duc de Gonzague, à
Guastalla, et la tombe du marquis de Marignan au Dôme de Milan (pl. XLI),
très belle œuvre, bien représentative de son génie puissant.
Les travaux de Leone Leoni furent continués en Espagne par son fils, Pom-
peo Leoni, qui commença par collaborer avec lui et dont les chefs-d’œuvre sont
les tombeaux de Charles-Quint et de Philippe II à l’Escurial.
collaborateur, comme lui originaire du Nord et italianisé ; Vincenzio Danti,
auteur du groupe de La Décollation de saint Jean au Baptistère de Florence;
Caccini, l’un des auteurs des portes de bronze du Dôme de Pise, et enfin Pietro
Tacca (1577-1650), qui poursuivit jusqu’au milieu du xvne siècle les traditions
d’élégance de la Renaissance florentine.
Nous avons omis volontairement, au cours de ce chapitre, le nom de Leone
Leoni (1509-1590). Cet artiste doit être classé en dehors du mouvement romain
et florentin. Élevé à Venise et à Milan, il se mit, à partir de 1550 et jusqu’à sa
mort, au service de Charles-Quint, puis de Philippe II. Par là il eut l’occasion
de se familiariser avec l’art flamand, et c’est sans doute à cette influence qu’il
doit le caractère réaliste qui le distingue de ses contemporains italiens et fait
de lui un admirable portraitiste. Au moment même où Michel-Ange poussait
le mépris de la ressemblance jusqu’à représenter avec des traits imaginaires
Julien et Laurent de Médicis sur leurs tombeaux, Leone Leoni, dans les bustes
et statues de Charles-Quint, de Marie d’Autriche, de Philippe II, sculpte les
plus beaux portraits du xvie siècle et les plus vrais. Dans ces œuvres il a su
joindre à une savante et brillante interprétation des armures d’apparat et des
costumes de cour la noblesse des attitudes, la concision et la vigueur dans le
modelé des figures ; il a évoqué de magnifique manière la forte personnalité
de ses modèles et la grandeur de la majesté royale. Tous ces portraits sont au
Musée du Prado à Madrid. La plupart des œuvres de Leoni sont d’ailleurs en
Espagne et l’Italie ne possède de lui que la statue du duc de Gonzague, à
Guastalla, et la tombe du marquis de Marignan au Dôme de Milan (pl. XLI),
très belle œuvre, bien représentative de son génie puissant.
Les travaux de Leone Leoni furent continués en Espagne par son fils, Pom-
peo Leoni, qui commença par collaborer avec lui et dont les chefs-d’œuvre sont
les tombeaux de Charles-Quint et de Philippe II à l’Escurial.