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Mariette, Auguste
Les papyrus égyptiens du Musée de Boulaq (Band 1) — Paris, 1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.29502#0008
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de ce genre sont également célèbres. On parle à Saqqarah de nombreux papyrus trouvés il y a
une quarantaine d’années dans une jarre et vendus à l’agent de M. Drovetti. Il y a quinze ou vingt
ans, un habitant de Qournah, fouillant les buttes de Medinet-Abou pour y prendre du sébakh,
trouva, dit-on, un grand coffre de bois sans peinture et hermétiquement clos. De cent-dix à cent-
vingt papyrus roulés et reliés en faisceau par un lien commun y étaient enfermés. Qu’est devenu
ce trésor ? L’inventeur, effrayé par certaines menaces, en cache-t-il encore une partie , comme
on le pense? Depuis ce temps le Papyrus d’Orbiney, le Papyrus Abbott, quelques-uns des papy-
rus conservés dans la collection de M. Harris, ont successivement paru ; nous avons acheté à
Louqsor les deux Papyrus du Lac Mœris, les Papyrus Nos 10 et 11 publiés dans notre deuxième
volume, sans compter de bons textes funéraires. Aurions-nous là une partie de la bibliothèque
trouvée à Medinet-Abou ? j’ai le regret d’ajouter que les recherches faites à ce sujet n’ont
abouti à aucun résultat. Quoi qu’il en soit, nous sommes avertis par ces trouvailles successives
de ne jamais laisser notre vigilance s’endormir, car rien ne nous dit qu’au moment où nous
écrivons ces lignes un coup de pioche heureux n’enrichit pas subitement la science de la plus
inapréciable des collections de papyrus que nous connaissions jusqu’à présent. La voie des achats
n’est donc pas interdite aux collectionneurs de papyrus. C’est à ceux qui veulent se rendre
acquéreurs de ces monuments précieux de chercher, de questionner, de s’informer ; Alexandrie, le
Caire en possèdent, et dans un voyage sur le Nil il peut se trouver des occasions de rencontrer
des fellahs dont le plus vif désir soit de ne pas rester trop longtemps détenteurs des papyrus que
le hasard leur a mis entre les mains.

Les fouilles exécutées avec l’intention précise de trouver des papyrus n’ont peut-être pas les
mêmes chances de réussite. Les papyrus, quant à leur origine, sont de deux sortes. Les premiers
sont ceux qui ont été oubliés , jetés , ou intentionnellement enfouis et cachés dans le sable des
nécropoles, dans les décombres des temples, dans les maisons des villes ; les nécropoles et les
momies fournissent les seconds. Pour trouver les premiers, il faut s’en rapporter absolument au
hasard. Aucune indication, de quelque caractère que ce soit, n’avertit qu’on peut mettre la pioche
au nord plutôt qu’au sud, sur une rive du Nil plutôt que sur l’autre. Pour réussir il faut avoir
la chance du P. Sicard, et un peu plus de conscience. Au premier abord, les momies semblent
devoir produire des résultats moins incertains. L’usage était de déposer des papyrus à côté des
momies ; en trouvant des momies , on trouvera donc des papyrus. Mais la pratique des fouilles
enseigne que l’usage est loin d’être aussi fréquent qu’on le croit et que le plus souvent les papyrus
découverts sur les momies ne sont que des Rituels. D’un autre côté c’est encore au hasard qu’il
faut s’en remettre, même pour chercher les momies à côté desquelles on suppose que des papyrus
ont pu être placés. Tout au plus pourra-t-on préférer une localité à une autre. Dans la Basse-Égypte,
les papyrus sont irrémédiablement gâtés par l’humidité. Il en est de même, dans une certaine
mesure, à Memphis où les momies sont mal embaumées, et où d’ailleurs , vu l’immensité du
terrain à fouiller, on est exposé à s’épuiser en efforts stériles pendant des années. A Abydos , les
chances d’insuccès sont plus grandes encore. Mais ici ce n’est pas l’humidité des tombes, ce n’est
pas le mode d’embaumement qui est à craindre. La nécropole d’Abydos offre ce caractère distinctif
que les morts y sont pour ainsi dire à fleur du sol, que les tombes y ont été par conséquent

déjà cent fois remuées, et que de tout le matériel funéraire, et particulièrement des papyrus, il est

si peu resté que pour les réïs de nos fouilles à Abydos le papyrus est un objet pour ainsi dire
inconnu. Reste Thèbes. Ici l’horizon s’élargit. Le terrain est sec, les tombes sont suffisamment
protégées , les momies sont saines. En outre il est de tradition parmi les fouilleurs de Qournah

que les découvertes de papyrus ne sont pas rares. Thèbes est donc le lieu qu’on recommandera à
 
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