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https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0068
44 PROMETHEE.
comme s'il estoit prest à s'éteindre. Ce n'eft pas que l'Accusé n'ait
bien essayé de sejuftisier, & qu'il n'ait mesmes sait voir que ce n'eftoit
pas un si grand crime d'avoir usé de quelque petite tromperie, dans
un feftin où il sèmble que les gayetez & les railleries sont permisès.
Qu'au reste, pour avoir animé d'un seu celefte des hommes d'argille,
il n'y avoit pas aussi tant de sujet de s'en mettre en colère, puisque cela
ne diminuoit rien de la gloire des Dieux, & que le seu pour se
communiquer, n'en souffre point de détriment, outre que Miner-
ve i'avoit savori sé dans ce deiïein., & que par ce moyen-là mesme,
il avoit donné sujet aux hommes de baftir des Temples, & de saire
sumer les Autels, ce qui eft si agréable aux Dieux fuprémes, sans
que luy-mesme eusl: participé à cette gloire, ne s'eftant pas oublié
de remarquer en suite que les Mortels ne luy saisoient point de facrisi-
ces, & qu'ils ne luy avoient point dreifé de ftatuës, comme à Jupi-
ter, à Neptune, & aux autres defeendans de Saturne & de la divine
Rhée. Mais toutes ces raisons ne sséchirent point la rigueur de fon
deftin, & on dit qu'il endura ce tourment Pefpace de trente ans, &
qu'il n'en fut point délivré qu'après avoir déclare à Jupiter Parreft des
Parques, touchant le deflein qu'il eut de s'allier avecTethis, de qui
de voit naiftre un sils plus grand que son pere. Promethée portant sur
son corps les flétrifTeures de fes chaifnes, se trouva aux Nopces de Pe-
lée & de cette Thetis, & n'en quitta jamais les marques qu'il confer-
va dans une bague de fer, d'où vint la première invention des an-
neaux. A caufe de l'excellent esprit de ce Promethée, on a crû qu'il
sit un homme du limon de la terre, & que pour le former, il tira de
toutes les créatures une parcelle de chaque chofe, logeant dans son
sein la violence du lyon, l'avidité du loup, la rufe du renard.
Macrobe dans fon livre sur le fonge de Scipion , explique tout cecy
des tourmens d'une mauvaife confeience, ce qui n'eft pas mal penfé ;
mais Platon dans fon Dialogue du Royaume, se contente de dire que
l'ufage du feu fut donné aux hommes par Promethée, & que nous
fommes redevables à Vuîcain de l'invention des Arts : & ailleurs, que
Promethée avoit communiqué aux hommes le fçavoir qu'il avoit dé-
robé; mais qu'il en fut puny; & je ne fçay fi les hommes en ont efté
depuis beaucoup plus heureux.
ANNO»
Fjapct
* Clyiî
qu'il fuft
cst-ce qu*
avint j car
comme a
ousëruled
ment de }
case. Mais
je, desent- cett
le rufe Prc
chaînes in\
aigle avec
ronger etern
rôit toutes
grande qui
gé le jour :
surlacolomi
si Hercule
Foyseau, &
cruel tourme
marry pour 1
dans le mon
haine que J
thée, vint
Mecone où
qu'il y avo:
thée pour t:
pourrait de'
c& pièces, d
ies&ns la pe
tout de fient
& fes couvrit
J110'/ Jupiter
Jtometheede
inégal? pro
«s deux: f
Penferlapl
J0"" depuis
& pour fe
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es^ Proi
comme s'il estoit prest à s'éteindre. Ce n'eft pas que l'Accusé n'ait
bien essayé de sejuftisier, & qu'il n'ait mesmes sait voir que ce n'eftoit
pas un si grand crime d'avoir usé de quelque petite tromperie, dans
un feftin où il sèmble que les gayetez & les railleries sont permisès.
Qu'au reste, pour avoir animé d'un seu celefte des hommes d'argille,
il n'y avoit pas aussi tant de sujet de s'en mettre en colère, puisque cela
ne diminuoit rien de la gloire des Dieux, & que le seu pour se
communiquer, n'en souffre point de détriment, outre que Miner-
ve i'avoit savori sé dans ce deiïein., & que par ce moyen-là mesme,
il avoit donné sujet aux hommes de baftir des Temples, & de saire
sumer les Autels, ce qui eft si agréable aux Dieux fuprémes, sans
que luy-mesme eusl: participé à cette gloire, ne s'eftant pas oublié
de remarquer en suite que les Mortels ne luy saisoient point de facrisi-
ces, & qu'ils ne luy avoient point dreifé de ftatuës, comme à Jupi-
ter, à Neptune, & aux autres defeendans de Saturne & de la divine
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qu'il n'en fut point délivré qu'après avoir déclare à Jupiter Parreft des
Parques, touchant le deflein qu'il eut de s'allier avecTethis, de qui
de voit naiftre un sils plus grand que son pere. Promethée portant sur
son corps les flétrifTeures de fes chaifnes, se trouva aux Nopces de Pe-
lée & de cette Thetis, & n'en quitta jamais les marques qu'il confer-
va dans une bague de fer, d'où vint la première invention des an-
neaux. A caufe de l'excellent esprit de ce Promethée, on a crû qu'il
sit un homme du limon de la terre, & que pour le former, il tira de
toutes les créatures une parcelle de chaque chofe, logeant dans son
sein la violence du lyon, l'avidité du loup, la rufe du renard.
Macrobe dans fon livre sur le fonge de Scipion , explique tout cecy
des tourmens d'une mauvaife confeience, ce qui n'eft pas mal penfé ;
mais Platon dans fon Dialogue du Royaume, se contente de dire que
l'ufage du feu fut donné aux hommes par Promethée, & que nous
fommes redevables à Vuîcain de l'invention des Arts : & ailleurs, que
Promethée avoit communiqué aux hommes le fçavoir qu'il avoit dé-
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