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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0013
C’est peut-être pour le mieux que Ja publication des poissons en
pierre (vichaps en arménien et vechaps en géorgien), monu-
ments de tout premier intérêt pour l’histoire de la culture maté-
rielle, ait été retardée. A l’époque de la découverte des vichaps
et de longues années après on n’avait trouvé ces poissons-stèles
qu’en Arménie malgré les recherches opiniâtres de feu mon collè-
gue J. Smirnov qui ne pouvait se faire à l’idée que nos vichaps
aient été isolés comme dans un monde clos. Et si j’avais publié
mon ouvrage à ce temps-là, je serais obligé de nos jours de re-
fondre radicalement ma première interprétation de ces monuments.
Or on sait qu’un tel revirement d’opinions est considéré par le
monde savant comme un attentat aux règles sacrées de la bien-
séance scientifique, où tout changement radical dans les manières de
voir égale un crime. Pourtant il ne s’agit pas de la réputation indivi-
duelle d’un tel ou tel savant, mais bien des monuments dont le
dérobement pendant des années aux yeux des spécialistes con-
stitue à mon avis un véritable crime.
Notre première mention des vichaps date de l’époque des
premières formules de la théorie japhétique, lorsque nous énon-
cions la thèse sur l’importance des études des langues vivantes à
cause de l’archaïsme qui leur est propre *)•
!) N. Marr, KaBKaa h naMaTHHKH ero flyxoBHon KyAbTypbi = Le Caucase et sa production
intellectuelle (Bulletin de l’Académie des Sciences 1912, pp. 69—82). Ce discours prononcé
à la séance solennelle de l’Académie le 29 décembre 1911 a été réédité en 1919 par l’in-
stitut Arménien à Moscou aux jours de sa courte, mais fougueuse existence. A ces jours-lâ
lorsque l’importance des langues japhétiques se révélait, je prétendais encore au centralisme
du Caucase.
pierre (vichaps en arménien et vechaps en géorgien), monu-
ments de tout premier intérêt pour l’histoire de la culture maté-
rielle, ait été retardée. A l’époque de la découverte des vichaps
et de longues années après on n’avait trouvé ces poissons-stèles
qu’en Arménie malgré les recherches opiniâtres de feu mon collè-
gue J. Smirnov qui ne pouvait se faire à l’idée que nos vichaps
aient été isolés comme dans un monde clos. Et si j’avais publié
mon ouvrage à ce temps-là, je serais obligé de nos jours de re-
fondre radicalement ma première interprétation de ces monuments.
Or on sait qu’un tel revirement d’opinions est considéré par le
monde savant comme un attentat aux règles sacrées de la bien-
séance scientifique, où tout changement radical dans les manières de
voir égale un crime. Pourtant il ne s’agit pas de la réputation indivi-
duelle d’un tel ou tel savant, mais bien des monuments dont le
dérobement pendant des années aux yeux des spécialistes con-
stitue à mon avis un véritable crime.
Notre première mention des vichaps date de l’époque des
premières formules de la théorie japhétique, lorsque nous énon-
cions la thèse sur l’importance des études des langues vivantes à
cause de l’archaïsme qui leur est propre *)•
!) N. Marr, KaBKaa h naMaTHHKH ero flyxoBHon KyAbTypbi = Le Caucase et sa production
intellectuelle (Bulletin de l’Académie des Sciences 1912, pp. 69—82). Ce discours prononcé
à la séance solennelle de l’Académie le 29 décembre 1911 a été réédité en 1919 par l’in-
stitut Arménien à Moscou aux jours de sa courte, mais fougueuse existence. A ces jours-lâ
lorsque l’importance des langues japhétiques se révélait, je prétendais encore au centralisme
du Caucase.