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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0015
PRÉFACE
11
des notes du rapport de J. Smirnov à la Société Archéologique de
Moscou nous publions, sans y rien changer (comme si c’était une autre
oeuvre posthume) mon rapport sur les vichaps fait à la Société Archéo-
logique Russe il y a une vingtaine d’années. J’ai cependant bien
le dessein de porter l’attention du lecteur sur un fait bien instruc-
tif pour la méthode de notre discipline: une nouvelle science s’est
formée, la nouvelle linguistique, nommée théorie japhétique. Cette
nouvelle science est plus que l’antithèse de la Nuova Scienza de
l’érudit italien du XVII siècle qui écrivit „Principi di scienza
nuova d’intorno alla comune natura délia nazioni“ ’). Giambattisto
Vico eut 150 ans plus tard un tel succès que son traducteur français,
auteur du „Dogme catholique11, écrivait de lui: „L’homme qui a
devancé d un siècle le mouvement des esprits vers les sciences
modernes; qui a soulevé les questions considérées jusqu’à lui
comme résolues ou comme insolubles; qui a porté l’investigation
de la critique la plus intrépide dans les documents respectés de l’anti-
quité; qui ne s’est jamais incliné devant le préjugé établi; quia accom-
pli la double entreprise de détruire et de reconstruire l’histoire uni-
verselle" * 2). Ce qui est plus actuel, la nouvelle linguistique est
diamétralement opposée, par sa technique, par sa conception
générale du monde, par sa méthode, par ses résultats à la lin-
guistique qui domine encore aujourd’hui dans toutes les écoles-
à la linguistique indo-européenne. L’indo-européisme ne se borne
pas à régner dans toutes les écoles, dans toutes les académies, —
il domine tous les esprits. Ce n’est que sous l’influence de la
révolution d’Octobre que notre Nuova Scienza a pu se préciser
et se développer dans sa plénitude, qu elle est arrivée à se cri-
stalliser en une discipline linguistique bien établie. Donc la théorie
japhétique, cette nouvelle science linguistique, basée sur un en-
semble de faits de langage, ne repose point comme sur des lauriers
') Ed. d’après la 3-e édition de 1744 avec les variantes de l’édition de 1730 par G. Fer-
rari et avec ses remarques.
2) Op. c., Introduction, p. 1.
11
des notes du rapport de J. Smirnov à la Société Archéologique de
Moscou nous publions, sans y rien changer (comme si c’était une autre
oeuvre posthume) mon rapport sur les vichaps fait à la Société Archéo-
logique Russe il y a une vingtaine d’années. J’ai cependant bien
le dessein de porter l’attention du lecteur sur un fait bien instruc-
tif pour la méthode de notre discipline: une nouvelle science s’est
formée, la nouvelle linguistique, nommée théorie japhétique. Cette
nouvelle science est plus que l’antithèse de la Nuova Scienza de
l’érudit italien du XVII siècle qui écrivit „Principi di scienza
nuova d’intorno alla comune natura délia nazioni“ ’). Giambattisto
Vico eut 150 ans plus tard un tel succès que son traducteur français,
auteur du „Dogme catholique11, écrivait de lui: „L’homme qui a
devancé d un siècle le mouvement des esprits vers les sciences
modernes; qui a soulevé les questions considérées jusqu’à lui
comme résolues ou comme insolubles; qui a porté l’investigation
de la critique la plus intrépide dans les documents respectés de l’anti-
quité; qui ne s’est jamais incliné devant le préjugé établi; quia accom-
pli la double entreprise de détruire et de reconstruire l’histoire uni-
verselle" * 2). Ce qui est plus actuel, la nouvelle linguistique est
diamétralement opposée, par sa technique, par sa conception
générale du monde, par sa méthode, par ses résultats à la lin-
guistique qui domine encore aujourd’hui dans toutes les écoles-
à la linguistique indo-européenne. L’indo-européisme ne se borne
pas à régner dans toutes les écoles, dans toutes les académies, —
il domine tous les esprits. Ce n’est que sous l’influence de la
révolution d’Octobre que notre Nuova Scienza a pu se préciser
et se développer dans sa plénitude, qu elle est arrivée à se cri-
stalliser en une discipline linguistique bien établie. Donc la théorie
japhétique, cette nouvelle science linguistique, basée sur un en-
semble de faits de langage, ne repose point comme sur des lauriers
') Ed. d’après la 3-e édition de 1744 avec les variantes de l’édition de 1730 par G. Fer-
rari et avec ses remarques.
2) Op. c., Introduction, p. 1.