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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0059
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PRÉFACE

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qui jusqu’à aujourd’hui représente pour les sémitologues une très
sensible pierre d’achoppement.
Ces liens des couches inférieures de trois peuples historiques
bien connus qui ne sont en aucune manière des homonymes acci-
dentels, nous obligent d’être moins sceptiques envers le fait con-
staté par les écrivains arméniens, soutenus par les sources syria-
ques, que les premières époques de l’histoire de l’Arménie sont
intimement liées à la vie politique et sociale de la Syrie. Les
premiers Arsacides, ayant des liens ethnographiques avec les
Scythes du Caucase, sont les seigneurs de l’Arménie comme
de la Syrie. Les conceptions religieuses des deux pays ont une
terminologie commune des croyances païennes longtemps avant
l’apparition du christianisme. Et ce ne sont pas les survivances
de ces croyances païennes, mais les couches jadis asservies, porteu-
ses de ces idées générales, qui les font ressortir d’abord dans
la forme locale du christianisme, ensuite dans la formation des
doctrines adaptées par le massif populaire de la Syrie, de la Perse
et plus loin encore de la nouvelle Rome, de la Byzance, toujours
en lutte acharnée entre elles. Cette lutte n’est pas en politique
la lutte de 1’ Arménie chrétienne contre la Perse des mages, ce
n’est pas en littérature la lutte des hellénophiles contre les syro-
philes, mais c’est une lutte entre différents ordres et entre diffé-
rentes classes. Cette thèse deviendra encore plus claire, lorsque
rieur sous forme du mot composé „har-aw“, resp. „har-af“, où „har“, variante „rh1er“
(„er-ku“) 'deux’-> 'moitié’ et „a + w“ || „a-f“, remontant à ,a + b“, désignant chez les Perses
non seulement 'l’eau’, mais la lumière’ („abiruy“ 'l’éclat du visage’ -> 'l’honneur’) avait la
signification non seulement de l’eau , mais d’après la loi de l’unité des contraires — celle
du 'soleil’, tandis que 'le soleil et le jour’ se nommaient primitivement du seul et même
mot. Les indo-européisants ignorent que l’iranien „a-b“ remonte à „ar-b“ <-„har-b“, base
de l’aoriste du verbe arménien ,arb-i“ j’ai bu’, pop. „harç-at“ 'ivre’, géorg. „qar-b“
avide’. Quant aux variantes „aw“, resp. „af“, que nous trouvons dans la composition per-
sane , âf-tâb“ 'le soleil’, ,,af“ dans le dialecte de Samnan, .af-tôw" (Arth. Christensen, Le
dialecte de Samnan, Copenhague, 1915, p. 273) est un doublet spirant du terme sibilant
,tâ-b“ 'la fièvre’, 'la fièvre chaude et d’autres et se retrouve dans l’arménien en une variété
à vocalisation palatale „e + w^u1" dans le mot jumelé (avec son déterminatif „ar-“)—„ar-ew“
(gén. ,ar-pew-u“) 'le soleil.
 
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