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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0080
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J. SMIRNOV

que, dans la lutte de Mardouk avec Tiamot, ce dernier monstre
engloutit Mardouk comme la baleine avait englouti Jonas ou encore
une quantité de parallèles semblables, que Hans Schmidt a ras-
semblés dans son livre. En lisant ces récits de héros avalés par
des poissons ou par des dragons, on est à se demander, si ces
lieux ténébreux où d’après la première version du mythe les vichaps
retenaient Artavazd n’étaient pas leur propre ventre?
Dans la vaste littérature sur le sens religieux et symbo-
lique du poisson chez divers peuples et dans différents cultes,
publiée à propos de l inscription de Saint Averkius d’Hiéropolis,
je n’ai trouvé aucune indication sur l’existence de monuments en
forme de poissons, semblables à ceux que nous avons vus. On a
depuis longtemps connaissance du culte du poisson chez les Sy-
riens et chez d’autres sémites, mais nulle part on n’a observé de
grands poissons en pierre. Cependant ces monuments ont été men-
tionnés dans la littérature arménienne, de plus dans les textes prove-
nant des environs d’Ajdaha-yurt et d’Imirzek (dans ce dernier
endroit il y a aussi des vichaps que nous n’avons pas encore vus).
Ce témoignage publié et traduit par un arménisant de Moscou,
le professeur Chalathiantz en 1896 1), a pour auteur le même Gré-
goire le Magister qui bâtit au XI siècle un monastère portant
le nom de Havouts-thar, c’est-à dire 'Perchoir d’oiseaux’, ou Ame-
napherkitch („Saint-Sauveur“).
Ce monastère se trouve sur un sommet près de Garni-tchay,
entre Garni et Guéghard, c’est-à-dire sur ces mêmes montagnes
où se trouvent les poissons de pierre que nous avons vus. Dans
une des lettres de Grégoire le Magister, celle portant le n° 75
(d’après la nouvelles édition de Kostaniantz, comme cela m’a été
communiqué par J. Orbéli), lettre adressée à quelque prince de
la famille des Mamikonian, lequel avait envoyé à Grégoire des
truites fraîches, le savant écrivain après avoir remercié et délibéré sur
’) Fragmente iranischer Sagen bei Grigor Magistros, Wiener Zeitschrift fiir die Kunde
des Morgenlandes, Bd. X, 1896, pp. 216 — 224.
 
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