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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0088
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84

N. MARR

conservé dans les monts Guéghame des restes de constructions
pour l’amassement d’eau et pour sa répartition dans les directions
voulues.
Notre expédition de 1910 a prouvé que cette voie existait et
que sur ces mêmes monts Guéghame on peut voir des ruines de
travaux grandioses, d’un bassin nommé Tokmagan-gueul ou lac
de Tokmagan ou encore Vankhi-gueul ou Vankhi-litch, c’est-à-dire
'lac du couvent’. Ce dernier nom s’explique de ce que cette
construction abandonnée a été réparée par le supérieur du couvent
de Guéghard, Vardan qui, vers 1880, se disposait à relever les
ruines de la digue. Il est à remarquer que sur le pré, ancien
fond de ce lac ou réservoir, maintenant à sec, nous avons trouvé
des poissons en pierre (vichaps), des divinités pré-aryennes de
l’Arménie. Quelques uns d’entre eux et leurs débris avaient été
employés pour la construction de l’antique écluse; on les avait
creusés en forme de rigole et ils servaient de tuyaux ou conduits
par lesquels l’eau amassée dans un bassin immense, un véritable
lac, était partagée.
Lorsque le supérieur de Guéghard Vardan relevait la digue,
personne n’avait remarqué l’existence de ces vichaps, ni les reliefs
dont ces monuments sont couverts. Un habitant du lieu, nommé
Vartan Kotchariantz, qui alors prenait part aux travaux du supé-
rieur, m’assure qu’on n avait pas employé ces conduits. Il faut
croire qu’ils étaient enfoncés sous terre et que les travaux com-
mandés par le supérieur s’effectuaient au dessus d’eux. Il est donc
plus que certain que ces monuments ont péri à une autre époque,
car les réparateurs de l’écluse au XIX siècle n’auraient pas pu
transporter ou mutiler des monuments aussi énormes et aussi
lourds. II est fort probable que d’autres vichaps ont servi de même
à la construction du barrage et que quelques uns gisent encore
au fond du bassin.
A en croire les Kurdes de l’endroit, le barrage et les vichaps
eux-mêmes sont l’oeuvre du supérieur arménien. Je répète le récit
 
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