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https://doi.org/10.11588/diglit.28006#0324
166 L A RELIGION
leürs mysteres, toute leur Religionest une protestation
solemnelle que Dieu, qui fait là son séjour, regne sur
toutes choies, que toutes choses dépendent de lui, 8c
que tout lui obéït.
Voilà tout cc qu’on peut dire sur Efus des Gaules,
6c sur tout ce qui a contribué à en consesver si long-
tems une idée si avantao;euse. Mais ia diçue fut enfin
rompuë, quoiqu assez tard, 8c long-tems, ce semble,
après Jesus-Christ. Le culte de Jupiter commença de
faire brêche à celui d'Efus ; il est pourtant certain que
l’une&iautre Divinitéont étéhonorées danslesGaules
quelque tems ensemble, puisqu’on trouve leurs Figu-
res sur dcux faces d’une Pierre de la Cathédrale de
Paris j mais les idèes ressemblantes d’Esus 8c de Jupi-
ter les firent confondre, les firent prendre l’une pour
lautre. Laconfusion commença par les étrangers.ils a-
voient ieur Jupiter qu’ils faisoient Roi du Ciel, 8c qu’ils
qualifioicnt Pere 8c Maître des Dieux 8c des Hom-
mes ; le Chêne lui étoit consacré, 8c on shonoroit dans
cet Arbre. lls trouvoient tout cela dans Esus ; mais ils
ne pouvoient pénétrer plus avant, àcause du silence
des Druïdes, quifaisoient mystere de tout ce qui pou-
voit détromper les esprits, 8c marquer ia distindion
de Pun 8c Pautre Dieu. Sur ce fondement les Auteurs,
qui parloient de la Religion des Gaulois, autant poür
sc faire entendre, que pour entendre eux-mêmes ce
quàls disoient, ne s’étendoient que sur Jupiter , 8c lui
attribuoienttoutce qui étoit de Pappanage d’Esus. Ce-
sar,Maxime de Tyr, 8c tous les Anciens ont tenu
cette route.
A parler de bonne foi, ce ne fut que sur l’exem-
ple des Grecs, que ces Auteurs se laifferent ébloüir
leürs mysteres, toute leur Religionest une protestation
solemnelle que Dieu, qui fait là son séjour, regne sur
toutes choies, que toutes choses dépendent de lui, 8c
que tout lui obéït.
Voilà tout cc qu’on peut dire sur Efus des Gaules,
6c sur tout ce qui a contribué à en consesver si long-
tems une idée si avantao;euse. Mais ia diçue fut enfin
rompuë, quoiqu assez tard, 8c long-tems, ce semble,
après Jesus-Christ. Le culte de Jupiter commença de
faire brêche à celui d'Efus ; il est pourtant certain que
l’une&iautre Divinitéont étéhonorées danslesGaules
quelque tems ensemble, puisqu’on trouve leurs Figu-
res sur dcux faces d’une Pierre de la Cathédrale de
Paris j mais les idèes ressemblantes d’Esus 8c de Jupi-
ter les firent confondre, les firent prendre l’une pour
lautre. Laconfusion commença par les étrangers.ils a-
voient ieur Jupiter qu’ils faisoient Roi du Ciel, 8c qu’ils
qualifioicnt Pere 8c Maître des Dieux 8c des Hom-
mes ; le Chêne lui étoit consacré, 8c on shonoroit dans
cet Arbre. lls trouvoient tout cela dans Esus ; mais ils
ne pouvoient pénétrer plus avant, àcause du silence
des Druïdes, quifaisoient mystere de tout ce qui pou-
voit détromper les esprits, 8c marquer ia distindion
de Pun 8c Pautre Dieu. Sur ce fondement les Auteurs,
qui parloient de la Religion des Gaulois, autant poür
sc faire entendre, que pour entendre eux-mêmes ce
quàls disoient, ne s’étendoient que sur Jupiter , 8c lui
attribuoienttoutce qui étoit de Pappanage d’Esus. Ce-
sar,Maxime de Tyr, 8c tous les Anciens ont tenu
cette route.
A parler de bonne foi, ce ne fut que sur l’exem-
ple des Grecs, que ces Auteurs se laifferent ébloüir