DES GAULOIS. Lsv. V. 'lîf

tce. On en déouvre encore un grand nombre datis
presque toutes les Provinces de France, qui consis-
tent en des éminences y en tertres ou petites coiiines
de terre ou de sable. Dans tous ces différens tom-
beaux on trouve toûjours les cendres & les osse-
rnens brûlez, tant de la personne à qui on dressoit
le sepulcre^ que des personnes , animaux , meubies,
bijoux &c. qu’elie avoit cheris y & qu’on avoit jset-
tez dans ie bûcher. Souvent ces cendres & ces osTe-
mens sont dans des urnes avec des charbons ; queL
quefois cela efl: épars dans le tombeau.

Àvant de passer plus avant, il faut remarquer quc
la coûtume de brûler des hommcs vivans avec le
corps du mort, avoit pris fîn avant l’arrivée c!e Ce-
sar dans les Gaules. Mais pour ceiie de brûler les
morts 5 elle a été peut - être l’unique qui ait regné
parmi les Gaulois 5 tandis qu’iis ont été enseveiis dans
les erreurs du Paganisme. En effet, Sidonius Apol- £•$• ûp.n.
linaris parlant du champ5 ou son ayeul avoit été en-
terré, dit ou’encore de son terns il étoit couvert de
tant de cendres & d’ossemens, qui echappoicnt aux
bûchers qu’on y dressoit tous les jours y qu’ii n’y
'restoit plus de place , pour creuser ies fondemens
d’aucun autre sepulcre. ( a ) li efl: même cons-
tant qu’au siécle de S. Eloi 9 ies Gaulois qui étoient
Chrétiens, faisoient brûler les corps de ceux qui dé-
cédoient, Sc croyoient même faire en cela un acffe
de Religion. Cest aussi pour cela que S. Eioy con> JpudJng.
battoit de toutes ses forces ce culte impie & supersli-
tieux ; nulius in ^yras credat.

{ a ) Cainous etiam ipse dudum quam cadavcdbus , nulîam jam
rcfertus tam bustualibus faviliis3 diu scrob'em recipiebat,

Torne 1L E e

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