Maundrell, Henry: Voyage d'Alep à Jérusalem, à Pâques en l'année 1697 (Utrecht, 1705)

a Jerufalem. 9
dessoucis, & d'autres sortes d'herbes aro-
matiques. Apres avoir pane' deux heures
de tems de cette manière,nous decendimes
dans une vallée prosonde, au bas de laquel-
le Ton trouve une sente ou ouverture dans
la terre, d'une prosondeur extraordinaire,
& si étroite qu'il est impossîble de la voir
que l'on n'en soit sur le bord. On ne laisse
pourtant pas de la reconnoitre de loin par
le bruit de la chute des eaux, qui y tombent
de dessfus les montagnes. Nous la jugeâmes
prosonde d'environ 90. pieds. Cependant el-
le est fi étroite qu'on la traverse fur une
arcade de douze pieds de large. On la nom-
me la Femme de Shecl^ C'étoit une Dame
de qualité, qui s'y noya. La profondeur
de son lit, & le bruit de l'eau font fi ex-
traordinaires , que l'on ne fauroit la traver-
ser fans une efpece de crainte. Les bords
de cette sente sont d'unrochcr.rsolide,efcar-
pé & uni. Ils semblent pourtant avoir la
sorme d'une vague en dépendant, comme
pour s'accommoder au mouvement de l'eau.
Cela nous donna lieu de conjecturer, que ce
courant auroit bien pû à la longue le for-
mer un paflage & un lit à une profondeur
si extraordinaire; & que cette eau renfer-
mée dans un lieu fi étroit auroit pû pro-
duire cet esset en y entraînant des pierres
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