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certains détails de la fabrication. Dans la pièce d'el-Masry qui
porte le n° 52, un accident survenu au moment de la pose de
l'émail a laissé à nu une partie de la pâte sur une surface longue
de O03, large de O015. Dans cet espace on aperçoit très nette-
ment l'esquisse du dessinateur légèrement creusée. Dans certains
cas le travail de gravure était plus accentué. La pièce d'el-Maal-
lem (n° 78 a), dont j'ai déjà parlé à propos de ce fabricant, pré-
sentait de véritables canalicules évidant la pâte et remplis par
l'engobe, pour donner une plus grande solidité de ton aux blancs.
Ce travail ne pouvait être pratiquement exécuté qu'avant la cuis-
son.1 On peut donc affirmer que la pièce, après avoir été tournée,
séchée et recouverte de son engobe était, suivant les cas, des-
sinée ou même gravée, recouverte au besoin d'engobe secondaire,
puis peinte. C'est dans cet état qu'elle recevait, le plus souvent, sa
couverte.2 Quelquefois les dessins étaient complétés par un travail
d'enlevage à la pointe plus ou moins fine. Ce procédé, déjà fa-
milier aux céramistes des premiers siècles de l'Hégire et notam-
ment de la période fatimide,3 pourra servir d'élément de classi-
fication. J'avais, au début de mes recbercbes, essayé d'en tirer
parti. Les résultats n'ont pas, jusqu'à ce jour, répondu à mon
attente et je n'ai pu découvrir la règle qui présidait à son emploi,
des pièces d'une même fabrique pouvant ou non en porter la trace;
telles sont, par exemple, celles à'el-Masry.
1. Deck, qui a décrit assez minutieusement dans son livre (p. 245) la fabrication
des pâtes siliceuses, n'a pas signalé cette particularité, soit qu'il l'ait ignorée, soit
qu'il n'ait pas jugé à propos de la faire connaître. La première hypothèse me semble
la plus probable, car il dit (p. 25) : «Les pièces à engober, après avoir été cuites ...»
La seconde pourrait aussi être admise, les maîtres céramistes ayant eu, de tout
temps, une tendance naturelle à garder pour eux leurs découvertes.
2. L'émail a été, dans certains cas, en partie appliqué sur la couverte. Mon savant
confrère Bay, auquel je dois cette remarque, a vérifié le fait pratiquement.
3. Pl. xin, fig. 1. 3. 5.
certains détails de la fabrication. Dans la pièce d'el-Masry qui
porte le n° 52, un accident survenu au moment de la pose de
l'émail a laissé à nu une partie de la pâte sur une surface longue
de O03, large de O015. Dans cet espace on aperçoit très nette-
ment l'esquisse du dessinateur légèrement creusée. Dans certains
cas le travail de gravure était plus accentué. La pièce d'el-Maal-
lem (n° 78 a), dont j'ai déjà parlé à propos de ce fabricant, pré-
sentait de véritables canalicules évidant la pâte et remplis par
l'engobe, pour donner une plus grande solidité de ton aux blancs.
Ce travail ne pouvait être pratiquement exécuté qu'avant la cuis-
son.1 On peut donc affirmer que la pièce, après avoir été tournée,
séchée et recouverte de son engobe était, suivant les cas, des-
sinée ou même gravée, recouverte au besoin d'engobe secondaire,
puis peinte. C'est dans cet état qu'elle recevait, le plus souvent, sa
couverte.2 Quelquefois les dessins étaient complétés par un travail
d'enlevage à la pointe plus ou moins fine. Ce procédé, déjà fa-
milier aux céramistes des premiers siècles de l'Hégire et notam-
ment de la période fatimide,3 pourra servir d'élément de classi-
fication. J'avais, au début de mes recbercbes, essayé d'en tirer
parti. Les résultats n'ont pas, jusqu'à ce jour, répondu à mon
attente et je n'ai pu découvrir la règle qui présidait à son emploi,
des pièces d'une même fabrique pouvant ou non en porter la trace;
telles sont, par exemple, celles à'el-Masry.
1. Deck, qui a décrit assez minutieusement dans son livre (p. 245) la fabrication
des pâtes siliceuses, n'a pas signalé cette particularité, soit qu'il l'ait ignorée, soit
qu'il n'ait pas jugé à propos de la faire connaître. La première hypothèse me semble
la plus probable, car il dit (p. 25) : «Les pièces à engober, après avoir été cuites ...»
La seconde pourrait aussi être admise, les maîtres céramistes ayant eu, de tout
temps, une tendance naturelle à garder pour eux leurs découvertes.
2. L'émail a été, dans certains cas, en partie appliqué sur la couverte. Mon savant
confrère Bay, auquel je dois cette remarque, a vérifié le fait pratiquement.
3. Pl. xin, fig. 1. 3. 5.