s H A C
formé en équerre, ayant un manche
qui le plussouventeslenbois;on l'ap-
pelle quelquefois cognée. La hache
est le plus souvent indiquée comme
instrument d’agriculture, ou pour les
sacrifices , ou comme servant aux
professions mécaniques. Vulcain
fend avec sa hache la tête de Jupiter
pour en faire sortir Minerve. La
bipenne ou hache à deux tranchans,
paroîLavoir été une arme particu-
lière aux habitans de la Thrace et de
la Scythiç. Homère l’appelle axinê.
Pisander attaque Agamemnon avec
une hache dont l’airain est à deux
tranchans. Cette arme est pourtant
citée rarement dans les poèmes d’Ho-
mère ; les héros grecs ne se servoient
dans la plaine que de l’épée et de la
lance : mais dans le combat sur les
vaisseaux , les deux partis font usage
de haches , parce que l’espace est
trop étroit pour se servir de lalance.
Quoique celte arme fût plus par-
ticulièrement attribuée aux peuples
du nord de l’Asie et de l’Europe , les
artistes l’ont quelquefois donnée à
des héros grecs dans des représen-
tations de faits antéhomériques.
Alcamènes avoit sculpté sur le fron-
ton postérieur du temple d’ülympie,
une célèbre Ceutauromachie dans
laquelle Thésée c.ombattoit avec une
hache les ravisseurs de l’épouse de
Firithoüs. Un bas-relief publié par
Buonarroti , dans YEtruria Rega-
lis , nous fait voir encore un guerrier
qui combat un Centaure avec une
bipenne. Pline attribue l'invention
de la bipenne à Penthésilée. Nous
voyons cependant par une belle
peinture de vase , représentant un
combat de guerriers et d’amazones ,
antérieur à la guerre de Troie1, et que
ji’ai publié dans mes Monumens iné-
dits , qu’on a regardé celte invention
comme plus ancienne.Plutarque fait
remonter bien avant l’expédition
d’Hcrcule, l’usage de la bipenne
chez les Amazones : selon Plutar-
que , Hercule, après avoir tuéHip-
polyte, enleva sa bipenne et en fit
ib A c
présent à Omphale , princesse de
Lydie ; celle-ci la transmit aux rois
ses successeurs , qui la portèrent
avec vénération comme une chose
sacrée,;usqu’àCandaule, qui, ayant
dédaigné cet usage, la remit à un
de ses officiers. Lors de la révolte de
Gygès, Arselis, qui étoit venu à son
secours avec des troupes qu’il avoit
tirées de Mylassa , défit Candaule et
le tua, ainsi que celui qui portoit la
bipenne ; il emporta celte arme dans
la Carie, où il fit faire une statue
de Jupiter , et il la lui mit dans la
main , en lui donnant le nom de
Jupiter Labradien , parce qu’en Ca-
rie labros signifie une hache. Le
Jupiter Labradien, armé de la bi-
penne , se voit sur des médailles
rares de Mylasa en Carie ; et il y a
parmi les marbres d’Oxford un autel
consacré à Jupiter Labradien, sur
lequel celte hache est figurée. Il est
cependant assez rare de voir la bi-
penne dans les mains des Amazo-
nes , sur les plus anciens monumens
de l’art; mais elles la portent pres-
quetoujours sur des monumens d’un
âge postérieur, principalement sur
' ceux où elles ont entièrement le cos-
tume dorique : alors la bipenne a une
for nie régulière et soignée , ainsi
■qu’on le voit à la belle statue du
Musée Napoléon , et sur quelques
médaillons de villes que l’on dit
avoir été fondées par ces femmes
guerrières. La bipenne a tellement
servi à caractériser les Amazones r
que les Thyatiriens , qui attri-
buaient à l’amazone Thyatira la
fondation de leur ville , ont, mis ce
signe sur leurs médailles , ou
seul, ou dans les mains d’Apollon
leur protecteur. La bipenne étoit
aussi l’arme des .Egyptiens, prin-
cipalement pour les opérations ma-
ritimes ; car ils faisoient ailleurs
usage de longues lances et d’épées re-
courbées. Sur des médailles d’Ale-
xandrie, frappées sous Hadrien et
sous Antonin, on voit Neilh, ou la
Minerve ægyptienué, armée d’une
formé en équerre, ayant un manche
qui le plussouventeslenbois;on l'ap-
pelle quelquefois cognée. La hache
est le plus souvent indiquée comme
instrument d’agriculture, ou pour les
sacrifices , ou comme servant aux
professions mécaniques. Vulcain
fend avec sa hache la tête de Jupiter
pour en faire sortir Minerve. La
bipenne ou hache à deux tranchans,
paroîLavoir été une arme particu-
lière aux habitans de la Thrace et de
la Scythiç. Homère l’appelle axinê.
Pisander attaque Agamemnon avec
une hache dont l’airain est à deux
tranchans. Cette arme est pourtant
citée rarement dans les poèmes d’Ho-
mère ; les héros grecs ne se servoient
dans la plaine que de l’épée et de la
lance : mais dans le combat sur les
vaisseaux , les deux partis font usage
de haches , parce que l’espace est
trop étroit pour se servir de lalance.
Quoique celte arme fût plus par-
ticulièrement attribuée aux peuples
du nord de l’Asie et de l’Europe , les
artistes l’ont quelquefois donnée à
des héros grecs dans des représen-
tations de faits antéhomériques.
Alcamènes avoit sculpté sur le fron-
ton postérieur du temple d’ülympie,
une célèbre Ceutauromachie dans
laquelle Thésée c.ombattoit avec une
hache les ravisseurs de l’épouse de
Firithoüs. Un bas-relief publié par
Buonarroti , dans YEtruria Rega-
lis , nous fait voir encore un guerrier
qui combat un Centaure avec une
bipenne. Pline attribue l'invention
de la bipenne à Penthésilée. Nous
voyons cependant par une belle
peinture de vase , représentant un
combat de guerriers et d’amazones ,
antérieur à la guerre de Troie1, et que
ji’ai publié dans mes Monumens iné-
dits , qu’on a regardé celte invention
comme plus ancienne.Plutarque fait
remonter bien avant l’expédition
d’Hcrcule, l’usage de la bipenne
chez les Amazones : selon Plutar-
que , Hercule, après avoir tuéHip-
polyte, enleva sa bipenne et en fit
ib A c
présent à Omphale , princesse de
Lydie ; celle-ci la transmit aux rois
ses successeurs , qui la portèrent
avec vénération comme une chose
sacrée,;usqu’àCandaule, qui, ayant
dédaigné cet usage, la remit à un
de ses officiers. Lors de la révolte de
Gygès, Arselis, qui étoit venu à son
secours avec des troupes qu’il avoit
tirées de Mylassa , défit Candaule et
le tua, ainsi que celui qui portoit la
bipenne ; il emporta celte arme dans
la Carie, où il fit faire une statue
de Jupiter , et il la lui mit dans la
main , en lui donnant le nom de
Jupiter Labradien , parce qu’en Ca-
rie labros signifie une hache. Le
Jupiter Labradien, armé de la bi-
penne , se voit sur des médailles
rares de Mylasa en Carie ; et il y a
parmi les marbres d’Oxford un autel
consacré à Jupiter Labradien, sur
lequel celte hache est figurée. Il est
cependant assez rare de voir la bi-
penne dans les mains des Amazo-
nes , sur les plus anciens monumens
de l’art; mais elles la portent pres-
quetoujours sur des monumens d’un
âge postérieur, principalement sur
' ceux où elles ont entièrement le cos-
tume dorique : alors la bipenne a une
for nie régulière et soignée , ainsi
■qu’on le voit à la belle statue du
Musée Napoléon , et sur quelques
médaillons de villes que l’on dit
avoir été fondées par ces femmes
guerrières. La bipenne a tellement
servi à caractériser les Amazones r
que les Thyatiriens , qui attri-
buaient à l’amazone Thyatira la
fondation de leur ville , ont, mis ce
signe sur leurs médailles , ou
seul, ou dans les mains d’Apollon
leur protecteur. La bipenne étoit
aussi l’arme des .Egyptiens, prin-
cipalement pour les opérations ma-
ritimes ; car ils faisoient ailleurs
usage de longues lances et d’épées re-
courbées. Sur des médailles d’Ale-
xandrie, frappées sous Hadrien et
sous Antonin, on voit Neilh, ou la
Minerve ægyptienué, armée d’une