Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Millin, Aubin L.
Dictionnaire des beaux-arts (Band 2): Dictionnaire des beaux-arts — Paris, 1806 [Cicognara, 2167B]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.23928#0578
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
'■570 M Y T

mis dans un temps où les poêles
en usoient eux-mêmes. Michel-
Ange a été sévèrement repris d’a-
voir introduit, dans le tableau du
Jugement dernier, un démon nau-
tonnier, qui dans sa barque passe
les âmes au séjour infernal: dans
la croyance catholique , il n’y a
point de fleuve qui mène aux
enfers , et ce nautonnier et sa
barque ne présentent aucune allé-
gorie. On a condamné , dans les
tableaux de la galerie , peinte par
Rubens au Luxembourg, ses divi-
nités du paganisme, placées parmi
des chrétiens. Mais on peut obser-
ver que ce ne sont plus des divi-
nités , mais de simples figures allé-
goriques , de simples personnages
iconologiques, et que Rubens , en
traitant poétiquement son sujet,a cru
pouvoir y parler le langage de la
poésie. Et d’ailleurs, Rubens a fait
une trop belle machine du mélange
des personnages naturels et allégo-
riques, pour qu’on ose le condam-
ner.

C’est principalement dans les su-
jets chrétiens que l’emploi des per-
sonnages mythologiques est cho-
quant et déplacé; dans les sujets qui
représentent des faits de l’histoire
moderne , l’emploi des personnages

M Y T

mythologiques et allégoriques doit
aussi être proscrit : les Muses se
désolant Seroient très-déplacées dans
un tableau qui représenteroit avec
les costumes des temps modernes et
toute la vérité des détails connus,
la mort d’un artiste ou celle d'un
poète; mais on peut employer l’al-
légorie dans des sujets d’imagina-
tion où il n’y a de vrai que le fait
principal : ainsi en représentant,
comme un événement heureux ,
l’arrivée d une reine, son entrée, son
mariage, son accouchement , çn
peut y joindre sans inconvénient
des personnages allégoriques qui
caractérisent ses qualités aimables,
ses vertus , l’espérance des peuples,
l’&spérance et la joie publique; mais
il faut que ces êtres ne soient pas
trop multipliés , et que l’allégorie
soit facile à saisir. C’est ainsi que
dans un tableau qui représenteroit
l’arrivée du pape pour sacrer un
prince, un peintre pourroit repré-
senter le Peuple , la Religion , l’Em-
pire comme des êtres allégoriques:
il faut donc bien distinguer l’emploi
juste et bien appliqué des êtres
allégoriques , du mélange tou-
jours choquant des personnages my-
thologiques avec les personnages
connus.

N.

N A B N A B

Nablum; instrument qu’on a
prétendu avoir été inventé par les
Phéniciens , et dont les Hébreux
firent usage. Quelques-uns l’ont, pris
pour la viole de nos jours. Cal-
me! en a donné la figure d’après
des descriptions vagues ; selon lui,
le nable et le psaltérion sont la
même chose. Kircher a donné dans
sa Musurgie une antre figure au
nablum; il assure l’avoir tirée d’un
ancien manuscrit du Vatican, ce
qui doit la faire préférer à celle
de Calmet. Au reste , cette figure

prouve, que l’instrument éloit à-*
peu-prés le psaltérion moderne ; car
pour en jouer il falloit le poser à
plat, les cordes en haut, et frapper
ces cordes avec une baguette ou
pleclrum , ou les pincer avec les
doigts. Cette dernière façon de jouer
du psaltérion moderne est encore
usitée en Italie. Le nablum avoit
tantôt plus , tantôt moins de cordes.
Quelques auteurs lui en supposent
vingt-deux , faisant trois octaves.
L’historien Josephe ne lui en donne
que douze.
 
Annotationen