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Millin, Aubin L.
Dictionnaire des beaux-arts (Band 3): Dictionnaire des beaux-arts — Paris, 1806 [Cicognara, 2167C]

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https://doi.org/10.11588/diglit.23929#0389
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P RI

fit descendre Jugurlha, suivant le
rapport de Salluste. Lia plupart des
exécutions se faisoient dans La pri-
son, sur-tout pour ceux qui éloient
condamnés à être étranglés ou à
boire la ciguë.

L'établissement des prisons , à
Rome, est attribué, par Eulrope ,
à Tarquin le Superbe ; les autres
auteurs le rapportent à Ariens Mar-
tius, et ils disent que Tullus Hos-
tilius y ajouta 1111 cachot qu'on ap-
pela long-temps iullianum. Selon
Juvénal, il n'y avoit sous les rois
et du temps de la république ,
qu'une seule prison à Rome. Sous
Tibère, on en construisit une nou-
velle, qu'on nomma la prison de
Mamertin. Les Actes desapôlreset
toute 1 histoire ecclésiastique des
premiers siècles, prouvent qu'il n'y
avoit alors presque point de ville
dans l'Empire qui n'eût dans son
enceinle une prison; et les juris-
consultes en parlent souvent dans
leurs commentaires sur les loix.
L expression mala mansio , qu'on
trouve dans Ulpien , signifie , selon
les uns , une prison ; selon d'autres,
la préparation à la question , ou
quelqu'autre supplice de ce genre
usitépour tirer dés accusés l'aveu de
leur crime ou de leurs complices.
Les lieux connus sous le nom de la-
tomiœ et de lapidicinœ, ont été pris
par quelques auteurs pour des mi-
nes auxquelles on condamnoit cer-
tains criminels ; mais il paroît que
c'éloientplulôtde véritables prisons
creusées dans le roc , ou de vastes
carrières dont on bouchoit exacte-
ment lotîtes les issues. Ces deux es-
pèces de prisons différaient en cela ,
queceuxqui étoieut renfermés dans
les premières n'étoient point atta-
chés , et pouvoient y aller et venir ,
au lieu que dans les autres on étoit
enchaîné et chargé de fers. Les loix
romaines font mention de difïérens
officiers commis soit à la garde , soit
à l'inspection des prisons et despri-
ionrtierff, On appeîoit comrneniarii

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ceux qui tenoient regislre des dé-
penses faites pour la prison dont ou
leur confioit le soin ; de l'âge , du
nombre de leurs prisonniers ; de la
qualité du crime dont ils éloient ac-
cusés, etc. 11 y avoit des prisons
qu'on appeloit libres , parce que les
prisonniers n'éloient point enfer-
més, mais seulement commis à la
garde d'un magistrat , d'un séna-
teur, etc., ou arrêtés dans une mai-
son particulière , ou laissés à leur
propre garde dans leur maison , avec
défense d'en sortir. Les loix de Tra-
jan et des Antonins avoient défendu
les prisons domestiques ou ce que
nous appelons chartes privées ; ce-
pendant , en certains cas , il étoit
permis à un père de tenir en pri-
son , chez lui , un fils incorrigible ;
à un mari , d'infliger la.même peine
à sa femme; à plus forle raison un
maître avoit-il le droit de mettre etl
prison ses esclaves; le lieu ou l'on,
mettoit ceux - ci s'appeloit erga-
stulum.

Dans le Recueil et Parallèle d'é-
difices en tout genre de MM- De —
rand et Legrand , on trouve à
la pl. 28 les plans et élévations de
différentes prisons modernes; dans
ce nombre on dislingue sur-tout l'é-
lévation caractéristique de la prison
de New gâte, bâtie à Londres il y
a vingt et quelques ^années , par
M. Dance t darus un style appro-
chant de l'architecture sévère de
Florence. On y voit encore le plan
ingénieux de la maison de correc-
tion de Gaad, qui rassemble, dans
une forme octogonale , un grand
nombre de corps-de-logis qui ont
l'avantage d'être isolés, et cepen-
dant tous rapprochés d'un centre
commun , ce qui facilite singuliè-
rement le service et la surveillance*
dans un grand établissement de ce
genre. On y distingue aussi la pri-
son d'Aix, bâtie par JV1. Ledoux ,
dans un style qui tient un peu de
celui des/Egyptiens , et sur un plan
simple. La même planche offre en-

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