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Millin, Aubin L.
Dictionnaire des beaux-arts (Band 3): Dictionnaire des beaux-arts — Paris, 1806 [Cicognara, 2167C]

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https://doi.org/10.11588/diglit.23929#0801
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V I o

cette époque, les violons avoient
quatre cordes. Ce qui le décide à le
croire , c'est qu'il a vu en Bretagne
un violon étiqueté Joann. Kerlino,
ann. 1449 , monté de quatre cordes.
Le manche ne paroissoit point avoir
été changé, non plus qu'une petite
atiache en ivoire, fixée à la place
du bouton d'aujourd'hui, et percée
de quatre trous pour y fixer autant
à'i cordes. Ce violon éloit plus
bombé que les nôtres , et ses formes
n'éloient pas exactement rondes. Il
rendoit des sons doux, mais un
peu sourds , comme la majeure par-
tie des inslrumens qui nous restent
d'Amati. Les violons de Stradi-
varius ont, en général, plus d'é-
clat, et ne le cèdent point aux. pre-
miers pour la beauté et l'élégance
des patrons. Ceux de Stainer oc-
cupent encore un rang dislingué
dans la lulherie, mais on lient pour
certain qu'il n'en a jamais fait que
douze , et que le roi de Prusse , Fré-
déric - le - Grand , les recueillit, à
quelque prix qu'on en demandât.
Si ce bruit, auquel la mort préma-
turée de Stainer a donné quelque
fondement , est vrai , les violons
que l'on croit de Slainer, ne seroient
pas de sa main, mais de son école.
On lit dans la Correspondance des
Amateurs musiciens , que M. Ma-
rie , lulbier à Paris .possède un vé-
ritable violon de Slainer, auquel il
attache un grand prix. Stainer eut
un frère nommé Marc, hermite
recjus , qui fît aussi des violons;
mais ils sont bien inférieurs en
beauté et en qualité , àceux du pre-
mier. De l'école de Stainer sortirent
les Mathias Clots , père, Georges
et Sébastien Clots , ses fils. Il nous
reste d'eux les violons du Tyrol,
dont le son est pur et argentin,,
mais foible. Il existe peut-être en
France trois mille violons étiquetés
Jacobus Stainer ; mais on sait qu'ils
y ont été introduits par des ouvriers
allemands qui fravailloient d'après
ses modèles. Un-bon violon, est une

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chose digne de recherche et de sa-
crifices pécuniaires. Quand on le
possède, peu importe le luthier qui
l'a fait. C'est aux sons et non aux
formes ni à des étiquettes souvent
trompeuses qu'il faut s'en rappor-
ter pour le bien choisir.

L'ancienne lutherie française fut
illustrée par Jacques Eocquay et
Pierret, dont il nous reste d'ex—
cellens inslrumens. Le premier en,
a fait davantage; le second a soi-
gné les siens. Antoine Desfont et
Véron , contemporains des précé-
dons , ont laissé des violons qui Sont
encore recherchés aujourd'hui.Boc-
quay eut pour successeur, Guer-
san, son élève, qui a donné un
beau fini à ses violons, et en a fait
qui vont de pair avec ceux d'Amati»
Il est sorti nombre de violons de
l'atelier de Guersan. Ceux qu'il a
établis lui-même sont aisés à distin-
guer; ils sont vernis à l'huile, et
il en existe au plus douze. Tous les.
autres ont élé vernis à l'espr it—de-
vin, pi'océdé plus expédilif, mais
qui ne laissa pas de discréditer alors
l'ouvrage de Guersan. De son lemps,
Castagnery et Saint-Paul fai —
soient aussi des violons très-estimés
pour l'accompagnement. Les vio-
lons de Salomon sont au pair des
Guersan. Lagetto a joui d'une cer-
taine réputation. Ses violons sont
vernis à fesprii-de-vin. La lulherie
ancienne et provinciale, comme on
le disoit autrefois, n'offre rien de
bien recommandable , à l'exception
du nom de Médaro , luthier lor-.
rai». Il vivoit à Nanci. Contempo-
rain des Amati fils, il s'en montra
presque le rival. Ses violons sont,
comme ceux de ses modèles, d'un
petit patron et d'un peiit jeu ; on les.
a souvent confondus avec eux.

Dans la lutherie moderne pari-
sienne, on dislingue Finth y ou-
vrier allemand. Il Iravailloit, il y
a environ trente ans, dans le genre
de Stradivarius. Ses violons, tou>>
vernis à l'huile, sont bien traités».
 
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