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Montfaucon, Bernard de
L' Antiquité Expliquée Et Représentée En Figures (Band 1,1): Les dieux des Grecs & des Romain: Les Dieux du premier, du second & du troisiéme rang, selon l'ordre du tems — A Paris: Chez Florentin Delaulne, Hilaire Foucault, Michel Clousier, Jean-Geoffroy Nyon, Etienne Ganeau, Nicolas Gosselin, Et Pierre-François Giffart, 1719

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https://doi.org/10.11588/diglit.67660#0120
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4 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c.Liv.L
I I. Cette grande variété de noms est encore moins surprenante, que la
differente maniéré dont les Anciens rapportent l’histoire de Cybele , & de ses
amours avec le berger Attis. Cybele , dit Diodore de Sicile , étoit fille d’un
Roi de Phrygie appelle Meon , & de Dyndime. Elle fut exposée apres sa
naissance sur le mont Cybele , dont elle porta depuis le nom : des léopards &
d’autres bêtes feroces la nourrirent là pendant quelque tems , & cela par un
mouvement divin. Quelques femmes de bergers s’en étant apperçues l’enle-
verent, prirent soin de son éducation , & Fappellerent Cybele du nom de la
montagne. Etant devenue grande, elle brilloit pardessus les autres filles par là
beauté , par sa sagesse & par son grand esprit. Elle inventa la ssûte à plusieurs
tuyaux, & introduisit dans les chœurs Image de la cymbale & du tympanum.
Elle inventa aussi plusieurs remedes aux maladies des enfans, 6c même
à celles des bestiaux. Ces remedes consistoient en certains enchantemens
qui lui reussirent si bien , principalement à l’égard des enfans , que sà réputa-
tion s’étant répandue dans tout le payis, on l’appella la Mere des montagnes.
Elle fit connoissance avec Marsyas Phrygien , & eut de frequentes c on ver sa-
nons avec cet homme celebre tant par son habileté à jouer de la ssûte, dont il
perfectionna l’harmonie, que par la continence qu’il garda toute là vie.
Cybele fut depuis amoureuse d’un berger appellé Attis, & surnommé Pa-
pas , dont elle devint enceinte. Sur ces entrefaites son pere Meon la retira
des mains des femmes qui l’avoient élevée, 6c la fit venir dans Ion palais.
Mais s’étant depuis apperçu de sa çrossesse , il fit mourir Attis 6c lés nourrices
de Cybele, & fit jetter leurs corps a la voirie. A la nouvelle de la mort d’Attis
le trouble & la douleur pou sserent Cybele jusqu’à la furie : elle couroitéche-
velée par le payis,heurlant & remplissànt l’air de ses cris & de ses gemissemens,
quelle mêloit avec le son du tympanum. Marsyas eut pitié de sà disgrace >
il l’alla trouver & l’accompagnoit par tout pour la consoler ; comme ils al-
loient ensemble , ils rencontrèrent Apollon, auquel Marsyas eut la hardiesse
de disputer le prix à jouer des instrumens. Les Niséens furent les juges de
la dispute : ce ne fut pas sans peine & sans péril d’être vaincu, qu Apollon
lemporta ensin sur sonconcurrent. Indigné d’une telle resistance, Apollon
écorcha Marsyas tout vif. Mais quand la chaleur de la dispute fut passee, sè
repentant de sa barbarie , il rompit les cordes de sà guitarre, & la déposà avec
ses ssutes dans un antre de Bacchus, auquel il consiera ces instrumens. Etant

II. Non mirior porro , riisi fortisie major , obser-
vatur in historia ejus , quam in nominibus , varietas :
de Cybele & Attide alii alia reserunt. Cybele , inquit
Diodorus Siculus lib. 3. filia erat Meonis Phrygiæ &
Lydiæ regis , & Dindymes uxoris ejus. Ea statim ab
ortu in Cybele monte expolita a parentibus fuit, hinc
puellæ nomen obtigit Cybele. Hanc aluere pardales
aliæque feræ , ita prospiciente numine. Res in noti-
tiam venit mulierum' pastoritiam agentium , quæ in-
fantem a belluis abstradtam , eduxere probe : ipsique,
ut fertur , montis nomen indidere. Puella viribus &
annis auéta, cæteris praïstâbat virginibus, forma,
temperantia & ingenii acrimonia. Syringem illa seu
tibiam multis concinnatam calamis invenit, paritcr-
que cymbala , atque tympana ad lusum & choreas.
Ad hæc pharmaca excogitavit,quibus infantium peco-
rumque morbi abigerentur.Incantamentisad id negotii
utebatur erga infantes, & quidem tam fausto exitu, ut
fama ejus undique pervagante, Montana mater appella-
retur. Frequens illi usus consuetudoque fuit cumMarsia
Phryge,ob fistulam ad perfedtiorem harmoniæ modum
xteducfam celebri j nec minus ob castitatem, quod ad

finem usque vitæ a re venerea se integrum conservarit»
Cyfielc jam adulta quemdam ex indigenis adolescen*
tem prius Attin, deinde Papam vocitatum , amavit ;
quicum clam rem habuit, ex illoque congressu uter»
gravis essicitur. Sub idipsum tempus a parente Meon©
agnita , quasi virgo reducitur in regiam. Sed postmo-
dum ubi illam uterum gestare pater competit, nutri-
ces & Attin e medio sustulit, & cadavera eorum in*
sepulta abjecit. Ob trucidatum Attin ingens Cybelem
moeror invasit, mceroreque in furorem converso ,
passis illa crinibus per regionem diseurrens, feminea
ululatu tympanique sono replebat omnia. Calamitatem
ejus miseratus Marsyas, dolentem & clamitantem
adiit, diseurrentemque consolandi gratia comitabatur.
Utrique occurrit Apollo , quicum Marsyas de artis
musicae praedantia concertare aggresius est. Certami-
nis judices Nisari constituuntur. Res utrinque strenue
agitur, neque sine periculo victoriam consequitur
Apollo. De tanta vero contentione indignatus ille ,
Marsyæ vivo pellem detraxit j sedatoque postea animi
motu , tam sævam ab se suseeptam ultionem damnans,
ruptis citharje nervis} illam cum tibiis in antro Bacchi
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