C Y B Ë L E. s;
Syria. Les tours ne paroissent pas ici sur la tête , quoique là déesse Syrienne
que Lucien décrit, eut ce symbole, & ensemble les lions & le tympanum.
Nous y voions en effet les lions, & le tympanum y étoit apparemment, quand
les deux bras étoient entiers. L’inscription de ce marbre porte, que Decius
Veturius Antigonus, Decius Veturius Philon, fils de Spurius, & Decius Ve-
turius Albanus le pere & ses enfans ont posé ce marbre & cette figure consa-
crée à la déesse Syrienne, pour la santé de Germanicus Auguste, Souverain
Pontife & Tribun.
IL Venons enfin à la plus singuliere representation de1 la déesse Syrienne x
qu’on ait encore vue. L’infcription en est telle MATER DEOR. MATER
SYRIAE DS. La figure est extraordinaire & remarquable en toutes ses parties.
Elle est assise &asur la tête une mitre d’Evêque tres-bien formée , ornée par
le bas du contour des murs d’une Ville, avec des tours & des créneaux. Sur la
porte de la Ville est un croissant. Au-dessous de ce circuit de murailles, est une
couronne radiale. La Déesse est vêtue d’une espece d’aube, qui ressemble par-
faitement à l’aube d’un prêtre ou d’un evêque, & au-desfus de l’aube, d’une tu-
nique qui lui descend jusqu a mi-jambe 5 & pardessus tout cela d’une chappe
d’evêque, bordée pardevant des douze signes du Zodiaque. Elle a deux lions
à ses cotez, & tient de la main gauche un tympanum , un sistre , une que-
nouille , un caducée , & un autre instrument. De la droite elle soûtient sur le
bout du doigt du milieu la foudre, & a sur le bras des animaux, des inseéhes,
& à ce qu’il semble, des sseurs & des sruits, un arc, une trousse, un ssam-
beau, une serpe. Cette figure , si elle est vraiment antique, represente la na-
ture , de même que Diane d’Ephese & Isis dans certains types. Ce qui fait
naître quelque soupçon est,qu’on ne la trouve plus que dans les papiers de Pirro
Ligorio, ancien peintre Napolitain, qui dit l’avoir figurée sur un antique de
Virginio Ursin, comted’Anguillara. C’est cePirro Ligorio, contre la bonne
foi duquel se récrie souvent M. Fabreti tres-habile Antiquaire, dans son livre
de la Colone Trajane -, mais principalement dans son grand recueil d’Insi
criptions. Pirro Ligorio prétend que c’est de-là que les Evêques Chrétiens ont
Deae Syriae Sacr
VOTO SUSCEPTO PRO
Salute
Aug. Germanici
pontificis Maximi Tr. pot
D. Veturius Antigonus
D. Veturius Sp. F. Philo
D. Veturius Albanus
Pater cum filiis posuit
Est itaque votum pro salute Germanici Augusti , po-
litum a Decio Veturio Philone Spurii filio, & a duo-
bus ejus filiis ibidem memoratis ; ubi notes patrem
secundum inscribi inter duos filios. Dea porro Syria
hic turrita non est , etsi apud Lucianum dea Syria
turrita dicatur esse, Sc cum Iconibus & tympano ex-
hiberi ; adsunt leones, tympanum vero cum brachiis
cecidisse putatur , ut diximus.
II. Jam ad singularissimam omnium, deæ S y riæ 2 fi-
guram properemus , cujus inscriptio talis erat 3 Mater
Deorum 3 Mater Syria d. s. duæ vero postremæ literæ
a scalptore sunt omilsæ. In hac vero nihil vulgare ,
omnia notatu digna , pars quæque mirum quidpiam
præ se fert. Seder illa episcopalemque mitram J ut vo-
cant 3 capite gestat, hodiernæ prorsus similem ; in
ima mitræ parte murorum ambitus cum turribus &
pinnis conspicitur. Portæ urbis imminent lunæ cres-
centis cornua. Sub murorum ambitu est altera corona
radialis. Deæ Syriæ vestes ad capitis ornatum qua-
drant : primo namque illa sübtili tunica induitur, quæ
albam, ut vocamus , presbyteri vel episcopi omnino
refert : altera tunica fimbriis decorata priori tunicas
talari superadditur, & ad mediam usque tibiam de-
ssuit. His imponitur pallium seu cappa episcopalis
hodiernas hujusmodi cappas sine discrimine reserens »
cujus ora duodecim Zodiaci signis ornatur. A lateri-
bus lingulis singuli pro. more leones adstant : læva ma-
nu cymbalum sive tympanum tenet, itemque sistrum ,
colum 3 caduceum aliudque instrumentum. Dextra
vero manu medio digito sustinet fulmen , eademque
manu & brachio animalia , inseéta, atque ut videtur
fructus & ssores : praeterea vero arcum , pharetram »,
facem , falcem , iecurim. Si antiquum sit schema ,
naturam vere exhibet quemadmodum &: Diana Ephe-
sia, & Isis in quibusdam typis. Non vacat autem sus-
picione 3 quod dicatur eam in schedis tantum Pyrrhi
Ligorii piétoris Neapolitani reperiri, qui se illam eX
veteri signo Virginii Ursini comitis Anguillaræ ex-
pressisse testificatur. Qui Ligorius quam dubiæ fidei
sit, sæpe declarat vir antiquariae rei peritissimus Ra-
phaël Fabretus in Columna Trajana sua , inque col-
lectione Inscriptionum. Putabat autem Ligorius, aut
se putare simulabat ad deæ hujus Syriæ exemplum
concinnatas fuisse episcopales vestes: ignorabat scilicec
Syria. Les tours ne paroissent pas ici sur la tête , quoique là déesse Syrienne
que Lucien décrit, eut ce symbole, & ensemble les lions & le tympanum.
Nous y voions en effet les lions, & le tympanum y étoit apparemment, quand
les deux bras étoient entiers. L’inscription de ce marbre porte, que Decius
Veturius Antigonus, Decius Veturius Philon, fils de Spurius, & Decius Ve-
turius Albanus le pere & ses enfans ont posé ce marbre & cette figure consa-
crée à la déesse Syrienne, pour la santé de Germanicus Auguste, Souverain
Pontife & Tribun.
IL Venons enfin à la plus singuliere representation de1 la déesse Syrienne x
qu’on ait encore vue. L’infcription en est telle MATER DEOR. MATER
SYRIAE DS. La figure est extraordinaire & remarquable en toutes ses parties.
Elle est assise &asur la tête une mitre d’Evêque tres-bien formée , ornée par
le bas du contour des murs d’une Ville, avec des tours & des créneaux. Sur la
porte de la Ville est un croissant. Au-dessous de ce circuit de murailles, est une
couronne radiale. La Déesse est vêtue d’une espece d’aube, qui ressemble par-
faitement à l’aube d’un prêtre ou d’un evêque, & au-desfus de l’aube, d’une tu-
nique qui lui descend jusqu a mi-jambe 5 & pardessus tout cela d’une chappe
d’evêque, bordée pardevant des douze signes du Zodiaque. Elle a deux lions
à ses cotez, & tient de la main gauche un tympanum , un sistre , une que-
nouille , un caducée , & un autre instrument. De la droite elle soûtient sur le
bout du doigt du milieu la foudre, & a sur le bras des animaux, des inseéhes,
& à ce qu’il semble, des sseurs & des sruits, un arc, une trousse, un ssam-
beau, une serpe. Cette figure , si elle est vraiment antique, represente la na-
ture , de même que Diane d’Ephese & Isis dans certains types. Ce qui fait
naître quelque soupçon est,qu’on ne la trouve plus que dans les papiers de Pirro
Ligorio, ancien peintre Napolitain, qui dit l’avoir figurée sur un antique de
Virginio Ursin, comted’Anguillara. C’est cePirro Ligorio, contre la bonne
foi duquel se récrie souvent M. Fabreti tres-habile Antiquaire, dans son livre
de la Colone Trajane -, mais principalement dans son grand recueil d’Insi
criptions. Pirro Ligorio prétend que c’est de-là que les Evêques Chrétiens ont
Deae Syriae Sacr
VOTO SUSCEPTO PRO
Salute
Aug. Germanici
pontificis Maximi Tr. pot
D. Veturius Antigonus
D. Veturius Sp. F. Philo
D. Veturius Albanus
Pater cum filiis posuit
Est itaque votum pro salute Germanici Augusti , po-
litum a Decio Veturio Philone Spurii filio, & a duo-
bus ejus filiis ibidem memoratis ; ubi notes patrem
secundum inscribi inter duos filios. Dea porro Syria
hic turrita non est , etsi apud Lucianum dea Syria
turrita dicatur esse, Sc cum Iconibus & tympano ex-
hiberi ; adsunt leones, tympanum vero cum brachiis
cecidisse putatur , ut diximus.
II. Jam ad singularissimam omnium, deæ S y riæ 2 fi-
guram properemus , cujus inscriptio talis erat 3 Mater
Deorum 3 Mater Syria d. s. duæ vero postremæ literæ
a scalptore sunt omilsæ. In hac vero nihil vulgare ,
omnia notatu digna , pars quæque mirum quidpiam
præ se fert. Seder illa episcopalemque mitram J ut vo-
cant 3 capite gestat, hodiernæ prorsus similem ; in
ima mitræ parte murorum ambitus cum turribus &
pinnis conspicitur. Portæ urbis imminent lunæ cres-
centis cornua. Sub murorum ambitu est altera corona
radialis. Deæ Syriæ vestes ad capitis ornatum qua-
drant : primo namque illa sübtili tunica induitur, quæ
albam, ut vocamus , presbyteri vel episcopi omnino
refert : altera tunica fimbriis decorata priori tunicas
talari superadditur, & ad mediam usque tibiam de-
ssuit. His imponitur pallium seu cappa episcopalis
hodiernas hujusmodi cappas sine discrimine reserens »
cujus ora duodecim Zodiaci signis ornatur. A lateri-
bus lingulis singuli pro. more leones adstant : læva ma-
nu cymbalum sive tympanum tenet, itemque sistrum ,
colum 3 caduceum aliudque instrumentum. Dextra
vero manu medio digito sustinet fulmen , eademque
manu & brachio animalia , inseéta, atque ut videtur
fructus & ssores : praeterea vero arcum , pharetram »,
facem , falcem , iecurim. Si antiquum sit schema ,
naturam vere exhibet quemadmodum &: Diana Ephe-
sia, & Isis in quibusdam typis. Non vacat autem sus-
picione 3 quod dicatur eam in schedis tantum Pyrrhi
Ligorii piétoris Neapolitani reperiri, qui se illam eX
veteri signo Virginii Ursini comitis Anguillaræ ex-
pressisse testificatur. Qui Ligorius quam dubiæ fidei
sit, sæpe declarat vir antiquariae rei peritissimus Ra-
phaël Fabretus in Columna Trajana sua , inque col-
lectione Inscriptionum. Putabat autem Ligorius, aut
se putare simulabat ad deæ hujus Syriæ exemplum
concinnatas fuisse episcopales vestes: ignorabat scilicec