tLUTON Et PROSERPINE. 79
Cerbere à trois têtes. Il faut avertir ici que le Bellori qui a donne' de courtes
explications de ce monument, a cru que la femme voilée à côté de Pluton est
Lachesis: mais il se trompe j à mon avis, c’est Proserpine. L’image représen-
te, comme nous avons dit, deux aélions des mêmes personnes. Dans la pre-
mière, qui est l’enlevement, les principaux personnages sont Pluton , Pro-
serpine & Mercure • 6c dans la sécondé, où Pluton apres avoir enlevé sa proie
est assis sur son trône, Proserpine & Mercure s’y trouvent aulli. Cerès sur
la nouvelle de l’enlevement de sa fille Proserpine, monte sur son char tiré
par des serpens allez : elle tient une torche ardente j c’est une de ses marques
ordinaires dans les anciens monumens. On ne sait pas bien ce que font ces au-
tres nymphes auprès du sseuve. Le Bellori croit que ce sont des Naïades, qui
se retirent au sseuve Apanus. C’étoient sans doute les compagnes de Proser-
pine, qui cueilloient des sseurs avec elle. La fable varie beaucoup sur ces
compagnes de Proserpine, on y met communément Minerve j d’autres y
ajoutent Diane, & quelques-uns Venus.
L’image 1 d’après n’est qu’une répétition des précédentes, avec quelque Pl;
petite différence qui se remarque à l’œil. Ce qu’il y a de particulier est une X L.
nymphe sous les chevaux de Pluton qui semble sortir de terre, & qui est cou- 1
verte d’un grand voile enssé, comme on repréfente la nuit ou l’aurore. L’image
sùivante 2 est une continuation de cette histoire. Proserpine après son enleve- x
ment assise dans les champs Elysiens, porte sur son visage des marques de sa
douleur • elle tient une pomme : on croit que celle qui la console est une
Parque. Mercure, dit le Bellori, avec son petase, tient des pavots comme
pour l’endormir, & les petits enfans des champs Elysiens tiennent des sseurs.
Tout semble conspirer à apprivoiser la nouvelle épouse à un sejour si diffe-
rent de celui quelle vient de quitter. D’un autre côté Cerès cherche toujours
sa fille, & va sur son char tiré par des serpens allez • un des serpens s’embar-
rassè dans les roues. Il y a apparence que Cerès est ici representée deux fois :
car outre celle qui va sur le char, une autre qui est derrière, qui tend les
mains au ciel, & qui toute échevelée fait des contorsions extraordinaires,
qui marquent sa douleur, paroit être aussi une Cerès. La troupe des dieux qui
vient après semble prendre part à sa douleur. Jupiter y est distingué par son
triceps ille canis conspicitur. Hic monendus lecftor est
Bellorium qui hoc schema paucis exposuit, putavisse
mulierem illam velatam ad Plutonis làtus (edentem
else Lachesin Parcam. Verum is , ni fallor , halluci-
natus est. Nam in imagine , ut diximus, duae earum-
dem personarum adtiones diversæ reperiuntur j in pri-
ma , ubi raptus historia , praecipuae personae sunt Plu-
to , Proserpina & Mercurius in secunda item, ubi
Pluto post abducftam praedam in inferis sedet, Proser-
pina & Mercurius adlunt ut in prima. Ceres accepto
raptae filiae nuncio , in currum alcendit duobus junétis
draconibus iisque alatis , ut ait Cicero lib. z. de nat.
Deor. m.
.Angues ingentes alites junsti jugo*
Ceres facem ardentem praefert, quae est ipsius nota in
veterum monumentis. Quaeritur quae sint illae Nym-
phae proxime ssuvium : putat Bellorius else Naïades
quae se ad ssuvium Apanum recipiunt. Erant illae , ut
videtur , Proserpinae lociae, quae cum illa decerpebant
flores. Circa socias Proserpinae longe variant Mytho-
logi j alii & quidem frequentius Minervam comitem
adseribunt -, alii Dianam etiam, nonnulli Venerem.
Alia imago1 eadem quae supra fere repetit 3 parvo
diserimine : quod, autem hic spedtandum occurrit $
Nympha est sub equis Plutonis , magno obtecta
velo, qualem depingunt noétemvel auroram. Sche-
ma sequens 2 ad hujus historiae seriem pertinet : Pro-
serpina rapta & abduéta sedet mœrens in campis
Elysiis , vultu ad tristitiam composito, pomumque
tenet. Quæ consolari videtur illam, Parcam else putat
Bellorius. Mercurius adest, papaveraque tenet, quali
ut sopiat dolentem. Elysiorum pueri ssores exhibent.
Haêc omnia in id conspirant, ut nova nupta in hilce
regionibus placide vivere assueseat, licet a priseae
patriae moribus deliciisque mirum quantum diffe-
rat. Ex alia vero imaginis parte Ceres in curru junétis
anguibus ingentibus alitibusque per orbem evagatur
filiam quaerens j ex anguibus unus intra rotae unius sa«
dios caudam involvit, ita ut non ultra procederë polse
videatur.Cererem hic bis repræsentari vix est quod du-
bitetur -, praeter illam enim quae curru vehitur, altera
a tergo ejus polita, manus oculosque ad sidera tollens,
quae palsis crinibus &: ingenti membrorum contortione
incredibilem exprimit dolorem j illa etiam , inquam,
Ceres elle videtur. In partem doloris venire videtur
deorum coetus pone Cererem stans. Jupiter a diade-
Cerbere à trois têtes. Il faut avertir ici que le Bellori qui a donne' de courtes
explications de ce monument, a cru que la femme voilée à côté de Pluton est
Lachesis: mais il se trompe j à mon avis, c’est Proserpine. L’image représen-
te, comme nous avons dit, deux aélions des mêmes personnes. Dans la pre-
mière, qui est l’enlevement, les principaux personnages sont Pluton , Pro-
serpine & Mercure • 6c dans la sécondé, où Pluton apres avoir enlevé sa proie
est assis sur son trône, Proserpine & Mercure s’y trouvent aulli. Cerès sur
la nouvelle de l’enlevement de sa fille Proserpine, monte sur son char tiré
par des serpens allez : elle tient une torche ardente j c’est une de ses marques
ordinaires dans les anciens monumens. On ne sait pas bien ce que font ces au-
tres nymphes auprès du sseuve. Le Bellori croit que ce sont des Naïades, qui
se retirent au sseuve Apanus. C’étoient sans doute les compagnes de Proser-
pine, qui cueilloient des sseurs avec elle. La fable varie beaucoup sur ces
compagnes de Proserpine, on y met communément Minerve j d’autres y
ajoutent Diane, & quelques-uns Venus.
L’image 1 d’après n’est qu’une répétition des précédentes, avec quelque Pl;
petite différence qui se remarque à l’œil. Ce qu’il y a de particulier est une X L.
nymphe sous les chevaux de Pluton qui semble sortir de terre, & qui est cou- 1
verte d’un grand voile enssé, comme on repréfente la nuit ou l’aurore. L’image
sùivante 2 est une continuation de cette histoire. Proserpine après son enleve- x
ment assise dans les champs Elysiens, porte sur son visage des marques de sa
douleur • elle tient une pomme : on croit que celle qui la console est une
Parque. Mercure, dit le Bellori, avec son petase, tient des pavots comme
pour l’endormir, & les petits enfans des champs Elysiens tiennent des sseurs.
Tout semble conspirer à apprivoiser la nouvelle épouse à un sejour si diffe-
rent de celui quelle vient de quitter. D’un autre côté Cerès cherche toujours
sa fille, & va sur son char tiré par des serpens allez • un des serpens s’embar-
rassè dans les roues. Il y a apparence que Cerès est ici representée deux fois :
car outre celle qui va sur le char, une autre qui est derrière, qui tend les
mains au ciel, & qui toute échevelée fait des contorsions extraordinaires,
qui marquent sa douleur, paroit être aussi une Cerès. La troupe des dieux qui
vient après semble prendre part à sa douleur. Jupiter y est distingué par son
triceps ille canis conspicitur. Hic monendus lecftor est
Bellorium qui hoc schema paucis exposuit, putavisse
mulierem illam velatam ad Plutonis làtus (edentem
else Lachesin Parcam. Verum is , ni fallor , halluci-
natus est. Nam in imagine , ut diximus, duae earum-
dem personarum adtiones diversæ reperiuntur j in pri-
ma , ubi raptus historia , praecipuae personae sunt Plu-
to , Proserpina & Mercurius in secunda item, ubi
Pluto post abducftam praedam in inferis sedet, Proser-
pina & Mercurius adlunt ut in prima. Ceres accepto
raptae filiae nuncio , in currum alcendit duobus junétis
draconibus iisque alatis , ut ait Cicero lib. z. de nat.
Deor. m.
.Angues ingentes alites junsti jugo*
Ceres facem ardentem praefert, quae est ipsius nota in
veterum monumentis. Quaeritur quae sint illae Nym-
phae proxime ssuvium : putat Bellorius else Naïades
quae se ad ssuvium Apanum recipiunt. Erant illae , ut
videtur , Proserpinae lociae, quae cum illa decerpebant
flores. Circa socias Proserpinae longe variant Mytho-
logi j alii & quidem frequentius Minervam comitem
adseribunt -, alii Dianam etiam, nonnulli Venerem.
Alia imago1 eadem quae supra fere repetit 3 parvo
diserimine : quod, autem hic spedtandum occurrit $
Nympha est sub equis Plutonis , magno obtecta
velo, qualem depingunt noétemvel auroram. Sche-
ma sequens 2 ad hujus historiae seriem pertinet : Pro-
serpina rapta & abduéta sedet mœrens in campis
Elysiis , vultu ad tristitiam composito, pomumque
tenet. Quæ consolari videtur illam, Parcam else putat
Bellorius. Mercurius adest, papaveraque tenet, quali
ut sopiat dolentem. Elysiorum pueri ssores exhibent.
Haêc omnia in id conspirant, ut nova nupta in hilce
regionibus placide vivere assueseat, licet a priseae
patriae moribus deliciisque mirum quantum diffe-
rat. Ex alia vero imaginis parte Ceres in curru junétis
anguibus ingentibus alitibusque per orbem evagatur
filiam quaerens j ex anguibus unus intra rotae unius sa«
dios caudam involvit, ita ut non ultra procederë polse
videatur.Cererem hic bis repræsentari vix est quod du-
bitetur -, praeter illam enim quae curru vehitur, altera
a tergo ejus polita, manus oculosque ad sidera tollens,
quae palsis crinibus &: ingenti membrorum contortione
incredibilem exprimit dolorem j illa etiam , inquam,
Ceres elle videtur. In partem doloris venire videtur
deorum coetus pone Cererem stans. Jupiter a diade-