VENUS.
trasic & l’emporte ; Cupidon lui tient les piés, & les chiens tout autour sem-
blent trilles de l’accident de leur maître. C’est ce qui est représenté dans le
monument luivant.
III. Venus cacha, dit-on, Adonis dans des laitues. Le deuil d’Adonis passa
en coutume chez plusieurs nations qui représentoient tous les ans ce qui s’é-
toit pâlie à sa mort, les lamentations de Venus, Adonis apporté dans des car-
reaux de laitues. Cette cérémonie se faisoit en plusieurs endroits , & particu-
lièrement dans la Syrie , & dans la Phenicie, où Adonis passbit pour un dieu:
on lui dressbir des autels, on lui bâtilsoit des temples. On le prenoit, dit Ma-
crobe, pour le Soleil. A Byblos , dit Lucien, on celebroit des orgies en son
honneur. Par la plus grande des impietez, dit Ezechiel, les femmes des Juifs
avoient adopté ce deuil d’Adonis, que le texte Hebreu appelle Thamuz. Nous
parlerons encore d’Adonis dans le chapitre de la religion des Syriens.
IV. Une des fables les plus connues qui regardent Venus, est le jugement
de Paris. Les noces de Pelée, qui furent l’occasion du débat entre Junon, ML
nerve & Venus, doivent aller devant. A ces noces de Pelée avec la Nereïde
Thetis, tous les dieux se trouvèrent. La Dilcorde seule en lut excluse , de peur
quelle n’y causât du désordre. Indignée de cet assront, elle chercha les moiens’
de s’en venger ; & en inventa en esset un, moiennant lequel elle y joua Ion
rôle sans paroître, comme nous dirons apres que nous aurons parlé de l'i¬
mage qu’on croit être de ce festin, tirée d’un beau bas-relief en bronze anti-
que. On y voit une assemblée des dieux. Diane est reconnue par le croissant , P t.
Mercure par le bonnet & les ailes ; Mars par son calque : le jeune homme CVIL
auprès de Diane,sera Apollon: celui qui tient un monstre marin,sera Neptune:
la nymphe qui a encore un pied dans les ondes, sera Thetis ; & l’homme à tê-
te rase qui tourne le dos, Pelée. Jupiter delcend aux noces avec la foudre
l’aigle; ôc ce qui fait voir que l’assemblée n’estpas encore formée , est que
les trois déesses, Junon , Minerve & Venus, ne s’y voient point , quoi-
que la table loit servie de poissons & de coquillages. Le dessein est beau ;
mais on n’y voit point de marques assez sensibles du sestin de Pelée. Plusieurs
doutent même de l’antiquité de ce bas relies en bronze , fondez sur les deux
hommes représentez dans un lointain, contre l’ordinaire de l’antiquité ; sur
les habits des deux mêmes hommes ; lur la trop longue barbe d’un homme
Cupido Adonidis pedes arripit > circum possti canes
de Adonidis letho mœrentes videntur. Id in propo-
lito schemate cernimus.
III. Venus, aiunt, Adonidis corpus in ladlucis
occultavit. Adonidis ludius multas apud gentes quo-
tannis celebrabatur, ubi Veneris lamenta & ssetus,
corpus Adonidis in ladtucis absconditum in memo-
riam revocabantur. Multis in locis hæc celebritas ob-
tinebat , praecipue vero in Syria atque Phoenicia , ubi
Adonis quass deus colebatur j aræ ipsi ereétæ sunt
templaque constructa. Pro sole, inquit Macrobius
Sat. lib. 2. cap. 21. habebatur Adonis : Bybli, inquit
Lucianus de dea Syria , orgia in ejus honorem
celebrabantur. Hæc abominanda impietas , ut ab
Ezechielc cap. 8. dilcimus , ad Judæas mulieres
transierat j hæ nempe Adonidis, qui in Hebraico
textu Thamuz dicitur, ludum adoptaverant. De
Adonide iterum erit scrmo , cum de religione Syro-
rum.
IV. Inter fabulas ad Venerem pertinentes celebra-
tur etiam judicium Paridis: verum hoc judicium prae-
cedant oportet Pelei nuptiæ , in quibus lis & conten-
tio Junonem inter Minervam & Venerem circa pul-
critudinem orta est. Hiscc Pelei cum Thetide Nerei-
de nuptiis interfuere dii omnes, Discordia solum dea
non admissa, ne rixas moveret. Indignata illa injurians,
non tulit,sed ejus ulciscendæ modum excogitavit:quo,
ctss non præsens,optatum est assequutajut dicetur post-
quam de nuptiarum epulo quædam prætermiserimus ,
quale depingitur illud in eleganti veterique æneo sche-
mate. Hic cretus deorum visstur j Diana a bicorni
luna internoseitur, Mercurius a petafo alisque, Mars
a casside j juvenis ille prope Dianam , Apollo erit 5
qui monstrum marinum manu tenet , Neptunus >
nympha cujus adhuc pes in undis maris , est Thetis
Nereis ; & vir abraso capite qui a dorso tantum vi-
detur, Peleus erit, Jupiter cum fulmine & aquila
deseendens exhibetur : quodque nondum colledlos
convivas omnes arguit, Juno, Minerva & Venus
hic nondum comparent, etsi jam supra mensam appo-
liti sint pisces cura cochleis. Eleganter elaboratum
opus est ; verum nuptialis convivii Pelei notæ non ita
manifestæ 5 nec désunt qui de antiquitate hujusce mo-
numenti ænei dubitent, his permoti argumentis : hic
duo viri, quia procul a cæteris distant, prospedtus.
causa plusquam quadruplo minores repræjentantur ;
quod veteribus ignotum erat: horum vestes non sat an*
tiquitatem redolent: vir eodem in latere velatus longio$
trasic & l’emporte ; Cupidon lui tient les piés, & les chiens tout autour sem-
blent trilles de l’accident de leur maître. C’est ce qui est représenté dans le
monument luivant.
III. Venus cacha, dit-on, Adonis dans des laitues. Le deuil d’Adonis passa
en coutume chez plusieurs nations qui représentoient tous les ans ce qui s’é-
toit pâlie à sa mort, les lamentations de Venus, Adonis apporté dans des car-
reaux de laitues. Cette cérémonie se faisoit en plusieurs endroits , & particu-
lièrement dans la Syrie , & dans la Phenicie, où Adonis passbit pour un dieu:
on lui dressbir des autels, on lui bâtilsoit des temples. On le prenoit, dit Ma-
crobe, pour le Soleil. A Byblos , dit Lucien, on celebroit des orgies en son
honneur. Par la plus grande des impietez, dit Ezechiel, les femmes des Juifs
avoient adopté ce deuil d’Adonis, que le texte Hebreu appelle Thamuz. Nous
parlerons encore d’Adonis dans le chapitre de la religion des Syriens.
IV. Une des fables les plus connues qui regardent Venus, est le jugement
de Paris. Les noces de Pelée, qui furent l’occasion du débat entre Junon, ML
nerve & Venus, doivent aller devant. A ces noces de Pelée avec la Nereïde
Thetis, tous les dieux se trouvèrent. La Dilcorde seule en lut excluse , de peur
quelle n’y causât du désordre. Indignée de cet assront, elle chercha les moiens’
de s’en venger ; & en inventa en esset un, moiennant lequel elle y joua Ion
rôle sans paroître, comme nous dirons apres que nous aurons parlé de l'i¬
mage qu’on croit être de ce festin, tirée d’un beau bas-relief en bronze anti-
que. On y voit une assemblée des dieux. Diane est reconnue par le croissant , P t.
Mercure par le bonnet & les ailes ; Mars par son calque : le jeune homme CVIL
auprès de Diane,sera Apollon: celui qui tient un monstre marin,sera Neptune:
la nymphe qui a encore un pied dans les ondes, sera Thetis ; & l’homme à tê-
te rase qui tourne le dos, Pelée. Jupiter delcend aux noces avec la foudre
l’aigle; ôc ce qui fait voir que l’assemblée n’estpas encore formée , est que
les trois déesses, Junon , Minerve & Venus, ne s’y voient point , quoi-
que la table loit servie de poissons & de coquillages. Le dessein est beau ;
mais on n’y voit point de marques assez sensibles du sestin de Pelée. Plusieurs
doutent même de l’antiquité de ce bas relies en bronze , fondez sur les deux
hommes représentez dans un lointain, contre l’ordinaire de l’antiquité ; sur
les habits des deux mêmes hommes ; lur la trop longue barbe d’un homme
Cupido Adonidis pedes arripit > circum possti canes
de Adonidis letho mœrentes videntur. Id in propo-
lito schemate cernimus.
III. Venus, aiunt, Adonidis corpus in ladlucis
occultavit. Adonidis ludius multas apud gentes quo-
tannis celebrabatur, ubi Veneris lamenta & ssetus,
corpus Adonidis in ladtucis absconditum in memo-
riam revocabantur. Multis in locis hæc celebritas ob-
tinebat , praecipue vero in Syria atque Phoenicia , ubi
Adonis quass deus colebatur j aræ ipsi ereétæ sunt
templaque constructa. Pro sole, inquit Macrobius
Sat. lib. 2. cap. 21. habebatur Adonis : Bybli, inquit
Lucianus de dea Syria , orgia in ejus honorem
celebrabantur. Hæc abominanda impietas , ut ab
Ezechielc cap. 8. dilcimus , ad Judæas mulieres
transierat j hæ nempe Adonidis, qui in Hebraico
textu Thamuz dicitur, ludum adoptaverant. De
Adonide iterum erit scrmo , cum de religione Syro-
rum.
IV. Inter fabulas ad Venerem pertinentes celebra-
tur etiam judicium Paridis: verum hoc judicium prae-
cedant oportet Pelei nuptiæ , in quibus lis & conten-
tio Junonem inter Minervam & Venerem circa pul-
critudinem orta est. Hiscc Pelei cum Thetide Nerei-
de nuptiis interfuere dii omnes, Discordia solum dea
non admissa, ne rixas moveret. Indignata illa injurians,
non tulit,sed ejus ulciscendæ modum excogitavit:quo,
ctss non præsens,optatum est assequutajut dicetur post-
quam de nuptiarum epulo quædam prætermiserimus ,
quale depingitur illud in eleganti veterique æneo sche-
mate. Hic cretus deorum visstur j Diana a bicorni
luna internoseitur, Mercurius a petafo alisque, Mars
a casside j juvenis ille prope Dianam , Apollo erit 5
qui monstrum marinum manu tenet , Neptunus >
nympha cujus adhuc pes in undis maris , est Thetis
Nereis ; & vir abraso capite qui a dorso tantum vi-
detur, Peleus erit, Jupiter cum fulmine & aquila
deseendens exhibetur : quodque nondum colledlos
convivas omnes arguit, Juno, Minerva & Venus
hic nondum comparent, etsi jam supra mensam appo-
liti sint pisces cura cochleis. Eleganter elaboratum
opus est ; verum nuptialis convivii Pelei notæ non ita
manifestæ 5 nec désunt qui de antiquitate hujusce mo-
numenti ænei dubitent, his permoti argumentis : hic
duo viri, quia procul a cæteris distant, prospedtus.
causa plusquam quadruplo minores repræjentantur ;
quod veteribus ignotum erat: horum vestes non sat an*
tiquitatem redolent: vir eodem in latere velatus longio$