Montfaucon, Bernard de: L' antiquité expliquée et représentée en figures / Antiquitas explanatione et schematibus illustrata (Band 3,2): Les usages de la vie: Les bains, les mariages, les grands & les petits jeux, les pompes, la chasse, la pêche, les arts, etc. (Paris, 1722)

LES JEUX.

m

LIVRE III.
Qui comprend les grands Jeux des Grecs , les Jeux du cirque
8c les pompes.

■Li

CHAPITRE PREMIER.
I, Les Jeux Olympiques. II. Pyihiens. III. Neméens. IV. IJIhmiqucs.
ES Jeux Olympiques prirent leur nom de Jupiter Olympien. On
leur donne un origine fabuleuse : les Auteurs & les Mythologues
lont tort partagez sur l'institutcur de ces jeux ; la plupart disent que ce
fut Hercule quilles institua, & qu'il se servit pour cela des dépouilles d'Au-
gias Roi d'Elidc. Mais Strabon rejette toutes ces origines ftbuleuses, & pré-
tend que ces jeux n'étoient point avant Homère, qui n'auroit point manqué
d'en parler, s'ils avoient été instituez avant son tems. Leur inlHtution doit
donc demeurer dans l'incertitude. On convient que ce fut Iphitus contem-
porain de Lycurgue, qui rétablit ces jeux diseontinuez ; ces jeux ainsi réta-
blis furent encore diseontinuez & remis de nouveau par Corœbus quatre cens-
huit ans après la prise de Troie. C'étoient d'abord ceux de Pise dans le Pe-
loponnese qui avoient l'administration de ces jeux : mais aiant été détruits Se
ruinez entièrement par les Eléens, ceux-ci en eurent le soin dans la suite, Se
par le commun contentement des Grecs on les laisToit en paix, lorsque tous
les autres étoient en guerre. Cela fut encore sujet à quelques changemens
dans la suite. Jusqu'à la cinquantième Olympiade il n'y avoit qu'un préiidenr,
il y en eut deux depuis, & a la cent-troisiéme Olympiade on en établit douze
sélon le nombre des tribus des Eléens. Ils furent depuis réduits à huit, & dans
la suite on en ajouta deux autres, en sorte qu'd y avoit en tout dix présîdens,
qu'on appelloit Hellenodiques ou Hellanodiques. Ils avoient sous eux des gens

LIBER III.
De Luiis magnis Gr&comm ,• de Circo, & de TomfU.



CAPUT PRIMUM.
/. Ludi Oiympià. J !■ Pythii. JJI. Nemci.
ir. Jjlhtmci.
1- T Udi Olympici a Tove Olvmpio nomen ha-
Xj buere : lis origo fabulosa adscnbitur ; serip-
tores attjue mythologi circa eoruin instiuitorem in
tarias abierc (cntenti.is. M.igna pars inslitutorem
Herculcm dicunt , oui ad iiistiiutionis sumtus u/îjs
«st Jpoliis Auçîar Elidis. At Strabo origines iîlw om-
nes fabulosaj répudiât, exirtimatquc lùdos illos ante
Homcrum institutos non fuille , quia Homerus nus-
3uarn iJlos commémora vit , commeinoraturus haurt
ubie , si ii anre ejus fcvum instituti fuissem. In in-
certo igitur verl aimir ca qua: ad iuilitutiouein illorum
Ton,. III.

spedant. Inter omnes fere convenit Iphitum Lictirgd
a-quaiem lios Iudos, qui delîerant, rcttaurjville. Re-
staurtti Indi iterum delierunt, donec illos Conbus
rcltitueret, quadringendi sciiicet & o&o annis poil
captam Trojam. Pênes Pilâtes primnm in Peloponne-
so horumee ludorum adintinlHatio suit : sed cuin Pi-
lâtes ab Eleis devi&i ac pêne dtleti raillent, ipiï
postea ludis rrxtuerunt , Se communi Gr.tcoruia
conleniu in pacc semper dcgclum, auin .Uii Grx-
ci belium Gbi inucno inferrent ! idquod eti.im aliquot
mutarionibus obnoxinm postea fuit. Ad ulqueqnin-
qu.igeh'mam Olympudem onus tantum trat ludorum
prarics : ab bine vero duo suere , at centeiïma tema
Olympiade dnodeciin ûilli:uii simt pniides juxta
nnmerum fcribuum Eleonun. Hinc ad octo reda&i
sum, hiJÂjiie polle.i duo adjeiti ntere, ita ut decem
prx suies client qai Hcllcnodkx, velHeltanodica vo-
M m i)