î6 CHARLES VIII.
,487. choient la pique à la main pour donner courage à leur troupe. Arrivez à de-
mie-lieuë de Bethune , ils virent Desquerdes avec cinq cens hommes d'armes
choisis qui venoient vers la troupe du Duc de Gueldres & du Comte de Nas-
sau. Ravestein qui Te trouvoit plus éloigné avec sa cavalerie prit honteusemenc
la fuite. Le Duc de Gueldres & le Comte de NaiTau tinrent ferme , mais fort
peu de tems. Toute leur infanterie fut défaite : preique tous les soldats furent
tuez ou pris. Le Duc de Gueldres & le Comte de Naiîau réitèrent aussi prison-
niers. Tous ces mauvais succès affaiblirent beaucoup le Duc Maximilien.
La nouvelle en vint au Roi, qui étoit alors à Ancenis. On la fit savoir au
Duc de Bretagne & à ses confederez , à. qui ces disgraces de leur allié firent bien
du déplaisir. Les places du Roi du côté de Picardie & d'Artois étoient bien
munies de gens de guerre , au lieu que celles de Maximilien avoient des garni-
rons foibles. La Flandre , le Hainaut & le Brabant en souffroient beaucoup,
& leur commerce étoit fort interrompu. LesFlamans murmuroient & sur-tout
ceux de Gand qui en vouloient beaucoup à Maximilien , parce qu'il leur avok
ôté son fils. Cela dégénéra enfin en une révolte, comme nous verrons bien-tôt.
Le Château &c la Ville de Couci appartenoient au Duc d'Orléans qui y te-
noit garnison. On craignoit à la Cour que le Gouverneur n'y introduisit les
gens de [Archiduc d'Autriche, qui pourroient faire des incursions dans les
payis voisins. On y envoia le Seigneur d'Urfé Grand-Ecuier avec des troupes
& de l'artillerie pour l'asTieger. Cette forte place fut prise en moins de huit jours,
& l'on y mit bonne garnison.
Au mois de Juillet de cette année le feu prit à Bourges le jour de la Mag-
delaine. Il fut si soudain qu'on n'eut pas le tems de sauver ce qui étoit dans
les maisons, dont plus de trois mille furent brûlées. Elles n'étoient couvertes
que de bois, ce qui fut cause que le mal fut si grand & si subit. Presque toutes
les Eglises furent auilî consumées par le feu ; mais la grande Eglise de Saint
Etienne ne fut point endommagée. Il n'y avoit que vingt ans que Bourges
avoit souffert un autre grand incendie. Les Habitans enrôlèrent rémontrer au
Roi leurs grandes pertes , lui requerans aucunes aides fur le fel par tout le Royaume ,
so> des franchifes que le Roi leur accorda volontiers.
Incendie
de Bour-
ges.
ut suis animum inderent. Ubi autem ad locura per-
venere dimidia leuca a Bethunia distantem , Cor-
dzum videront cum quingentis armorum vins , ad
agraen Ducis Gueldriensis tk Naslavii Comitis pro-
perantem. Ravestenius qui longinquior erat, sese
turpiter in fugam dédit. Dux Gueldriensis 8c Nalla-
vius hostem propulsare conati sunt ; sed non diu pu-
gnavêre ; peditatus îlie totus prossigatus fuit, Getma-
ni omnes vel caesi vel capti sunt, Dux Gueldriensis
& Nassavius item Cornes in captivorum numerofue-
re. Hx porro clades Maximiliani rem non parum la-
befacltarunt.
Hxc nunciata sunt Régi, qui tune Ancenisii erat,
le même, curatumque fuit ut hsc ipsa nunciarentur Duci Bri-
tanniae &c fœderatis ejus, queis istas amici , sociique
sui clades admodum displicuere. Urbes oppidaque
Régis Francorum in PicardiaSc in Artesia probe mu-
nira prœsidiisque firmata erant. Contra vero Maximi-
liani urbes exiguis pradidiis erant instruâx. Flan-
dria , Hannonia & Brabantia incursionibus infestœ ,
hinc multum incommodi patiebantur , &C commer-
cia non solito more fiebant. Flandri vehementer ob-
murmurabant, maximeque Gandavenses , Maxi-
miliano admodum infensi , quod filium suum ipsis
abripuilTet , indeque tandem consequuta rebellio
est ) ut mox videbimus.
Castellum oppidumqueCuciacensead Ducem Au-
relianensem pertinebant, qui ibi prasidiarios consti-
tuerat. Timor autem erat in aula regia Francica , ne
is quem prssidio prxfecerat Dux Aurelianensis , Ar-
chiducis Austria; milites eo induceret, qui vicinas
terras incursionibus vexare pollènt. Eo missùs fuit
Urfœus Scurifer magnuscum pugnatorum manu 8c
tormentis pyriis, qui Cuciacum obsideret. Arx vero
il la m'unitissima intra octo dierum lpatium capta
fuit,numerosimiquepra:sidiumregiumibirelic1:umest.
Mense Julio hujusanni in die B.MagdalenœBitu-
ricas urbem ignis invasir tam subito, ut supelle£tilem
domorum asportandi nullum spatium fuerit. Domus
porro plusquam ter mille in cinerem redada: sunt.
Tedta lignea tota erant, hineque orra tam ingens ,
tamque subitanea pernicîes : omnes fere Ecclesiarigne
consumta; fuere ; sed Ecclesia majot S. Stephani de-
trimenti hihil paiïa est. Annis antea viginti par pene
incendium Biturica: paria: fuerant. Cives porro Bitu-
ricenses ex suis quosdam ad Regem miserunt, qui
ingentem jacturam suam repra:sentarenr, poscerenr-
que concedi sibi subsidia in salarium vectigal per ro-
tumregnum exigi solitum , & exemtionem a rribu-
tis omnibus. Rex libenter ipsis adstipulatus est.
Revenons
Le mcmt\
«S»
\ks ci-devant,
^iuiiï quelques
-j [accès.
Itsicge de Nante
ferait des plus f<
k km II fut lél
soccuperoit à prendra
lt loi s étant avana
[aval qui vouloir
Vitré où il tenoit ;
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ntjiisquaux porti
i qu'avec bien
^Namnetensem ,
^ohujusceanni ,
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mie-lieuë de Bethune , ils virent Desquerdes avec cinq cens hommes d'armes
choisis qui venoient vers la troupe du Duc de Gueldres & du Comte de Nas-
sau. Ravestein qui Te trouvoit plus éloigné avec sa cavalerie prit honteusemenc
la fuite. Le Duc de Gueldres & le Comte de NaiTau tinrent ferme , mais fort
peu de tems. Toute leur infanterie fut défaite : preique tous les soldats furent
tuez ou pris. Le Duc de Gueldres & le Comte de Naiîau réitèrent aussi prison-
niers. Tous ces mauvais succès affaiblirent beaucoup le Duc Maximilien.
La nouvelle en vint au Roi, qui étoit alors à Ancenis. On la fit savoir au
Duc de Bretagne & à ses confederez , à. qui ces disgraces de leur allié firent bien
du déplaisir. Les places du Roi du côté de Picardie & d'Artois étoient bien
munies de gens de guerre , au lieu que celles de Maximilien avoient des garni-
rons foibles. La Flandre , le Hainaut & le Brabant en souffroient beaucoup,
& leur commerce étoit fort interrompu. LesFlamans murmuroient & sur-tout
ceux de Gand qui en vouloient beaucoup à Maximilien , parce qu'il leur avok
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Le Château &c la Ville de Couci appartenoient au Duc d'Orléans qui y te-
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gens de [Archiduc d'Autriche, qui pourroient faire des incursions dans les
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& de l'artillerie pour l'asTieger. Cette forte place fut prise en moins de huit jours,
& l'on y mit bonne garnison.
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les Eglises furent auilî consumées par le feu ; mais la grande Eglise de Saint
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vius hostem propulsare conati sunt ; sed non diu pu-
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tanniae &c fœderatis ejus, queis istas amici , sociique
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