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LE COLLYRE NOIR ET LE COLLYRE VERT

DU

TOMBEAU DE LA PRINCESSE NOUB-HOTEP

PAR

LE DR A. FLORENCE et VICTOR LORET

Le collyre noir

Le nom égyptien du fard noir pour les yeux1 dérive du verbe ^f\ j®-, sm ou stm, «farder
(les yeux)». Ce verbe, apparenté à la racine ^>t\ , sm, stm, «entendre, faire entendre», ne peut
signifier originellement que «rendre les yeux parlants, expressifs, faire qu'on les entende, qu'on les
comprenne». Le nom de substance tiré de ^t\ -@*- est susceptible de prendre plusieurs formes :
sm, stm, smt, mstm. La dernière de ces formes est celle que l'on rencontre le plus fréquemment
dans les textes; on la vocalise ordinairement Mesdem ou Mestem, bien que la vocalisation réelle
en doive être très vraisemblablement Mastim. La seconde forme, stm, — à vocaliser Stim, — a
donné naissance :

i° Au copte cthm, côhm, OTt{JL{xi, stibium; j£T(K. 268), Kohol; ^Vl Js^l (K. 204), Kohol noir;
ceeMeoc (Seal, copt., n° 710), {J\^r*>\ j£-, Kohol d'Ispahan;

20 au grec aTijAfK, <3Ti[i,|uç, aujju, avl\ii<;, axtjj.'yj, au(3i;2

3° au latin stibium.

Le nom égyptien du fard noir ayant été emprunté par les Grecs pour désigner l'antimoine, on
comprend que la plupart des égyptologues en ont conclu, sans même songer que la question pou-
vait prêter à examen, que le Mestem était fabriqué avec de la poudre d'antimoine. Aussi, doit-on se
garder de prendre au pied de la lettre les assertions des auteurs qui ont écrit avant 1888, lorsqu'ils
nous disent que le collyre noir des Egyptiens était de l'antimoine.

G. Wilkinson, par exemple, parlant de ce collyre, écrit : «Il est préparé de diverses manières.
Quelques-uns emploient de l'antimoine, de l'oxyde noir de manganèse, des préparations de plomb,

1. La plupart des travaux qui ont trait à ce fard noir ont été signalés, et résumés en partie, dans K. B. Hofmann,
Ueber Mesdem, Graz, 1894 (extr. des Mitiheilungen des Vereines der Aerzte in Steiermark, 1894, nos 1—2).

2. A. Wiedemann, Aegyptologische Studieti : die Augenschminke Mesdem, Bonn, 1889, pp. 36—40. — Un manuscrit alchi-
mique donne la forme OTr^xr, (M. Berthelot et C.-E. Ruelle, Collect. des anc. alchim. grecs, Introd., pp. 108—109).

D. 20
 
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