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Mulot, François Valentin; David, François Anne [Ill.]; Ludwig [Gefeierte Pers.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0032
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LE MUSEUM
avec le Muficien Eucérus qui avoit fervi de motifàlexil, étoit publiquement regarde
comme une invention de la haine: il falloit un homme affez lâche & affez vil
pour fe laiffer extérieurement convaincre d'avoir été le complice de la Princeffe;
mais quand un Prince defire de ces hommes, il ne s'en trouve que trop
prêts de lui obéir. Le meurtrier d'Agrippine fut choifi , & ce fcélérat
accepta. Il fit une déclaration par laquelle il avouoit le crime d'adultère commis
avec O&avie. Son aveu fut pour lui fuivi d'un exil, qui, loin d'être une peine,
améliora fon fort; mais la malheureufç Princeffe, d'après cet infâme aveu, fut
accufée par Néron & d'adultère & de crime d'Etat: oubliant même l'imputation
de ftérilité qui avoit fervi de motif à fon premier exil, il lui reprocha d'avoir fait
périr fon fruit pour cacher fes défordres, & en conféquence il la fit enfermer
dans l'Ifle Pandataria (1).
Les Romains pleurèrent fon exil comme ils euffent pleuré fa mort , & fa
mort le fuivit de bien près. II ne s'étoit écoulé que quelques jours lorfqu'elle fe
vit entourée de fes meurtriers. Envain elle protefta qu'elle ne prétendoit plus
au titre d'époufe de l'Empereur, qu'elle n'étoit plus que fa fœur : envain elle
invoqua les Mânes des Germanicus, leurs communs ancêtres: elle parloit à des
barbares ; on la lie: ou lui ouvre les veines, & comme le fang arrêté par le
faififfement & la peur couloit trop lentement , on la porte dans un bain très-
chaud, dont la vapeur l'étouffe. O&avie n'avoit pas encore parcouru fa vingtième
année lorfque fon cruel époux trancha le fil de fes jours. Poppe'a ne fut pas fatis-
faite qu'elle n'eut vû la tête de fa rivale. On la lui préfenta, digne fpe&acle
d'unç ufurpatrice adultère,
SABINA POPPÉA AUGUST E.
Entre les femmes qui cauferent le plus de maux à l'Empire Romain, on peut
compter la fameufe Poppe'a, fille de T. Oilius : elle eut dû fe nommer Ollia;
mais le nom de fon ayeul maternel , Poppéus Sabinus , qui avoit été décoré
du Confulat & des ornemens du triomphe lui plût davantage. Cette femme étoit
amplement pourvue des dons de la Nature ; mais elle méconnut la vertu. Héri-
tière de la beauté de fa mère & d'une grande fortune , elle avoit un efprit
agréable, un langage doux , & fur-tout une apparente modeftie qui rendoit
plus piquante la licence de fes mœurs. Sortant peu , toujours un voile couvroit
fon vifage, rufe adroite pour ne pas raflaffçr la vue, pour exciter les regards
curieux & pour ajouter à fes grâces naturelles. Faut-il qu'elle ait ainfi caché
(i) Petite Iffe déferte entre les Iffes de Pon^a & &'ljch%
 
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