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Mulot, François Valentin; Ludwig [Honoree]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0053
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D E F L ORE NC E. 43
prélude de l'amour de l'Univers , l'amitié tendre de fes moindres parens,
de fes confins , de fes alliés , qui ne crurent pouvoir mieux faire que
de l'inftituer héritier de leurs biens. Bientôt Antonin fut forcé de quitter la
retraite qu'il chériffoit pour rendre fes vertus utiles à fa Patrie. Chargé de la
Quefture, il prouva fa libéralité : Préteur, il fit paroître une noble magni-
ficence : enfin il fut revêtu du Confulat. Une plus haute defiinée l'attendoit
encore : & ce fut après fon adoption que fes excellentes qualités brillèrent
de tout leur éclat. Son obéiffance refpe&ueufe pour Adrien : fa vigilance
foigneufe qui empêcha cet Empereur d'exécuter les confeils d'un défefpoir
occafionné par la maladie : fa bonté qui lui fit négliger des ordres de mort
donnés par ce père adoptif que le mal avoit aigri : & fon zèle à lui faire rendre
après fa mort les honneurs divins, lui ont fait donner le furnom glorieux
de Fius. Devenu maître de l'Empire, il commença fon règne par des traits
de clémence rares parmi les meilleurs Souverains , il fit grâce à des Conju-
rés , & par cette noble vengeance épargna pour jamais à fes Sujets tout crime
de cette nature. Ami de la paix, il la fçut maintenir dans tout l'Empire, &
les légères expéditions qu'il eut à faire, foit contre les Juifs, foit en Achaïe &
en Égypte: foit contre les Maures, les Daces & quelques peuples Germains:
foit enfin contre les Alaïns du côté de la haute Afie, & dans la Grande-Bretagne
contre les Brigantes, n'ont pas empêché qu'on ne regardât fon règne comme
pacifique. Eh ! la paix ne devoit-elle pas, en effet, être la compagne fidelle d'un
Souverain qui aimoit mieux, difoit-il, d'après Scipion, conferver un citoyen que
tuer mille ennemis. Occupé tout entier du bonheur de fes peuples, il difoit
à Faufiine fon époufe, que du moment où il étoit parvenu à l'Empire il avoit
perdu tout ce qu'il poffédoit, & fon patrimoine le confondoit avec les revenus
de l’Empereur pour le bien public. Toute exaction étoit fevèrement punie: les
Intendans des Provinces ne les fouloient pas impunément, & c'étoit dans l'efprit
d'Antonin une cruauté de laiffer paifiblement dans leurs emplois des gens
oififs qui ne faifoient qu'en recevoir le falaire. Son économie, la vraie richeffe
des Rois, fembloit, pour ainfi dire, doubler fes reffources, & facilitoit de jufies
libéralités: c'étoit dans ce fond inépuifable qu'il prenoit les gages & les hono-
raires dont il gratinoit les maîtres d'éloquence & de Philofophie dans toutes
les Provinces de l'Empire : les difiributions qu'il faifoit aux Troupes : les
fommes néceffaires pour fonder l'éducation gratuite d'un certain nombre de
jeunes filles nommées Fauftiniennes, en l'honneur de fon époufe, & des pen-
fions pour les Sénateurs pauvres; c'étoit à l'aide de cette économie qu'il avoit pu
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