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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0065
DE FLORENCE.
vie & l'Empire. Pefcennius , fuivant le témoignage de Spartien, fut bon fol-
dat , excellent Officier & grand Général. Plein de refpe& pour les Grands &
bons Empereurs, Augufte, Vefpafien , Trajan, Antonin, Marc-Aurèle, &
regardant les autres comme efféminés & pernicieux , il eut fans doute été
avantageux pour la République que la victoire fe décidât en fa faveur. Eloigné
de la flatterie , jufie par goût, on lui reproche cependant un trait de dureté
qui ne peut pas trouver d'excufe; c'eft la réponfe qu'il fit aux habitans de la
Paleftine qui fe plaignoient du poids des impôts : Vous voudriez, leur dit-il,
que l'on diminuât les importions dont vos terres font chargées , & moi je
Jouhaiterois pouvoir y foumettre l'air même que vous refpire^.
Cet Empereur eft très-bien repréfenté fur cette précieufe Cornaline.
L. S EP T I M. SÉVÈRE, E M P.
L. Septim. Sévère, dont ce Saphir nous offre la tête ceinte de laurier,
naquit dans la ville de Neptis en Afrique. Son père fe nommoit M. Septi-
mius Geta , Chevalier Romain : fes deux oncles Paternels, M. Agrippa &
Septim. Sèvère furent Confuls. Son éducation fut foignée. II avoit beaucoup
d'amour pour les Belles-Lettres; mais les goûts changent avec l'âge, & bien-
tôt l'amour des Lettres céda dans fon cœur la place à celui du plaifir & à
l'ambition. Sa jeuneffe fut licentieufe, & dans une acculation d'adultère il eut
fuccombé fans les foins de Didius Julianus, auquel dans la fuite il arracha
l'Empire ^ la vie. Succeffivement Quefteur, Tribun du peuple & Préteur, fon
activité lui fit facilement & avec diftin&ion remplir les devoirs de ces places.
Lieutenant du Proconful d'Afrique après fa Quefture, il fut après fa Préture
envoyé en Efpagne & chargé de commander une Légion. Enfin après avoir
été Gouverneur de la Lyonoife, il parvint au Confulat, puis par le crédit du
Préfet Lætus, il obtint un des plus beaux Commandemens de l'Empire. A la
mort de Commode il reconnut Pertinax ; mais, jaloux de polïéder le trône, il
commença bientôt à manifefter fes defirs. L'horofcope de la fameufe Julie
promettoit à cette femme le rang fuprême; veuf de Mania qu'il avoit épou-
fée d'abord , Sévère alla jufques dans la Syrie s'unir à Julie. Plein d'efpé-
rances il fe dévoile alors, avec quelques précautions cependant; &, fous le
prétexte de venger la mort de Pertinax & de punir 1'ufurpateur Didius, il
gagne fon armée qui le fait Empereur. Les Troupes des Provinces voifines
jufques au Rhin imitent celles de l'IlIyrie. Auffi-tôt il part pour Rome & il n'étoit
encore qu'à Intéramna lorfque les Députés du Sénat lui apportèrent le décret
vie & l'Empire. Pefcennius , fuivant le témoignage de Spartien, fut bon fol-
dat , excellent Officier & grand Général. Plein de refpe& pour les Grands &
bons Empereurs, Augufte, Vefpafien , Trajan, Antonin, Marc-Aurèle, &
regardant les autres comme efféminés & pernicieux , il eut fans doute été
avantageux pour la République que la victoire fe décidât en fa faveur. Eloigné
de la flatterie , jufie par goût, on lui reproche cependant un trait de dureté
qui ne peut pas trouver d'excufe; c'eft la réponfe qu'il fit aux habitans de la
Paleftine qui fe plaignoient du poids des impôts : Vous voudriez, leur dit-il,
que l'on diminuât les importions dont vos terres font chargées , & moi je
Jouhaiterois pouvoir y foumettre l'air même que vous refpire^.
Cet Empereur eft très-bien repréfenté fur cette précieufe Cornaline.
L. S EP T I M. SÉVÈRE, E M P.
L. Septim. Sévère, dont ce Saphir nous offre la tête ceinte de laurier,
naquit dans la ville de Neptis en Afrique. Son père fe nommoit M. Septi-
mius Geta , Chevalier Romain : fes deux oncles Paternels, M. Agrippa &
Septim. Sèvère furent Confuls. Son éducation fut foignée. II avoit beaucoup
d'amour pour les Belles-Lettres; mais les goûts changent avec l'âge, & bien-
tôt l'amour des Lettres céda dans fon cœur la place à celui du plaifir & à
l'ambition. Sa jeuneffe fut licentieufe, & dans une acculation d'adultère il eut
fuccombé fans les foins de Didius Julianus, auquel dans la fuite il arracha
l'Empire ^ la vie. Succeffivement Quefteur, Tribun du peuple & Préteur, fon
activité lui fit facilement & avec diftin&ion remplir les devoirs de ces places.
Lieutenant du Proconful d'Afrique après fa Quefture, il fut après fa Préture
envoyé en Efpagne & chargé de commander une Légion. Enfin après avoir
été Gouverneur de la Lyonoife, il parvint au Confulat, puis par le crédit du
Préfet Lætus, il obtint un des plus beaux Commandemens de l'Empire. A la
mort de Commode il reconnut Pertinax ; mais, jaloux de polïéder le trône, il
commença bientôt à manifefter fes defirs. L'horofcope de la fameufe Julie
promettoit à cette femme le rang fuprême; veuf de Mania qu'il avoit épou-
fée d'abord , Sévère alla jufques dans la Syrie s'unir à Julie. Plein d'efpé-
rances il fe dévoile alors, avec quelques précautions cependant; &, fous le
prétexte de venger la mort de Pertinax & de punir 1'ufurpateur Didius, il
gagne fon armée qui le fait Empereur. Les Troupes des Provinces voifines
jufques au Rhin imitent celles de l'IlIyrie. Auffi-tôt il part pour Rome & il n'étoit
encore qu'à Intéramna lorfque les Députés du Sénat lui apportèrent le décret