j46 LE MUSEUM
premier par lequel Hercule ou le Soleil commence fa carrière, & fur qui il
remporte une victoire complette. « Le premier travail, continue le même Sça-
„ vant, eft donc relatif aux premiers des travaux du Laboureur , à ces travaux
„ rudes & pénibles qui mettent une terre en état d'être cultivée, & auxquels
» font obligés ceux qui, pour défricher leur terrein, arrachent ces forêts, deflè-
» chenp ces eaux croupiAantes, contiennent ces fleuves , enlèvent ces pierres fcc.
» qui forment de ce terrein un fol fiérile & perdu.... Travaux de Géans & de
» lions, et qui exigeant des avances confidérahles & des connoiffances plus
» grandes encore, fuppofent dans les Chefs des premières fociétés & des Colo-
„ nies Agricoles , une capacité & un courage très-fupérieurs aux qualités qu'on
„ leur accorde ordinairement. Auffi portent-ils le refte de leurs jours la peau
» du lion, purfqu'ils jouirent fans interruption de la dépouille de cette terre
„ qu'ils ont fubjuguée & mife en culture.... Si ce lion s'appelle le lion de la
» forêt de Némée, c'eft qu'en Grec Némée fignifie une forêt.... Ce lion n'efi
» le lion d'aucune forêt en particulier. C'eft toute forêt que l'on défriche ».
Le fécond des travaux d'Hercule eft la defiraflion de l'Hydre de Lerne. Cette
Hydre n'avoit qu'un corps & cent cous : chacuns de ces cous fortant de ce tronc
énorme fe terminoit par une tête de ferpent. Ce monftre paffoit pour invin-
cible avec raifon : car du cou qu'on lui avoit coupé, toujours il renaiffoit deux
autres têtes , & fa bleiTure lui fourniffoit un double fecours : on dit même que
parmi ces têtes il y en avoit une immortelle. Hercule cependant vit tomber
fous fes mains ce monftre horrible : il frappoic chaque tête, &, pour qu'elle,
ne put pas renaître , il y faifoit auffi-tôt appliquer le feu par lolas qui, armé,
d'une torche brûlante, arrêtoit cette reproduction funefte. Hercule tira même
encore avantage du venin de ce monftre : dans fon fiel il trempa fes flèches,,
afin que chaque trait qu'ii lanceroit put faire des plaies incurables.. Les Corna-
lines N°. Il de la Plan. LII, & N°. I de la Plan. LVII nous offrent des images
de cette victoire. Eurifthée ne voulut point, malgré fon éclat, la compter au
nombre des douze travaux impofés à Hercule, fous prétexte qu'il ne l'avoit
pas remportée à lui feu! & qu'il n'avoit triomphé, que par les fecours d'Iolas.
Ces fecours attribués le plus généralement au neveu d'Hercule, le furent par
quelques Auteurs à Minerve, & par d'autres auxParques. Sur une patère Etrufque
Minerve affifte à ce travail d'Hercule qu elle féconde.
Un travail de cette efpèce offroit naturellement à Noël le Comte l'emblème
de quelque moralité , auffi conclue-t-il que, dans toutes circonftances , la
premier par lequel Hercule ou le Soleil commence fa carrière, & fur qui il
remporte une victoire complette. « Le premier travail, continue le même Sça-
„ vant, eft donc relatif aux premiers des travaux du Laboureur , à ces travaux
„ rudes & pénibles qui mettent une terre en état d'être cultivée, & auxquels
» font obligés ceux qui, pour défricher leur terrein, arrachent ces forêts, deflè-
» chenp ces eaux croupiAantes, contiennent ces fleuves , enlèvent ces pierres fcc.
» qui forment de ce terrein un fol fiérile & perdu.... Travaux de Géans & de
» lions, et qui exigeant des avances confidérahles & des connoiffances plus
» grandes encore, fuppofent dans les Chefs des premières fociétés & des Colo-
„ nies Agricoles , une capacité & un courage très-fupérieurs aux qualités qu'on
„ leur accorde ordinairement. Auffi portent-ils le refte de leurs jours la peau
» du lion, purfqu'ils jouirent fans interruption de la dépouille de cette terre
„ qu'ils ont fubjuguée & mife en culture.... Si ce lion s'appelle le lion de la
» forêt de Némée, c'eft qu'en Grec Némée fignifie une forêt.... Ce lion n'efi
» le lion d'aucune forêt en particulier. C'eft toute forêt que l'on défriche ».
Le fécond des travaux d'Hercule eft la defiraflion de l'Hydre de Lerne. Cette
Hydre n'avoit qu'un corps & cent cous : chacuns de ces cous fortant de ce tronc
énorme fe terminoit par une tête de ferpent. Ce monftre paffoit pour invin-
cible avec raifon : car du cou qu'on lui avoit coupé, toujours il renaiffoit deux
autres têtes , & fa bleiTure lui fourniffoit un double fecours : on dit même que
parmi ces têtes il y en avoit une immortelle. Hercule cependant vit tomber
fous fes mains ce monftre horrible : il frappoic chaque tête, &, pour qu'elle,
ne put pas renaître , il y faifoit auffi-tôt appliquer le feu par lolas qui, armé,
d'une torche brûlante, arrêtoit cette reproduction funefte. Hercule tira même
encore avantage du venin de ce monftre : dans fon fiel il trempa fes flèches,,
afin que chaque trait qu'ii lanceroit put faire des plaies incurables.. Les Corna-
lines N°. Il de la Plan. LII, & N°. I de la Plan. LVII nous offrent des images
de cette victoire. Eurifthée ne voulut point, malgré fon éclat, la compter au
nombre des douze travaux impofés à Hercule, fous prétexte qu'il ne l'avoit
pas remportée à lui feu! & qu'il n'avoit triomphé, que par les fecours d'Iolas.
Ces fecours attribués le plus généralement au neveu d'Hercule, le furent par
quelques Auteurs à Minerve, & par d'autres auxParques. Sur une patère Etrufque
Minerve affifte à ce travail d'Hercule qu elle féconde.
Un travail de cette efpèce offroit naturellement à Noël le Comte l'emblème
de quelque moralité , auffi conclue-t-il que, dans toutes circonftances , la